Selon Janet Yellen, les sanctions pourraient avoir un impact sur la domination du dollar

Mardi, alors que la secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Janet Yellen, témoignait devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants, elle a déclaré que l’une de ses préoccupations était de savoir comment protéger au mieux le statut international du dollar américain, car les sanctions financières américaines ont poussé de plus en plus de pays à rechercher des méthodes de transaction financière alternatives qui n’impliquent pas le dollar américain, a rapporté le service de diffusion internationale par radio et télévision du gouvernement américain, Voice of America.

Ses remarques ont mis en lumière les inquiétudes croissantes concernant l’hégémonie du dollar américain. Selon plusieurs experts, l’instrumentalisation du dollar américain entraîne une réduction de sa domination à mesure que le monde s’oriente vers des règlements en monnaie locale et accélère les politiques visant à faciliter la dédollarisation. La Chine et d’autres pays promeuvent activement les règlements en monnaie locale et la coopération multilatérale, offrant plus de choix et de possibilités pour l’ordre financier mondial.

Au cours de son témoignage, Janet Yellen a estimé que plus les Etats-Unis imposeraient de sanctions, plus les autres pays chercheraient des méthodes de transaction financière n’impliquant pas le dollar.

Pendant longtemps, les Etats-Unis ont abusé de l’hégémonie du dollar, déplaçant les crises intérieures et récoltant la richesse mondiale en nuisant à la stabilité économique et financière, ainsi qu’au bien-être d’autres pays. La devise américaine est également utilisée comme un outil pour imposer des sanctions financières, isolant les autres pays du système de paiement en dollars.

« Ces dernières années, il y a eu une tendance accélérée à la dédollarisation sous l’impulsion des sanctions financières imposées par les Etats-Unis, entravant la capacité de certains pays à effectuer leurs règlements en dollars et les incitant à chercher des alternatives. […] Cela aura un impact certain sur le statut international du dollar américain. A court terme, la position du dollar américain devrait rester stable, mais avec le temps, sa position pourrait s’affaiblir », explique Zhao Qingming, un expert financier basé à Beijing.

L’hégémonie du dollar a conduit d’autres pays à explorer la voie de la dédollarisation par la diversification des réserves de change, la mise en place de mécanismes de règlement en monnaie locale et le renforcement de la coopération internationale. D’après Zhao Qingming, la participation de la Chine à ce mouvement a eu pour but non seulement de répondre aux besoins liés à l’internationalisation du yuan, mais aussi d’offrir des choix plus diversifiés au monde.

En juin, l’Arabie saoudite a rejoint une initiative de monnaie numérique de la banque centrale chinoise pour le commerce international, qui pourrait ouvrir la voie à des paiements en monnaie locale plus importants pour le commerce pétrolier entre la Chine et l’Arabie saoudite, et réduire ainsi leur dépendance au dollar.

En avril, le ministre maldivien du Développement économique et du Commerce, Mohamed Saeed, a confirmé que les Maldiviens auraient bientôt la possibilité de régler leurs importations en yuans pour atteindre l’objectif du gouvernement de diversifier sa monnaie de règlement par rapport au dollar américain.

Selon un rapport de la Société pour les télécommunications financières interbancaires mondiales (SWIFT), le yuan chinois a maintenu en mai sa position de quatrième monnaie la plus active en valeur dans les paiements mondiaux pour le septième mois consécutif, avec une part atteignant 4,47 %.