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France : chute du gouvernement Barnier, nouvel épisode d'une reconfiguration politique de longue date

Par : 梁辰 |  Mots clés : reconfiguration politique,nouvel épisode,longue date,gouvernement barnier,france,chute,nouveau séisme institutionnel,déficits trop élevés,jour,gouvernement,budget,macron,président,sortant,ministre,futur premier
French.china.org.cn | Mis à jour le 07-12-2024
Agence de presse Xinhua | 07. 12. 2024

La chute du gouvernement Barnier constitue un nouveau séisme institutionnel en France après la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier, reflétant un nouvel épisode d'une reconfiguration politique de longue date.

Le président Emmanuel Macron a reçu jeudi matin le Premier ministre sortant pour accepter sa démission. Dans la foulée, il a rencontré les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat. Selon des médias français, M. Macron s'est également entretenu avec son allié politique François Bayrou, président du MoDem, alimentant les spéculations sur la possible nomination de ce dernier à Matignon.

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, membre du parti présidentiel, a jugé qu'une nomination rapide était impérative et qu'il "ne faut pas laisser de flottement". Cependant, en début de soirée, des sources proches de l'Elysée ont indiqué qu'aucune annonce ne serait faite ce jour-là. A 20h, M. Macron a pris la parole devant 17,5 millions de Français dans une allocution télévisée de dix minutes, annonçant qu'un nouveau Premier ministre serait nommé "dans les prochains jours".

Dans l'attente de la nomination d'un nouveau Premier ministre, le gouvernement sortant de Michel Barnier gère les affaires courantes et les urgences. En raison de l'absence d'un budget adopté pour 2025, une loi de finances spéciale sera présentée au Parlement d'ici la mi-décembre. Une fois adoptée, la France fonctionnera temporairement avec le budget de 2024 jusqu'à ce que le nouveau gouvernement élabore un budget définitif.

En juillet dernier, sept pays, dont la France, ont été placés sous le "procédure de déficit excessif" par l'Union européenne (UE) en raison de déficits trop élevés. Pour 2024, le déficit français est estimé à 6,1%, bien au-dessus des 3% requis par l'UE. M. Barnier avait fixé un objectif de réduction à 5% en 2025, mais son départ laisse cet objectif en suspens.

Quel que soit le futur Premier ministre, il devra non seulement faire face à des finances publiques tendues, mais aussi à une Assemblée nationale hostile. En 1962, l'AN avait renversé le gouvernement Pompidou, mais le président de l'époque, Charles de Gaulle, avait dissous la chambre basse du Parlement et remporté les élections anticipées, permettant à Georges Pompidou de rester Premier ministre. Toutefois, la Constitution interdit une nouvelle dissolution pendant un an après des élections anticipées, ce qui prolonge la situation de blocage actuel.

En 2016, Emmanuel Macron a fondé un parti centriste, aujourd'hui connu sous le nom de Renaissance, affichant une volonté de dépasser les clivages traditionnels. Cependant, le bloc central s'est lui-même affaibli, tandis que les deux bouts de l'échiquier politique ont gagné du terrain, exerçant une pression croissante sur les partis traditionnels de gauche et de droite.

Après deux réformes dans les années 2000, les mandats du président et des députés sont désormais synchronisés, les élections législatives se tenant peu après la présidentielle. Ce calendrier avantage souvent le président élu pour obtenir une majorité parlementaire. Durant son premier mandat (2017-2022), M. Macron disposait d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Mais au début de son second mandat en 2022, il ne bénéficiait plus que d'une majorité relative. Parallèlement, les deux extrêmes ont progressé : La France insoumise (LFI) est passée d'une dizaine de sièges à plus de 70, tandis que le Rassemblement national (RN) a vu ses sièges bondir de quelques uns à près de 90.

Cette tendance s'est encore accentuée lors des élections anticipées de cette année. Le bloc central a subi une sévère défaite, tandis que le RN est devenu le premier parti de l'Assemblée nationale en nombre de sièges. Pour contrer l'extrême droite, quatre partis de gauche - LFI, le Parti communiste, les Verts et le Parti socialiste - se sont unis pour former le Nouveau Front populaire (NFP).

Dans son discours télévisé après la censure du gouvernement Barnier, le président français a dénoncé "un front anti-républicain" dans lequel "l'extrême droite et l'extrême gauche se sont unies", aidées par "des forces qui hier encore gouvernaient la France".

En examinant les votes sur cette motion, il apparaît que le NFP et l'extrême droite ont voté en quasi-totalité pour la censure. Toutefois, sans les voix des députés socialistes, le gouvernement Barnier ne serait pas tombé.

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Source: Agence de presse Xinhua
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