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G20 : la Chine appelle à la coopération mondiale
Traduit d’un article en anglais écrit pour french.china.org.cn par Einar Tangen, chercheur principal à l’Institut Taihe de Beijing. Les articles d'opinion reflètent les points de vue de leurs auteurs, et ne sont pas nécessairement représentatifs des opinions de french.china.org.cn.
Pour comprendre ce qui s'est passé au G20, il faut comprendre l'évolution, les défis et les échecs du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui étaient censés être les chevaux de bataille du système mondial de l'après-Seconde Guerre mondiale, mais qui ont été progressivement marginalisés, d'une part, par le rythme et la gravité des crises, et d'autre part, par l'inertie politique de leurs acteurs dominants.
Les lacunes institutionnelles du FMI et de la Banque mondiale et l'émergence de nouveaux groupes comme le G20
La Banque mondiale et le FMI ont été créés en 1944 lors de la conférence de Bretton Woods, dans le New Hampshire, aux États-Unis. Le FMI avait pour mission de promouvoir la coopération monétaire internationale, de faciliter le commerce, de favoriser une croissance économique durable et de résoudre les problèmes de balance des paiements. Composé initialement de 29 pays membres, le FMI en compte aujourd'hui 190. La Banque mondiale, appelée à l'origine la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, était chargée de reconstruire les infrastructures en Europe et au Japon. Mais, dans les coulisses, Washington avait le sentiment que l’on ne pouvait pas faire confiance aux Européens pour gérer les affaires mondiales, ce qui a conduit à un appareil économique dominé par les États-Unis malgré un « gentlemen’s agreement ».
Les insuffisances du FMI et de la Banque mondiale sont devenues évidentes durant diverses crises financières, lorsque ces institutions se sont montrées plus réactives que proactives. En réponse, de nouveaux groupes tels que le G7, puis le G20, ont été créés pour faire face aux graves crises internationales. Aujourd’hui, le G20 a du mal à trouver un consensus sur les grandes questions, se concentrant souvent sur des discussions politiques plutôt que sur des réponses économiques coordonnées. Dans l’ombre de ces échecs, la vide a été comblé par l’APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique), le groupe des BRICS, la BAII (Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures), ou encore l’initiative de « La Ceinture et la Route ».
Un appel à la coopération mondiale
Contrairement au vide créé par le manque d’engagement économique et l’inertie politique des États-Unis, le président chinois Xi Jinping a présenté au G20 un plan en 8 points. Ce plan abordait les changements nécessaires pour empêcher le monde de se fragmenter en divisions régionales moins efficaces. Bien qu’il ne constitue pas une feuille de route définitive, le plan met en évidence les questions cruciales qui doivent être traitées. L’importance de travailler au sein du groupe pour accroître les questions de développement et de changement, partager et co-développer de nouvelles technologies, aider à la transition numérique et supprimer les tarifs douaniers, sont des concepts qui contrastent fortement avec les politiques tarifaires et de sanctions américaines existantes ou avancées comme menaces. Cela montre surtout que Beijing comprend les problèmes et travaillera dessus, peu importe qui est à la Maison Blanche.
Le message du G20 ne peut pas être lu dans le vide. La réunion Xi-Biden à l’APEC, qui a précédé le G20, était également destinée à Donald Trump et au monde. M. Xi a indiqué au président Biden qu’au cours des quatre dernières années, les relations sino-américaines avaient connu des hauts et des bas, mais que les deux parties avaient également été engagées dans le dialogue et la coopération, ajoutant que la relation était restée stable dans l’ensemble. Plus de 20 mécanismes de communication ont été relancés ou établis, et des avancées positives ont été réalisées dans des domaines tels que la diplomatie, la sécurité, l’économie, le commerce, les affaires fiscales, la finance, l’armée, la lutte contre les stupéfiants, l’application de la loi, l’agriculture, le changement climatique et les échanges entre les peuples, a-t-il déclaré. Parallèlement, M. Xi a souligné qu’il valait la peine de passer en revue les expériences des quatre dernières années et de s’en inspirer.
Le message de Xi Jinping était clair : la Chine n’est pas prête à se lancer dans des accusations hypocrites et des jeux de mots. Les États-Unis doivent décider s’ils souhaitent faciliter ou empêcher le changement. Si les États-Unis, sous Donald Trump, décidaient de quitter les institutions internationales comme l’ONU, le FMI, la Banque mondiale, l’APEC, le G20, le G7 ou l’OTAN, ces institutions auraient franchement de meilleures chances de s’adapter aux besoins mondiaux et d’adopter de meilleures politiques.
Avec ou sans Washington, les problèmes humanitaires, économiques, politiques et de sécurité restent les mêmes, et les gouvernements responsables n’ont d’autre choix que d’essayer de les résoudre. De toute évidence, si une approche internationale est empêchée, les BRICS deviendront alors l’alternative suprarégionale logique.
Ainsi, si le G20 ne peut pas remplir sa fonction, le président Xi Jinping a présenté une feuille de route réaliste des problèmes et a clairement indiqué que la Chine était prête à montrer l’exemple, comme elle l’a fait par le passé.
Source:french.china.org.cn |