Le communiqué du G7 vise la Chine et jette les bases d’une confrontation de camps

Le fait que le Communiqué des dirigeants du G7, publié à la suite du Sommet qui s’est déroulé à Borgo Egnazia dans les Pouilles en Italie, ait mentionné la Chine plus de 20 fois n’est pas une surprise pour les analystes chinois, qui ont affirmé samedi que cette déclaration hypocrite mettait en lumière les tentatives de l’Occident dirigé par les Etats-Unis de rejeter la faute sur la Chine, alors que les Etats-Unis visent à poser les bases d’une future confrontation de camp.

Dans le même temps, le sommet du G7 avait invité des pays du Sud à participer, notamment l’Argentine, l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Inde. Selon plusieurs experts, il sera toutefois difficile pour les Etats-Unis et les puissances occidentales de diviser le Sud global avec leurs ambitions d’hégémonie.

Dans la Déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement du G7 de Borgo Egnazia, publié vendredi dernier sur le site internet de la Maison Blanche, la Chine figurait parmi les principales cibles. Le G7 a porté des accusations sans fondement contre la Chine dans plusieurs domaines, notamment la crise ukrainienne, la crise climatique, la cybersécurité, la question de Taïwan, la mer de Chine méridionale et les questions de droits de l’homme.

La Chine est mentionnée plus de 20 fois dans ce document. Le G7 s’est ainsi engagé à contrer « la vague de produits de haute technologie bon marché » en provenance de Chine et à prendre des mesures contre les institutions financières chinoises, qui « soutiennent la Russie ». Le G7 a aussi exprimé ses inquiétudes quant à la « surcapacité » de la Chine et menacé de riposter par des restrictions à l’exportation.

« Cette déclaration de transfert de responsabilité prouve une fois de plus que le G7 est devenu un outil pratique des Etats-Unis dans la compétition géopolitique mondiale », a noté samedi dernier Li Haidong, un professeur de l’Université des affaires étrangères de Chine. Les Etats-Unis tentent de promouvoir un consensus international monté de toutes pièces, selon lequel « la Chine devrait être tenue responsable de toutes les crises », afin de jeter les bases de leur concurrence présente et future plus intense.

« Les pays membres du G7, pour des raisons géopolitiques, ont suivi les Etats-Unis en accusant la Chine, ne montrant aucune stratégie indépendante devant les Etats-Unis. Cela nuit à l’environnement de sécurité futur pour les membres du G7 et pour la communauté internationale dans son ensemble », fait remarquer Li Haidong.

Les observateurs ont souligné que les dirigeants des pays participant au sommet du G7 étaient tous confrontés à des crises de taux de soutien interne ou à des pressions électorales, certains ayant récemment subi des défaites.

« Le G7 tente par divers moyens de rejeter la faute sur la Chine et d’en faire un bouc émissaire, dans le but de rediriger le mécontentement du public et des électeurs vis-à-vis de leur propre pays sur la Chine. […] Il s’agit d’une manœuvre politique particulièrement typique et insidieuse », a déploré Li Haidong.

Dans le même temps, de nombreux pays du Sud ont été invités à participer au sommet du G7. Il est évident que le G7 essaie de gagner les pays du Sud et de semer la division en leur sein. Cependant, ces pays émergents ne sont pas dupes de ces alliances égoïstes menées par les Etats-Unis et l’Occident. Il sera difficile pour les Etats-Unis et le G7 d’appliquer une stratégie consistant à « diviser pour mieux régner » face au Sud, affirme le spécialiste.

Parmi les différentes questions mentionnées dans cette déclaration conjointe, la plus importante était le conflit russo-ukrainien. Après la conclusion du sommet du G7, certains dirigeants se sont immédiatement rendus en Suisse pour participer au Sommet pour la paix en Ukraine, qui s’est déroulé samedi et dimanche derniers.

D’après Li Haidong, l’interconnexion de ces deux sommets démontre la pensée dominante en matière de camps, de confrontation et d’alliance de l’Occident dans la gestion des affaires internationales: « Ils essaient de diviser le monde en différents camps, en utilisant la crise ukrainienne comme une opportunité. En fait, cette approche non seulement ne parvient pas à résoudre la crise ukrainienne elle-même, mais elle constitue également une menace pour la sécurité mondiale dans une région plus large. Un tel arrangement de l’Occident est en réalité très inapproprié. »