Beijing et Paris s’attendent à une coopération fructueuse en 2024

Des analystes chinois ont déclaré que les relations sino-françaises, qui ont fêté leurs 60 ans le 27 janvier, avaient pris un nouveau départ productif après la fête du Printemps, alors que Beijing et Paris ont convenu lors de leurs dernières discussions d'augmenter le nombre de vols directs entre les deux pays et de mener davantage d’échanges de haut niveau en 2024.

Un autre fait marquant est le projet des deux parties visant à approfondir la coopération sur les grandes questions mondiales et à promouvoir les liens de Beijing avec l'Union européenne (UE), ont ajouté des observateurs.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, qui est également directeur du Bureau de la Commission centrale des Affaires étrangères, a coprésidé mardi à Paris le 25e Dialogue stratégique Chine-France avec Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du président français Emmanuel Macron.

En plus d'augmenter le nombre de vols directs, les deux parties ont également convenu de renforcer la coopération dans une longue liste de domaines tels que le changement climatique, la biodiversité, les produits agricoles et alimentaires, l'énergie propre, l'énergie nucléaire, l'intelligence artificielle et l'aérospatiale.

L'année dernière, le commerce bilatéral a atteint 78,936 milliards de dollars. 2024 étant l'Année de la culture et du tourisme Chine-France, les deux parties ont convenu d'organiser des centaines d'activités d'échange culturel tout au long de l'année.

Mardi également, M. Wang a rencontré M. Macron à Paris, et ce dernier a exprimé ses meilleurs vœux au peuple chinois pour l'Année du Dragon.

M. Macron a évoqué sa visite réussie en Chine l'année dernière et a déclaré qu'il était impatient de travailler avec la Chine pour préparer des échanges de haut niveau cette année.

« Paris a toujours poursuivi la politique d'une seule Chine et cette position est claire et sans équivoque », a-t-il ajouté.

M. Wang a salué la forte confiance mutuelle et l'amitié sincère des deux chefs d'État ainsi que leur rôle dans l’orientation de la coopération stratégique bilatérale.

La Chine est à la première place des pays asiatiques en termes d’investissement et de création d’emploi en France, et ce depuis trois années consécutives.

M. Wang a déclaré que la Chine continuerait d'ouvrir son marché à d'autres pays, dont la France, et a exprimé l'espoir que « la France créera également un environnement des affaires juste et équitable pour les entreprises chinoises ».

Lors du dialogue de haut niveau entre MM. Wang et Bonne, les principaux points à l'ordre du jour comprenaient les relations Chine-UE et la gouvernance mondiale.

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a indiqué mercredi que la Chine et la France avaient convenu d'« agir comme une force de stabilité pour les relations sino-européennes et pour le monde d'aujourd'hui ».

« En tant que grandes puissances, membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et forces importantes dans un monde multipolaire, la Chine et la France partagent des positions similaires sur des questions majeures », a ajouté Mme Mao.

Zhang Ji, professeur et doyen adjoint de l'École des relations internationales et des affaires publiques de l'Université Fudan, à Shanghai, a déclaré : « La coordination et la coopération stratégiques entre Beijing et Paris sont indispensables pour façonner une croissance équilibrée des relations entre les grandes puissances ».

« La coopération sino-française est aussi grandement nécessaire pour aider à résoudre les problèmes régionaux chauds, dans la mesure où les deux pays adhèrent au multilatéralisme, au règlement politique, à l'équilibre et à l'équité », a-t-il ajouté.

M. Wang a indiqué à M. Bonne que les deux pays devraient « répondre plus efficacement aux défis mondiaux et de manière plus positive aux attentes de la communauté internationale ».

M. Bonne a pour sa part déclaré que Paris était prêt à s'associer à Beijing pour éviter la confrontation entre grandes puissances, empêcher la confrontation entre blocs et améliorer la gouvernance mondiale.

Concernant les relations Chine-UE, M. Wang a affirmé que « Beijing soutient l'Europe dans le renforcement de son autonomie stratégique et dans la prise en main de son avenir et de son destin ». Parallèlement, M. Bonne a souligné que la France défendait l'autonomie stratégique de l'Europe et souhaitait que l'UE et la Chine honorent davantage la définition de leur partenariat et renforcent leur coopération efficace.

« Les relations sino-européennes ont montré des signes de soulagement et d'amélioration au cours de l'année écoulée », a déclaré Liu Zuokui, directeur adjoint de l'Institut des études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales. Selon lui, « le voyage de M. Wang en Europe contribuera à réduire les tensions et les malentendus provoqués par les tentatives de se désengager de la Chine, l'exagération des risques et la politisation de la coopération Chine-UE ».

La France était la troisième et dernière étape du voyage que M. Wang a entrepris en Europe mi-février. Il s'est également rendu en Allemagne pour assister à la 60e Conférence de Munich sur la sécurité avant d’effectuer une visite en Espagne.