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Coopération économique et commerciale sino-africaine : la construction d’une zone pilote, un atout majeur pour les échanges

French.china.org.cn | Mis à jour le 25. 06. 2024 | Mots clés : coopération sino-africaine
french.china.org.cn | 25. 06. 2024

Les échanges économiques et commerciaux occupent une place prépondérante dans la coopération sino-africaine, et traduisent la vitalité des liens qui unissent les deux parties depuis très longtemps. Premier partenaire commercial de l’Afrique depuis 15 années consécutives, avec un volume commercial bilatéral record de 282,1 milliards de dollars enregistré en 2023, la Chine multiplie les initiatives pour dynamiser davantage le flux des échanges commerciaux avec le continent africain.

En effet, le Conseil des affaires d'État, le cabinet chinois, a validé en janvier un plan général de construction d'une « zone pilote pour une coopération économique et commerciale approfondie entre la Chine et l'Afrique ». Cette zone pilote de coopération économique et commerciale, qui sera basée dans la province chinoise du Hunan (centre), est tout un symbole. Le Hunan est une province clé dans les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique. Les statistiques montrent que le volume total de la coopération économique et commerciale du Hunan avec l'Afrique a maintenu une croissance annuelle de plus de 20% au cours des trois dernières années. Le choix du Hunan pour abriter cette plateforme n’est donc pas fortuit et se justifie pleinement. Très connecté à l’Afrique, le Hunan accueille tous les deux ans à Changsha, chef-lieu de la province, l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique.

À quoi répond la construction d'une zone pilote pour une coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique ? Comme l’a souligné le président chinois Xi Jinping, dans un discours intitulé « Que la brise de l’ouverture apporte de la chaleur au monde » prononcé en novembre 2021, la Chine nourrit l’ambition de partager les opportunités de son marché avec le reste du monde. « La Chine mettra davantage l’accent sur l’augmentation des importations et favorisera un développement équilibré du commerce. La Chine créera davantage de zones pilotes d’innovation pour la promotion des importations, optimisera la liste des produits de détail importés par le commerce électronique transfrontalier, et encouragera le traitement sur place des marchandises importées… », avait souligné M. Xi. Cette infrastructure est une plateforme majeure qui permettra de consolider les échanges entre les deux parties et d’accroître le partage d'expériences, la coopération entre entreprises, la recherche entre groupes de réflexion, les échanges de personnel et la circulation des marchandises vers l'Afrique.

La zone pilote ambitionne d'explorer de nouvelles voies et de nouveaux modes de coopération, ainsi que de former un certain nombre de nouvelles expériences et pratiques de coopération reproductibles et extensibles. C’est un donc un outil précieux dont disposeront les deux parties pour mieux coordonner et amplifier les opportunités d’échanges commerciaux et économiques.

L’importance de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique mérite une attention particulière de la part de chaque partie. Mettre en avant les actions qui participent à consolider la coopération, c’est œuvrer à créer davantage de passerelles plus élargies et diversifiées pour révéler un potentiel encore non exploré. L’apport de plateformes telles que l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique (CAETE), l’Exposition internationale des importations de Chine (CIIE), ou encore le Salon international du commerce des services de Chine (CIFTIS), a été capital dans l’entrée de produits africains sur le marché chinois. De nos jours, des produits agricoles africains comme le café, les fèves de cacao, les noix de cajou, le sésame, l’avocat, la vanille, ou encore le beurre de karité, sont de plus en plus connus et appréciés sur le marché chinois. De nombreux consommateurs ont même adopté ces produits. Il importe donc d’explorer toutes les possibilités qui favoriseront pleinement une meilleure connaissance des produits africains sur le marché chinois. Il faut reconnaitre que la balance commerciale est déficitaire entre la Chine et l’Afrique, les exportations chinoises en direction du continent dépassant de loin les importations.

La coopération économique et commerciale sino-africaine englobe d’autres domaines tels que la coopération agricole, l'économie numérique, le développement vert, les soins de santé et la culture des talents. À titre d’exemple, la plateforme de e-commerce entre la Chine et l’Afrique de l’Est dénommée « Kilimall », créée en 2014, opère et assure efficacement un flux normal de circulation des marchandises entre la Chine et le Kenya. En plus de permettre les échanges, la plateforme a occasionné la création de 5000 emplois au Kenya. À l’avenir, il est sûr que la zone pilote, dans sa mise en œuvre, encouragera la création d’autres plateformes vers d’autres régions du continent africain.

Par ailleurs, la coopération économique et commerciale occupe une place de choix dans la promotion d'un développement inclusif et durable à travers l'Afrique. Cela se justifie d’autant plus que la coopération sino-africaine prend en compte les objectifs de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) de promouvoir le développement durable, et ce en renforçant les capacités manufacturières de l'Afrique, en augmentant les opportunités commerciales, en encourageant la diversification économique et en intégrant les pays africains dans la chaîne de valeur mondiale. Et les investissements chinois dans l'agriculture, l'industrie manufacturière, le développement des énergies renouvelables et divers autres secteurs en Afrique permettent non seulement la création d’emplois et stimulent les économies locales, mais participent aussi à la mise en place de plateformes pour le transfert de technologies et augmentent les exportations et les recettes fiscales.

Sur cette même lancée, l’initiative de « La Ceinture et la Route » a œuvré au renforcement de la compréhension mutuelle entre la Chine et l’Afrique et a inauguré une ère de réalisation d’infrastructures routières, ferroviaires et énergétiques d’envergure pour stimuler le développement socio-économique. Grâce à l’initiative, l’Afrique va un tant soit peu combler son retard en termes de connectivité et de désenclavement. En clair, « La Ceinture et la Route » a considérablement amélioré la coopération Sud-Sud et a induit le partage d’expériences en matière de développement.

À cela, il faut souligner le fait que le vaste marché chinois constitue une autre opportunité importante pour les exportations africaines, aidant les pays du continent à diversifier les opportunités économiques et à atteindre des objectifs de développement structurés. Sur cette lancée, la Chine encourage l’accès des produits agricoles africains à son marché. À ce titre, une mesure comme l’exonération de taxes douanières pour l’entrée de produits africains en Chine, qui est entrée en vigueur l’année dernière, est très salutaire. Ce sont 27 pays africains qui bénéficient de cette exemption de droits de douanes. Toutefois, il reste à rendre cette mesure encore plus efficace en encourageant l’octroi de certificats d’origine aux nombreux produits africains qui attendent d’être exportés en Chine.

Dans l’ensemble, l’avenir des relations sino-africaines se présente sous d’heureux auspices au regard de la compréhension et du respect mutuels qui les ont toujours caractérisées.

La 9e édition du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) qui se tiendra en automne prochain à Beijing va également stimuler les échanges économiques et commerciaux entre les deux parties. De grandes décisions seront prises aussi bien sur le plan multilatéral que bilatéral. Des initiatives seront à coup sûr annoncées dans divers secteurs, comme le développement vert, les énergies renouvelables, l’agriculture et les échanges commerciaux. La coopération sino-africaine a gagné en confiance et en maturité au point de devenir l’objet de toutes les attentions et de toutes les spéculations. Le consensus qui se dégagera des concertations lors du FCSA imprimera une nouvelle marche dans la coopération sino-africaine. À l’heure où l’intelligence artificielle (IA) bouleverse tous les processus de développement, cette thématique devrait être largement débattue et devrait accoucher de nouvelles orientations dans la planification de certains chantiers de développement. La tenue du FCSA 2024 devrait également envisager une innovation en matière de soutien financier à l’Afrique. En plus de l’appui financier, il faut encourager une certaine orthodoxie dans la gestion des fonds alloués aux politiques financières sur le commerce d'importation et d'exportation entre la Chine et l'Afrique, ainsi que sur la construction de voies logistiques Chine-Afrique. D’autre part, il est primordial d’encourager les échanges socio-culturels afin de favoriser une meilleure connaissance des peuples chinois et africains. Il importe d’assurer aussi le suivi des services de recherche et de conseil, et de réaliser des études politiques, commerciales et juridiques liées à la coopération économique et commerciale Chine-Afrique. C’est à l’aune de ces exigences que la sécurité et les intérêts de chaque partie seront respectés. La construction de la zone pilote pour la coopération économique et commerciale approfondie entre la Chine et l’Afrique représente un atout majeur afin de porter les échanges à un niveau encore plus qualitatif. La volonté commune des deux parties d’aller de l’avant est évidente. La promesse des résultats sera donc au rendez-vous, à la satisfaction de tous.


par Jean CHARLES, journaliste indépendant

Les articles d'opinion reflètent les points de vue de leurs auteurs, et ne sont pas nécessairement représentatifs des opinions de french.china.org.cn.

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Source:french.china.org.cn