La Chine entend mieux aligner l'initiative de « La Ceinture et la Route » avec les objectifs de développement africains

La Chine prévoit d'aligner davantage son initiative de « La Ceinture et la Route » sur les programmes de développement à long terme des pays africains, et ce dans le but de renforcer la connectivité des infrastructures et la coopération commerciale à travers le continent, ont déclaré lundi des responsables chinois.

Avant le sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) 2024, qui se tiendra de mercredi à vendredi à Beijing, des responsables ont souligné que cet alignement devrait insuffler un nouvel élan au développement socio-économique de l'Afrique.

Le sommet se concentrera sur l'élargissement des partenariats dans les secteurs émergents tels que le développement vert et l'économie numérique.

Cinquante-deux pays africains ainsi que l'Union africaine (UA) ont signé des mémorandums de coopération avec la Chine dans le cadre de l'initiative de « La Ceinture et la Route », selon la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR).

Xu Jianping, directeur général du département de l'ouverture régionale de la CNDR, a indiqué que la Chine avait pour objectif d'établir de nouveaux plans de coopération avec davantage de pays africains lors du sommet.

« Nous cherchons à renforcer l’alignement entre ”La Ceinture et la Route” et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, tout en assurant la synchronisation avec les Objectifs de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies », a déclaré M. Xu. « La Chine travaillera en étroite collaboration avec les pays africains pour renforcer la coopération en matière d’infrastructures et mettre en œuvre de nouvelles initiatives qui correspondent à leurs besoins de développement économique et social. »

Cependant, le financement des projets d’infrastructures en Afrique reste un défi de taille.

La Banque africaine de développement (BAD) estime qu’entre 130 et 170 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour le développement des infrastructures, avec un déficit de financement actuel de 68 à 108 milliards de dollars.

Malgré ces défis, les entreprises chinoises ont joué un rôle important dans le développement des infrastructures à travers l’Afrique. Elles ont construit ou rénové plus de 10 000 kilomètres de voies ferrées, près de 100 000 km de routes, environ 1000 ponts, près de 100 ports, 66 000 km de lignes de transport d’électricité et 150 000 km de réseaux de communication centraux, a souligné M. Xu.

Au-delà des infrastructures physiques, la Chine s’efforce également d’approfondir la connectivité institutionnelle avec les pays africains dans des domaines tels que le commerce et l’investissement. Cela inclut les secteurs émergents tels que le développement vert et l’économie numérique, a noté M. Xu.

En juin, la Chine avait accordé des avantages commerciaux à 27 des pays les moins développés d’Afrique, imposant zéro droit de douane sur 98% de leurs produits. Des accords bilatéraux favorisant et protégeant les investissements ont été signés avec 34 pays africains, et 21 pays du continent ont conclu des accords pour éviter une double imposition, selon la CNDR.

Grâce à ces améliorations de la connectivité physique et institutionnelle, le commerce sino-africain a atteint un record de 282,1 milliards de dollars en 2023. Et à la fin de l’année dernière, les investissements directs de la Chine en Afrique avaient dépassé les 40 milliards de dollars, selon les données de la CNDR.

Bai Ming, chercheur à l’Académie chinoise du commerce international et de la coopération économique, a affirmé que les investissements chinois étaient essentiels pour promouvoir la diversification industrielle et stimuler la croissance économique en Afrique.

« En encourageant un mélange d'entreprises à opérer dans ces pays africains, la Chine contribue à transformer les économies africaines, à réduire la dépendance aux secteurs traditionnels, et à soutenir l'émergence de nouveaux moteurs économiques essentiels à la prospérité à long terme », a ajouté M. Bai.