La Chine et les Etats-Unis résolus à s’attaquer aux problèmes climatiques

Mercredi, des responsables des Etats-Unis et de la Chine se sont réunis à Berkeley en Californie, mettant de côté les tensions nationales pour se concentrer sur un défi commun : les changements climatiques.

Lors de cet évènement co-organisé par l’Institut du climat Chine-Californie, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a souligné l’importance d’une communication ouverte et d’un renforcement de la confiance dans la lutte contre la crise climatique.

« Il faut trouver les domaines de coopération et d’accord, et se hâter de développer ce cadre de compréhension, cette capacité à établir des partenariats et à œuvrer ensemble. […] Je suis engagé dans cette relation, en particulier entre la Chine et les Etats-Unis. […] Il n’y a pas de relation bilatérale plus importante au monde en ce qui concerne la question des changements climatiques », a déclaré le gouverneur à son auditoire, qui comprenait une délégation chinoise de plus de 100 responsables provinciaux et municipaux.

Cette réunion constitue une étape concrète dans la réalisation de la Déclaration de Sunnylands sur le renforcement de la coopération pour faire face à la crise climatique, un engagement conjoint pris par les deux pays lors de la réunion de la Coopération économique Asie-Pacifique, qui s’est déroulée à San Francisco en novembre dernier.

Lors de ce sommet, le président chinois Xi Jinping et le président américain Joe Biden s’étaient rencontrés et avaient présenté la « Vision de San Francisco », une feuille de route pour un développement sain, stable et durable des relations sino-américaines. Au cours d’une conversation téléphonique le mois dernier, les deux présidents ont réaffirmé l’importance de transformer cette vision en réalité.

Depuis le sommet de novembre, un groupe de travail a été mis en place entre les deux pays. Plus tôt ce mois-ci, l’envoyé spécial de la Chine pour les changements climatiques, Liu Zhenmin, s’est rendu aux Etats-Unis et s’est entretenu avec John Podesta, le conseiller principal de Joe Biden sur la politique climatique internationale.

Les discussions ont été « approfondies et productives », et se sont concentrées sur les priorités identifiées dans la déclaration de Sunnylands, allant de la transition énergétique et de la réduction du méthane à la déforestation et à l’action infranationale, a indiqué John Podesta dans un message vidéo.

« Certaines localités en Chine ont déjà atteint leur pic d’émissions [de carbone] il y a près de dix ans. Nous espérons en apprendre plus sur la façon, dont les provinces et les villes chinoises accélèrent leurs progrès vers les objectifs climatiques nationaux », a-t-il expliqué, saluant particulièrement la coopération entre les dirigeants locaux américains et chinois au cours de ces dernières années, comme le corridor de navigation vert entre Los Angeles et Shanghai, ainsi que les solutions locales et régionales pour accélérer le déploiement de l’énergie propre dans les communautés.

Rick Duke, l’envoyé spécial adjoint pour le climat au département d’Etat des Etats-Unis, a applaudi les « objectifs forts » des gouvernements locaux chinois, citant la réussite de Shenzhen à convertir toute sa flotte de bus et de taxis en véhicules électriques, ou encore les 27 provinces et villes chinoises ayant signé la Déclaration des dirigeants climatiques américano-chinois, dans laquelle elles s’engagent à atteindre leur pic d’émissions de carbone avant 2030.

Rick Duke a mentionné des domaines prometteurs pour le développement technologique conjoint, tels que le captage, l’utilisation et le stockage du carbone, ainsi que des projets pilotes pour des applications commerciales à grande échelle.

Zhao Chenxin, le vice-président de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), qui faisait partie de la délégation en visite, a souligné les vastes opportunités commerciales découlant de la transformation verte de la Chine.

« Les objectifs de pic de carbone et de neutralité carbone de la Chine nécessiteraient respectivement des investissements de 80 000 milliards de yuans (10 200 milliards d’euros) et 20 000 milliards de yuans. […] La Chine est d’ailleurs en train de mener une mise à niveau à grande échelle de ses équipements, qui nécessiterait 700 milliards de dollars d’investissements (647 milliards d’euros). Cela créera de vastes opportunités commerciales et apportera de nouvelles perspectives de développement vert et bas carbone », a-t-il déclaré.