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Les dirigeants européens ripostent à la remarque de Macron 

French.china.org.cn | Mis à jour le 29. 02. 2024 | Mots clés : Macron ,Ukraine
french.china.org.cn | 29. 02. 2024

Les alliés transatlantiques de la France ont jeté de l’eau froide mardi sur les propos du président français Emmanuel Macron, qui a déclaré la veille qu’un futur déploiement de troupes occidentales en Ukraine ne devait pas être « exclu ».

Alors que le président français a admis, après que les dirigeants européens se soient réunis à Paris pour une réunion axée sur le conflit russo-ukrainien, qu’il n’y avait pas de consensus sur la question, il a déclaré : « Rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. »

Moscou a vivement réagi aux propos de Macron. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré : « Ce n’est absolument pas dans l’intérêt de ces pays, ils devraient en être conscients. » 

Interrogé sur le risque d’un conflit direct entre l’Otan et la Russie en cas de présence militaire en Ukraine, Dmitri Peskov a répondu que « dans ce cas, nous ne devrions pas parler de probabilité, mais d’inévitabilité ».

Mardi, le chancelier allemand Olaf Scholz a rejeté sur X les remarques de Macron : « Nous avons convenu hier à Paris, que tout le monde doit faire plus pour l’Ukraine. L’Ukraine a besoin d’armes, de munitions et de défense aérienne. Nous y travaillons. C’est clair : il n’y aura pas de troupes au sol des pays européens ou de l’OTAN. »

Lundi, Olaf Scholz avait repoussé des pressions intérieures, y compris au sein de sa propre coalition gouvernementale, pour envoyer des missiles de croisière longue portée Taurus à Kiev, invoquant le risque que l’Allemagne soit directement impliquée dans le conflit.

Les membres de l’Union européenne et de l’OTAN ont clairement indiqué depuis le début du conflit, qu’il n’y aurait pas de troupes sur le terrain de la part de leurs pays, afin d’éviter une guerre directe et plus large avec la Russie.

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a réitéré le message, selon lequel le soutien à l’Ukraine n’incluait pas l’envoi de troupes : « Lorsque nous parlons d’envoyer des troupes, nous devons être très prudents car nous ne devons pas faire croire aux gens que nous sommes en guerre avec la Russie. Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie », a-t-il déclaré.

Mardi, la Maison Blanche a également déclaré qu’elle n’enverrait pas de troupes en Ukraine.

Dissension entre les nations

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a rappelé aux médias, qu’il n’y avait « pas de plan pour des troupes de combat de l’OTAN sur le terrain en Ukraine ».

Le Premier ministre néerlandais par intérim, Mark Rutte, considéré comme le principal candidat au poste de prochain secrétaire général de l’OTAN, a déclaré que la question de l’envoi de troupes n’était pas au centre des discussions de lundi.

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a affirmé à l’issue de la réunion de lundi, qu’il y avait une désunion sur cette question parmi les dirigeants européens et le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a déclaré : « Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour pour le moment. »

A l’issue d’une réunion mardi à Prague, le Premier ministre polonais Donald Tusk et son homologue tchèque Petr Fiala ont tous deux rejeté l’idée qu’il était prévu d’impliquer directement leurs troupes dans le conflit.

Le porte-parole de la Commission européenne, Peter Stano, en réponse à une question du journal China Daily, a fait savoir que cela faisait partie d’une discussion entre certains Etats membres, mais que « cela n’a pas été discuté au niveau de l’UE ».

Les partis d’opposition français ont également fustigé les remarques d’Emmanuel Macron. Marine Le Pen, principale opposante politique au président actuel et leader de l’extrême droite au parlement français, l’a ainsi accusé de « faire un pas de plus vers la belligérance, posant un risque existentiel pour 70 millions de Français ».

Mardi, l’Elysée a tenté de désamorcer les tensions. Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a assuré que le président français envisageait d’envoyer des troupes pour des tâches spécifiques, telles que l’aide au déminage, la production d’armes sur place et la cyberdéfense.

« Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien, sans franchir le seuil de belligérance. […] Il ne s’agit pas d’envoyer des troupes pour faire la guerre à la Russie », a-t-il déclaré devant les députés de l’Assemblée nationale.

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Source:french.china.org.cn