share
Envoyer [A A]

L’interdiction du « travail forcé » par l’UE assombrit les liens avec la Chine, mais n’éclipse pas une coopération fructueuse

French.china.org.cn | Mis à jour le 25. 04. 2024 | Mots clés :
french.china.org.cn | 25. 04. 2024

Mardi, le Parlement européen a approuvé des règles visant à « interdire les biens produits par le travail forcé ». Celles-ci ne font pas référence à la Chine mais sont censées la cibler, jetant ainsi une ombre sur le commerce entre la Chine et l’UE.

Selon plusieurs analystes chinois, une telle décision représente assurément certains faucons opposés à la Chine au sein du bloc, mais elle ne peut pas dominer la tendance majeure de « stabilisation des relations entre la Chine et l’UE » et se heurtera à une forte opposition des Etats membres qui maintiennent une politique pragmatique à l’égard de la Chine.

Cette loi doit permettre aux autorités des Etats membres de l’UE ou à la Commission européenne d’enquêter sur les marchandises, les chaînes d’approvisionnement et les fabricants suspects. Les enquêtes préliminaires devront être terminées dans les 30 jours ouvrables, a rapporté mardi l’agence d’information Reuters.

Zhao Junjie, un chercheur de l’Institut d’études européennes affilié à l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC), estime que le Parlement européen a joué un rôle de « clown perturbateur » dans les relations sino-européennes ces dernières années, mais que ses actes ne peuvent pas représenter la véritable tendance majeure des relations bilatérales.

« Comme le bloc des 27 membres n’est pas un ensemble monolithique, de telles règles se heurteront à une forte opposition dans les pays ayant une coopération étroite avec la Chine », explique-t-il.

Citant des dirigeants européens, dont le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et le chancelier allemand Olaf Scholz, qui se sont respectivement rendus en Chine depuis le début de l’année 2024, Zhao Junjie affirme que les pays agiront en fonction de leurs propres intérêts plutôt que d’écouter uniquement les clairons anti-chinois du Parlement européen.

D’après les analystes, une telle interdiction pourrait augmenter considérablement les coûts de production des entreprises européennes et ce seront en fin de compte les entreprises et les consommateurs de l’UE qui devront payer la facture.

« Les prochaines élections au Parlement européen alimentent également les mouvements et la rhétorique anti-Chine, alors que les politiciens cherchent à étendre leur influence », analyse Zhao Junjie, prédisant que d’autres signes bellicistes pourraient émerger avant les élections de juin.

Selon lui, la Chine est prête à écouter les préoccupations des pays de l’UE en ce qui concerne le commerce bilatéral et d’autres questions, ainsi qu’à négocier pour faire avancer la coopération, mais elle n’acceptera pas les slogans politiques biaisés et les calomnies sans fondement.

L’UE a imposé, ou envisage d’imposer des politiques restrictives sur les produits chinois, allant des véhicules électriques (VE) aux éoliennes en passant par les dispositifs médicaux. L’argument fallacieux de la « surcapacité » monté de toutes pièces par les Etats-Unis a été un point central ces dernières semaines.

L’UE a fréquemment eu recours à des instruments économiques et à des mesures de recours commerciaux, envoyant des signaux protectionnistes, a indiqué mercredi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, lors d’une conférence de presse de routine.

« Bien que la Chine et l’Europe soient concurrentes et parfois en désaccord, elles peuvent et doivent gérer cette concurrence et ces frictions correctement, afin que la coopération puisse se poursuivre et se développer davantage. […] Les deux parties doivent avoir la sagesse stratégique de ne pas mélanger les questions politiques et économiques, et permettre à la résilience des relations bilatérales de surmonter les domaines conflictuels », souligne Zhao Junjie.


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn