Le concept chinois de la Super League des villages rassemble les aficionados du football en Afrique

Les pluies intermittentes et l’humidité ambiante d’un Bénin s’apprêtant à entrer dans la saison des pluies n’ont pas entamé l’enthousiasme des villageois qui se sont rassemblés pour assister à la toute première Super League des villages du pays.

Les équipes de deux villages de Parakou, ville centrale du Bénin, se sont affrontées le 25 mai à l’occasion de la première finale de la Super League des villages organisée dans le pays. L’événement s’est tenu sur un terrain de football avoisinant la base de la Mission chinoise d’appui à la production cotonnière du Bénin, située dans le village de Belle-Cité.

Le projet d’assistance technique par la Chine pour la culture du coton a été lancé il y a dix ans à Parakou, l’une des grandes régions de production cotonnière du Bénin. Ce partenariat de long terme a permis à l’équipe du projet de tisser de solides relations avec les villageois. Ainsi, lorsque l’équipe chinoise a appris que le terrain de football sur lequel les habitants jouaient avait été exproprié, elle a décidé d’en construire un nouveau au moyen d’engins agricoles et de matériaux de récupération.

L’été dernier, des vidéos des matchs de foot organisés dans le xian de Rongjiang, dans la préfecture autonome miao et dong de Qiandongnan (province du Guizhou), devenues virales, ont attiré dans la région chinoise des touristes venus des quatre coins du monde. La Super League des villages de Parakou s’est donc inspirée de l’événement en intégrant des représentations culturelles: les mi-temps étaient agrémentées de démonstrations d’arts martiaux chinois et de danses béninoises.

« Comme les Béninois adorent le football, j’ai voulu importer ce concept ici en créant une league similaire », a déclaré Shou Xiaoyong, le responsable de l’équipe technique chinoise.

La nouvelle installation, baptisée « Terrain de foot de l’amitié », a été inaugurée en mars dernier. Elle s’est vite imposée comme lieu privilégié des aficionados du football de Belle-Cité et des environs. Des matchs y ont lieu régulièrement, en particulier durant les périodes d’inactivité agricole.

« Nous avons soudé les poteaux des buts avec l’aide d’employés locaux », a expliqué Shou Xiaoyong. « Nous avons aussi creusé des fossés de drainage autour du terrain pour qu’il ne soit pas inondé lors de la saison des pluies », a-t-il ajouté.

Le tournoi a rapidement gagné en popularité, des villageois des régions voisines venant même en moto avec leurs enfants pour assister aux rencontres. « Au départ, il y avait 100 à 200 spectateurs répartis sur un ou deux côtés du terrain. Maintenant, il y a entre 700 et 800 personnes qui se serrent tout autour du terrain », s’est félicité l’expatrié avant la finale.

Yves Koba, le chef du village de Belle-Cité, a salué l’initiative, car elle favorise la communication et l’amitié entre les villages. « La league nous a rendus plus unis. J’espère que cela continuera et que nos villageois feront encore mieux l’année prochaine », a-t-il déclaré.