Les droits de douane supplémentaires de l’UE sur les VE chinois risquent de détruire l’ordre commercial mondial

Alors que la Chine et l’UE continuent de tenter de résoudre les frictions commerciales bilatérales liées à l’imposition de droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques (VE) importés de Chine, un universitaire allemand a averti que ces droits de douane pourraient se retourner contre l’industrie des VE, car ils pourraient perturber l’ordre commercial mondial.

Peter Sachsenmeier, un membre de l’Académie nationale des sciences et de l’ingénierie d’Allemagne et enseignant à l’Université d’Oxford, a fait ces remarques mercredi lors d’une interview, appelant à des efforts de la part de la Chine et de l’Europe pour renforcer leur collaboration commerciale. Selon lui, compte tenu de l’impact des droits de douane supplémentaires sur le commerce international normal, l’impact à court terme est surestimé, tandis que l’impact à long terme est sous-estimé.

« Les droits de douane supplémentaires n’apporteront peut-être pas la protection industrielle et la création d’emplois escomptées du jour au lendemain, mais à long terme, ils détruisent l’ensemble de notre ordre commercial mondial », a-t-il mis en garde.

La Chine et l’UE seraient sur le point de trouver une solution pour éliminer les droits de douane sur les importations de VE chinois dans l’Union européenne, a rapporté vendredi dernier la chaîne allemande n-tv, citant Bernd Lange, le président de la Commission du commerce international du Parlement européen.

Yuyuan Tantian, un compte de média social affilié à la Télévision centrale de Chine (CCTV), a indiqué dans un message publié le 16 novembre, que les équipes chinoise et européenne étaient parvenues à un « consensus technique » lors des récentes négociations sur les VE, après des discussions approfondies sur les spécificités du plan d’engagement sur les prix pour les VE fabriqués en Chine.

Peter Sachsenmeier a souligné que la similitude économique entre l’Europe et la Chine résidait dans leur dépendance à l’égard des exportations et dans les avantages qu’elles tiraient de la mondialisation, affirmant que si la mondialisation était entravée, les deux parties pourraient être confrontées à des difficultés, car les exportations sont une garantie importante pour les autres coûts.

« Je pense que l’Allemagne en particulier se rend compte de cette similitude et les réactions [d’un certain nombre de responsables politiques] montrent qu’ils réalisent que nos économies sont totalement imbriquées, y compris les chaînes logistiques et les chaînes d’approvisionnement », a-t-il fait remarquer.

Lors d’une interview accordée le 28 septembre 2024 à l’agence d’information Xinhua, Hubert Aiwanger, le vice-ministre-président de l’Etat allemand de Bavière, a laissé entendre que son Etat s’opposait à ce que l’UE impose des droits de douane punitifs sur les VE chinois.

Hildegard Müller, la présidente de l’Association allemande de l’industrie automobile, avait également estimé le 4 juillet 2024, que ces droits de douane supplémentaires n’étaient « pas adaptés au renforcement de la compétitivité de l’industrie automobile européenne ».