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L’exceptionnalisme des Etats-Unis entrave la coopération avec la Chine

French.china.org.cn | Mis à jour le 28. 04. 2024 | Mots clés : Etats-Unis,économie mondiale,véhicules électriques
french.china.org.cn | 28. 04. 2024

Les relations entre les Etats-Unis et la Chine sont à un tournant. Les problèmes mondiaux urgents, tels que les changements climatiques, l’économie mondiale chancelante, les conflits ou encore les perturbations technologiques, exigent une approche coopérative et consensuelle, afin d’éviter une catastrophe potentielle. A un certain niveau, Washington en est conscient, se tournant constamment vers Beijing pour l’aider à résoudre les défis mondiaux. 

Pourtant, les récentes visites en Chine du secrétaire d’Etat Antony Blinken, de la secrétaire au Commerce Gina Raimondo et de la secrétaire au Trésor Janet Yellen montrent que les Etats-Unis ne sont toujours pas disposés à compromettre leur foi dans « l’exceptionnalisme américain » — la conviction que la paix et la prospérité mondiales dépendent de l’imposition d’une gouvernance politique et économique à l’américaine dans tous les pays, en recourant à la force si nécessaire.

En l’absence d’une nouvelle stratégie, l’élite politique américaine est revenue à ses méthodes des années 1970 contre le Japon, avec notamment des allégations constantes et non étayées de concurrence déloyale prétendument tirée par une « surcapacité » interne due aux subventions. Si vous avez des doutes, regardez de vieilles photos de politiciens locaux et nationaux américains brandissant des masses et des battes pour détruire des appareils électroniques et des véhicules japonais. 

Le marché chinois des véhicules électriques (VE) a commencé à se développer il y a 12 ans. En 2018, plus de 150 entreprises peuplaient le marché des véhicules électriques. Aujourd’hui, seule une poignée d’entre elles restent viables en raison de la concurrence nationale stimulée par l’innovation, les coûts et les demandes des consommateurs. La réalité est que les fabricants chinois de VE ont surpassé leurs rivaux internationaux, mais comme avec l’ascension des automobiles japonaises il y a des décennies, la réponse de Washington n’est pas de rivaliser, mais d’intimider et de crier à l’injustice sur les échecs des entreprises américaines.

La visite de M. Blinken en Chine a été l’occasion d’une litanie d’accusations, notamment de « distorsions du marché », dans le contexte d’une économie américaine chancelante, qui vient d’annoncer une croissance en berne du PIB à 1,6 % au 1er trimestre.

Pourtant, comme le rapporte l’hebdomadaire américain spécialisé dans l’économie Bloomberg Businessweek, le vrai problème n’est pas seulement l’incapacité de l’Amérique à être compétitive, mais les effets qu’elle a sur son économie nationale :

« Un employé de YouTube licencié ne peut compter que sur son dernier chèque de paie. Un ancien employé de start-up doit emprunter de l’argent à sa famille pour payer son hypothèque. Un consultant financier chevronné peut à peine décrocher un entretien. Tous sont victimes du blocage de l’embauche de cols blancs dans une grande partie des industries américaines, telles que la finance, la technologie et les médias, et les services professionnels, comme le droit et la comptabilité, se sont transformés en une poche de faiblesse dans un marché du travail par ailleurs robuste. »

Les statistiques dans les grandes régions métropolitaines reflètent une diminution des emplois de services à haut revenu, en particulier des postes technologiques, tandis que les usines de semi-conducteurs subventionnées aux Etats-Unis sont confrontées à des retards en raison d’un manque d’ingénieurs qualifiés. Ainsi, alors que les offres d’emploi dans les services peu rémunérés restent élevées, les entreprises américaines réduisent la masse salariale. Pendant ce temps, les dettes personnelles et les défauts de paiement continuent d’augmenter. Inévitablement, cela va nuire à la consommation, un pilier majeur de l’économie américaine.

Une forte dépression de la demande américaine toucherait les produits de base et l’industrie manufacturière à l’échelle internationale, déclenchant une dépression mondiale. Au lieu d’essayer de travailler avec la Chine pour trouver une solution mondiale, la stratégie américaine est centrée sur le déni et le « renversement de scénario », accusant la Chine de « fausser le marché », comme elle fausse le sien en offrant des subventions massives aux fabricants de puces électroniques et à son industrie automobile nationale. 

Accuser les autres de ses propres actions est une tactique de relations publiques à court terme, mais il semble que ce soit la seule façon de faire de Washington ces derniers temps. Sa foi dans « l’exceptionnalisme américain » exclut la coopération, privilégiant la domination hégémonique sur les partenariats. C’est cette position, qui empêche la possibilité d’une coopération substantielle entre les Etats-Unis et la Chine.

Traduit d’un article en anglais écrit pour french.china.org.cn par Einar Tangen, chercheur principal à l’Institut Taihe de Beijing. 

Les articles d'opinion reflètent les points de vue de leurs auteurs, et ne sont pas nécessairement représentatifs des opinions de french.china.org.cn.

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Source:french.china.org.cn