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La visite en Europe du ministre chinois des AE montre que la Chine agit de manière active pour stabiliser les relations

French.china.org.cn | Mis à jour le 20. 02. 2024 | Mots clés :
french.china.org.cn | 20. 02. 2024

L’année 2024 marque un nouveau départ pour les relations sino-européennes, avec des échanges fréquents attendus

Après avoir rencontré plusieurs hauts responsables européens lors de la Conférence de Munich sur la sécurité (CMS), qui vient de se conclure, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a débuté une tournée qui l’amènera en Espagne et en France. Des experts chinois ont affirmé que la visite du ministre en Europe et ses échanges fréquents avec des responsables européens au début de l'année montraient que la Chine prenait l’initiative de manière plus active pour stabiliser les relations avec les pays européens et renforcer la communication.

« La Chine souhaite travailler avec l'Espagne pour appréhender les relations sino-espagnoles dans une perspective mondiale et à long terme, en mettant l'accent sur la confiance mutuelle et la coopération gagnant-gagnant ainsi que sur la stabilité stratégique et la coopération pratique, et ce afin de promouvoir le progrès continu des relations sino-espagnoles pour qu’elles soient au premier plan des relations sino-européennes », a déclaré dimanche Wang Yi, qui est également membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), lors de sa rencontre avec le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares Bueno, selon un communiqué publié par le ministère chinois des Affaires étrangères.

Les deux parties ont convenu de renforcer leur coopération dans divers domaines tels que les télécommunications, la santé, les véhicules électriques et l'énergie verte.

Au cours de la CMS, M. Wang a tenu ce que les experts ont qualifié de « conversations franches et approfondies » avec un grand nombre de responsables européens. Il a ainsi assuré samedi à la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêts fondamental entre la Chine et l'Allemagne et que leurs intérêts communs se renforçaient et s’élargissaient de manière continue.

« La Chine est prête à travailler avec l'Allemagne pour éviter les perturbations, pour construire davantage de consensus, ainsi que pour se comprendre et se soutenir mutuellement sur les questions liées à leurs intérêts fondamentaux respectifs », a déclaré Wang Yi.

« La Chine est également prête à travailler avec l'Union européenne (UE) pour promouvoir un monde multipolaire égal et ordonné, afin que chaque pays ait sa propre place dans le système multipolaire mondial », a indiqué M. Wang à Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, en marge de la CMS vendredi.

« La visite de M. Wang en Europe au début du Nouvel An chinois montre que la Chine prend l'initiative de stabiliser les relations sino-européennes et de renforcer la communication entre les deux », a affirmé lundi Wang Yiwei, directeur de l'Institut des affaires internationales de l'Université Renmin de Chine.

L'expert a indiqué que les voyages de Wang Yi en Allemagne et en France, deux puissances européennes traditionnelles, étaient habituels et devraient consolider les relations bilatérales ainsi qu'ouvrir la voie à des visites de plus haut niveau. La visite de Wang Yi en Espagne est sa première dans ce pays du sud de l'Europe depuis près de six ans. Wang Yiwei a avancé que « cela marque les efforts de Beijing pour tendre la main et améliorer les liens avec différents pays européens, mais aussi pour stabiliser les relations Chine-UE en général », afin de compléter les efforts de la Chine visant à faire progresser les relations Chine-UE au niveau multilatéral.

Un bon départ

Plusieurs experts chinois présents à la CMS ont affirmé au Global Times que la conférence reflétait l'inquiétude de l'Europe à l'égard de son environnement interne et environnant, avec notamment le conflit russo-ukrainien, le conflit israélo-palestinien et le possible retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis.

« La perception de l'Europe à l'égard de la Chine est mêlée d'anticipation et d'inquiétude », a déclaré Wang Huiyao, fondateur et président du Centre pour la Chine et la mondialisation (CCG), qui a participé à la CMS. Il a souligné que la principale préoccupation de l'Europe concernait les liens entre la Chine et la Russie.

Expliquant la position de la Chine sur la crise en Ukraine, Wang Yi a soutenu lors de la CMS que « la Chine reste déterminée à promouvoir des pourparlers de paix sur la question ukrainienne et elle n'abandonnera pas tant qu'il y aura une lueur d'espoir ».

À l’approche de l’élection présidentielle américaine, l’Europe craint également qu’un retour de Donald Trump ne dilue le soutien américain à l’Ukraine ainsi qu’au continent. M. Trump a suscité de vives critiques de la part des responsables occidentaux pour avoir laissé entendre qu'il ne protégerait pas les pays qui n'auraient pas atteint les objectifs de dépenses de défense de l'OTAN, arguant qu'il encouragerait même la Russie à les attaquer, a rapporté Reuters.

Des médias étrangers, dont CNN, ont affirmé que le voyage de Wang Yi était un moyen pour la Chine de capitaliser sur les appréhensions de l'Europe concernant une éventuelle victoire de M. Trump et de courtiser les pays européens en tirant parti de leurs inquiétudes.

Wang Yiwei a assuré que « de telles affirmations ignorent l'accent et les efforts constants et de longue date de la Chine pour améliorer les relations avec l'Europe ». Selon lui, « la situation actuelle offre une opportunité de dialoguer avec l'Europe sur la position de la Chine concernant la crise ukrainienne. Compte tenu de la durée prolongée de la crise, les pays européens ont progressivement adopté une vision moins émotive et plus rationnelle de la crise ».

Wang Huiyao a indiqué estimer que « les pays européens s'intéressent également à la capacité de la Chine à servir de force stabilisatrice dans un monde plus turbulent. Je pense que les pays européens s'attendent largement à s'engager avec la Chine afin de revenir sur une voie plus stable et plus saine. »

Des défis toujours présents

Les inquiétudes de l'Europe se reflètent également en matière de concurrence avec la Chine. L'UE envisage pour la première fois de sanctionner des entreprises présentes dans la partie continentale de la Chine et dans d'autres pays, dont la Turquie, l'Inde et la Serbie, pour avoir aidé la Russie à contourner les sanctions et à acheter des biens à double usage, a rapporté le média américain Politico, citant plusieurs diplomates.

L'UE a annoncé plus tôt qu'elle avait ouvert une enquête contre CRRC Qingdao Sifang Locomotive Co. concernant les subventions que l’entreprise aurait reçues. En réponse, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré lundi que « la Chine espère que la partie européenne adoptera une attitude prudente quant aux outils de réglementation des subventions étrangères, résoudra les problèmes commerciaux spécifiques par le dialogue et la consultation, et créera un environnement des affaires équitable, juste et non discriminatoire pour les entreprises chinoises ».

Des experts chinois ont avancé que « les forces rationnelles en Europe perçoivent souvent la Chine comme un partenaire précieux pour la coopération et une saine concurrence. Cependant, les médias et le Parlement ont souvent recours à un langage incendiaire pour critiquer la Chine. En conséquence, la perspective européenne sur la Chine est complexe et contradictoire. D’un côté, ils dépendent fortement de Beijing pour leurs échanges commerciaux, mais de l’autre, ils dressent divers obstacles à la coopération en réponse aux pressions exercées par leurs personnalités anti-chinoises sur le continent et par celles des États-Unis ».

Jiang Feng, chercheur à l'Université des études internationales de Shanghai, a déclaré qu'au cours de l'année écoulée, la Chine et l'Europe avaient tenu 12 réunions de haut niveau, ce qui est rare et important. « Ces échanges fréquents ont non seulement souligné l'importance stratégique des relations sino-européennes, mais ont également dévoilé une demande substantielle de négociations de la part des deux parties. »

Des experts ont indiqué estimer que l'année 2024 devrait être marquée par une augmentation des échanges entre la Chine et l'Europe à différents niveaux. Ces échanges sont jugés cruciaux pour améliorer la compréhension mutuelle et la perception entre les deux parties. De plus, face au contexte de turbulences attendues au cours de la nouvelle année, la collaboration et le soutien mutuel entre la Chine et l'Europe pourraient ouvrir la voie à un nouveau départ dans leurs relations bilatérales.



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Source:french.china.org.cn