Ankara salue la proposition de paix de Beijing

A l’issue de la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères chinois et turc mardi à Beijing, Ankara a souligné leur position commune sur plusieurs sujets relatifs à la paix mondiale, tel que le récent consensus en six points proposé par la Chine et le Brésil pour un règlement politique de la crise ukrainienne.

« Nous en disons le plus grand bien », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan lors d’une conférence de presse donnée conjointement avec son homologue chinois, Wang Yi, mardi à Beijing.

« Je me réjouis de constater que les positons de la Turquie et de la Chine concernant la crise ukrainienne, en faveur de la fin des combats et de la promotion de la paix, sont pleinement alignées. », a ajouté le ministre.

Le consensus, publié par la Chine et le Brésil le 24 mai, vise à éviter un débordement ou une escalade des tensions et à rejeter toute tentative d’alimenter la crise.

Il appelait également à convoquer « une conférence de paix internationale qui se tiendrait à un moment opportun, reconnue par la Russie et l'Ukraine, avec une participation égale de toutes les parties et une discussion équitable sur tous les plans de paix ».

Le ministre chinois des Affaires étrangères a déclaré qu’en l’espace d’une semaine, « 45 pays des cinq continents ont répondu positivement aux "six accords communs" de différentes manières ».

« Vingt-six d’entre eux ont confirmé leur adhésion ou étudient sérieusement la voie de l’adhésion », a-t-il indiqué.

Wang Yi a confirmé que les principales parties prenantes de la crise, la Russie et l’Ukraine, avaient également reconnu la plupart du contenu des accords, ajoutant que la Chine espérait sincèrement que d’autres pays les soutiendraient et y participeraient.

La Chine est convaincue que plus il y aura de pays soutenant ces six accords, « plus le jour d'un véritable sommet pour la paix sera proche et plus les perspectives de paix s'éclairciront », a déclaré Wang Yi.

La semaine dernière, la Chine s’est exprimée au sujet du premier sommet pour la paix en Ukraine organisé par la Suisse, indiquant que les modalités de l’événement ne répondaient pas aux demandes de la Chine et aux attentes globales de la communauté internationale, ce qui rendait sa participation « difficile ».

Mardi, Wang Yi a ajouté que la Chine attachait une grande importance au travail de la Suisse pour la préparation du Sommet sur la paix en Ukraine, et que le pays avait « présenté à de nombreuses reprises des suggestions constructives à la Suisse ».

« Cela lui a toujours valu des commentaires positifs et des remerciements de la Suisse », a-t-il déclaré.

«"Il y a de nombreux sommets dans le monde aujourd’hui. La Chine décidera en toute indépendance de sa participation ou non, en fonction de sa propre position », a ajouté M. Wang.

Avant de s’entretenir avec Wang Yi mardi, le ministre des Affaires étrangères turc a rencontré le vice-président chinois, Han Zheng, à Beijing.

Hakan Fidan a déclaré que la Turquie adhérait au principe d’une seule Chine et qu’elle ne tolérait aucune activité qui sabote l’intégrité territoriale du pays.

Il a ajouté que son pays s’opposait aux confrontations entre blocs et qu’il ne reconnaissait ni ne soutenait les actions injustifiées consistant à entraver ou à exercer une coercition sur le développement de la Chine.

Wang Yi a quant à lui indiqué à son homologue que la Chine soutenait les efforts de la Turquie pour préserver sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts en matière de développement. Il a ajouté que la Chine appréciait le soutien de la Turquie en faveur de sa position légitime sur les intérêts fondamentaux concernant la souveraineté, la sécurité et l’intégrité territoriale de la Chine.

La Chine est le principal partenaire commercial de la Turquie en Asie et le troisième au niveau mondial. Les échanges annuels entre les deux pays s’élevaient à 43,4 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 13,5 % en glissement annuel.

Mardi, les deux parties ont salué la synergie de l’initiative de « La Ceinture et la Route » et du projet turc de « corridor médian », et se sont engagées à renforcer leur coopération dans de nombreux domaines allant du commerce à la culture.

La Chine et la Turquie sont deux grands marchés émergents membres du G20 et ayant de larges intérêts communs dans le maintien de la justice et de l’équité mondiale.

Wang Yi a déclaré à son homologue que les deux pays devaient renforcer leur coordination et leur coopération dans un cadre multilatéral, rejeter l’hégémonie et la politique de puissance et s’opposer aux tentatives d’un petit nombre de pays de monopoliser les affaires internationales.

Le ministre turc a déclaré que la Turquie appréciait grandement la position juste et équitable de la Chine sur des sujets tels que l’Ukraine et le Moyen-Orient, et qu’elle se réjouissait de jouer un rôle constructif aux côtés de la Chine.