Beijing appelle à un apaisement de la crise ukrainienne

La Chine a souligné, lors de sa dernière navette diplomatique concernant la crise ukrainienne, « la nécessité urgente d'apaiser la situation et de créer les conditions d'un cessez-le-feu pour parvenir à une solution politique, face au risque de débordement et d'escalade supplémentaire de ce conflit prolongé ».

Li Hui, représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires eurasiatiques, a conclu son quatrième tour de navette diplomatique, qui l'a conduit au Brésil, en Afrique du Sud et en Indonésie.

Au cours de sa visite, M. Li a discuté de la crise avec de hauts responsables. Il a également été interviewé par des médias locaux, exprimant la détermination de la Chine à travailler avec les pays du Sud pour apaiser la crise.

« Je pense que plus les gens appelleront conjointement à agir sur la crise ukrainienne, plus l'espoir d'une désescalade de la situation sera grand, et plus nous serons proches de la reprise du dialogue et du rétablissement de la paix », a avancé M. Li lors de ses interviews.

« Aucun pays ne peut rester indifférent au plus grand conflit géopolitique avec des implications mondiales depuis la fin de la Guerre froide », a-t-il déclaré, ajoutant que les pays en développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine étaient « affectés par la crise à travers de graves répercussions sur leur sécurité alimentaire et énergétique ».

Il a réaffirmé « les efforts inébranlables et constants de la Chine pour faciliter les pourparlers de paix dans la crise ukrainienne », et a appelé la communauté internationale à créer les conditions pour le règlement de la question.

En mai, la Chine et le Brésil ont publié conjointement un « consensus en six points » sur un règlement politique de la crise ukrainienne, qui a reçu des réponses positives de plus de 110 pays.

M. Li a indiqué que la Chine et le Brésil travailleraient pour exhorter le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à distribuer le « consensus en six points » comme document officiel à l'Assemblée générale des Nations Unies, exhortant davantage de membres de la communauté internationale à le soutenir.

Li Yonghui, chercheuse en études russes à l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré : « Beijing a toujours été du côté de la paix et s'est efforcé de construire un consensus international pour injecter davantage de stabilité et d'énergie positive dans le monde ».

« Compte tenu des graves implications mondiales du conflit, qui dure depuis près de deux ans et demi sans aucun signe d'apaisement, un nombre croissant de voix rationnelles dans la société mondiale appellent à la paix et cherchent un règlement politique de la crise », a-t-elle déclaré.

La Russie et l'Ukraine ayant toutes deux montré leur volonté de négocier, Mme Li a indiqué que la communauté internationale devrait « aider les deux pays à reprendre un dialogue direct et à empêcher la crise de se propager ».

Dans ses interviews, le représentant spécial Li Hui a également critiqué les États-Unis pour avoir accusé la Chine de fournir un soutien militaire à la Russie et pour avoir sanctionné certaines entreprises chinoises sous ce prétexte.

M. Li a noté que l'année dernière, les échanges entre la Russie et les États-Unis ainsi qu'avec les pays européens avaient dépassé 130 milliards de dollars, ce qui représente près de 20% du commerce extérieur total de la Russie.

« Par conséquent, la logique derrière les sanctions américaines est ridicule, et de tels doubles standards doivent être fermement rejetés afin de préserver l'équité et la justice internationales », a-t-il affirmé.

Il a défendu la coopération économique et commerciale normale entre Beijing et Moscou comme un droit légitime entre les deux pays, et a déclaré que « les diffamations, les perturbations et la coercition extérieures ne seront pas autorisées ».

« La Chine n’a jamais fourni d'armes létales à aucune partie à un conflit et contrôle strictement les articles à double usage », a soutenu le représentant spécial.