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L’initiative pour la sécurité mondiale est plus nécessaire que jamais
Il y a deux ans, le 21 avril 2022, le président chinois Xi Jinping proposait l’Initiative pour la sécurité mondiale (Global Security Initiative, ou GSI en anglais) dans son discours inaugural prononcé par liaison vidéo lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence annuelle 2022 du Forum de Boao pour l’Asie. Moins d’une année plus tard, le 21 février 2023, lors du Forum de Lanting sur l’Initiative pour la sécurité mondiale intitulé « La proposition de la Chine pour résoudre les défis mondiaux » organisé par le Ministère chinois des affaires étrangères, le Document conceptuel sur l’Initiative pour la sécurité mondiale était publié, un texte d’une dizaine de pages qui en énonçait les grands principes, avec une vingtaine de points précis et une méthodologie sous forme de plan d’action. Peu avant sa publication, le 18 février 2023, Wang Yi, alors directeur du bureau central des affaires étrangères du Parti communiste chinois, avait assuré lors de la conférence de Munich sur la sécurité que plus d’une centaine de pays et d’organisations internationales soutenaient une telle initiative.
Un bien public mondial
Avec la GSI, la Chine s’engage à porter la vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable et à préserver ensemble la paix et la sécurité dans le monde, à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des différents pays, à poursuivre la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et à respecter la voie de développement et le système social choisis en indépendance par les peuples ; à observer les buts et principes de la Charte des Nations Unies, à rejeter la mentalité de la guerre froide, à s’opposer à l’unilatéralisme et à refuser la politique des blocs ainsi que la confrontation des blocs ; à prendre en compte les préoccupations sécuritaires légitimes de tous les pays, à poursuivre le principe de l’indivisibilité de la sécurité ; à bâtir une architecture de sécurité équilibrée, effective et durable et à s’opposer à ce qu’un pays recherche sa propre sécurité sur la base de l’insécurité des autres ; à rechercher, par voie de dialogue et de concertations, des solutions pacifiques aux divergences et différends interétatiques ; à soutenir tout effort qui va dans le sens du règlement pacifique des crises ; à s’abstenir du « deux poids deux mesures » et à rejeter le recours arbitraire aux sanctions unilatérales et aux juridictions extraterritoriales ; et à adopter une approche globale pour préserver la sécurité traditionnelle et la sécurité non traditionnelle et à répondre ensemble aux différends régionaux et aux défis planétaires tels que terrorisme, changement climatique, cybersécurité et sécurité biologique.
La GSI, tout comme l’Initiative de développement mondial, proposée lors du débat général de la 76e session de l’Assemblée générale le 21 septembre 2021, et l’Initiative pour la civilisation mondiale, avancée lors du Dialogue de haut niveau entre le Parti communiste chinois et les partis politiques du monde le 15 mars 2023, est un bien public mondial offert par la Chine et une illustration de la vision d’une communauté de destin pour l’humanité dans le domaine de la sécurité. Une vision que la Chine invite les pays du monde à partager.
Cette mise en contexte préalable est nécessaire pour rappeler que la diplomatie chinoise entend jouer un rôle déterminant pour assurer la sécurité mondiale, condition sine qua non du développement mondial, dans le respect de la diversité des civilisations dans le monde.
La conjonction de la pandémie de COVID-19 et la crise ukrainienne et leurs conséquences pour la sécurité mondiale n’ont fait que renforcer la volonté de la Chine d’apporter sa contribution de manière positive en gardant à l’esprit l’avenir de toute l’humanité.
Les médiations réussies sont une vitrine pour la GSI
Au cours de l’année écoulée, la Chine a entrepris une série de médiation diplomatique qui se sont soldées par des réussites et ont fait office de vitrine en donnant davantage de visibilité mondiale à la GSI.
Il convient d’abord d’évoquer la normalisation des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran et leur volonté de développer leur coopération dans tous les secteurs afin d’assurer la sécurité et la stabilité de la région, une avancée majeure qui a été possible grâce à l’entremise de la Chine. La rencontre sous les auspices de la Chine des ministres iranien et saoudien des affaires étrangères à Beijing le 6 avril 2023 a permis de sceller la réconciliation de ces deux puissances du Moyen-Orient après des années de forte tension.
La Chine a aussi effectué une médiation réussie au Myanmar, un pays secoué par des conflits armés internes au nord du pays, à la frontière avec la Chine. Le 14 décembre 2023, la Chine a annoncé avoir obtenu un cessez-le-feu dans les affrontements, contribuant ainsi à une nette désescalade dans cette région.
La Chine a enfin récemment contribué à apaiser les relations entre l’Iran et le Pakistan suite aux frappes aériennes qui ont eu lieu mi-janvier 2024. Le différend entre ces deux pays, qui participent à la construction commune de l’initiative de « la Ceinture et la Route » et dont l’un (l’Iran) est membre des BRICS et l’autre (le Pakistan) a déposé une demande d’adhésion aux BRICS en novembre 2023, concerne la région du Baloutchistan, où se situe le Corridor économique Chine-Pakistan. C’est une zone de première importance pour le développement régional, et le maintien de la paix et de la sécurité est d’une importance capitale. Là encore, la Chine a offert ses bons offices grâce à ses liens privilégiés avec les deux pays et mis un terme aux tensions.
Ces trois succès laissent entrevoir des opportunités de taille dans la résolution de conflits de grande intensité, notamment le conflit entre la Russie et l’Ukraine et celui entre Israël et le Hamas à Gaza. Dans ces deux cas, la Chine a formulé des propositions, d’abord en février 2023 avec un plan de paix pour un règlement politique de la crise ukrainienne, puis en novembre 2023, lors du sommet des BRICS, au cours duquel M. Xi a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la mise en place d’une solution à deux Etats.
La complexité de l’échiquier géopolitique est telle que la Chine semble être le seul grand pays à pouvoir poser des jalons qui permettent des sorties de crise et de trouver un terrain d’entente pour créer un climat de paix.
À l’heure où le monde subit de profonds changements et où l’humanité est confrontée à de multiples défis, la sagesse chinoise et les solutions de la Chine continuent d’ouvrir de nouvelles voies pour relever les défis mondiaux. C’est le but ultime de la GSI, qui la rend plus nécessaire que jamais. En tant que force de paix, de stabilité et de progrès, la Chine démontre ainsi sa responsabilité de grand pays en proposant et en encourageant la création et la construction d’une communauté de destin pour l’humanité, et en travaillant de concert avec d’autres pays pour qu’advienne un avenir mondial à la fois meilleur et plus radieux.
Par Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing depuis plus de 25 ans)
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