Une mise à niveau de l'ALE sino-suisse est en préparation

（Crédit photo : Xinhua）

La Chine a déclaré qu'elle accorderait unilatéralement une exemption de visa au pays européen

La Chine et la Suisse ont annoncé lundi l'achèvement d'une étude de faisabilité conjointe sur la mise à niveau de leur accord de libre-échange (ALE) et ont convenu de soutenir le lancement rapide de négociations formelles.

L'annonce a été faite lors de la visite officielle du Premier ministre chinois Li Qiang dans ce pays européen. M. Li s'est entretenu lundi avec la présidente de la Confédération suisse Viola Amherd à Berne, la capitale suisse.

Les deux parties ont également convenu de tenir au cours de cette année un nouveau cycle de dialogue stratégique au niveau des ministres des Affaires étrangères, ainsi que des réunions du groupe de travail financier, du groupe de travail sur l'énergie, un dialogue sur la politique éducative, et des consultations sur les affaires du Conseil de sécurité des Nations Unies, selon un communiqué publié après la réunion.

La Chine accordera à la Suisse une exemption de visa unilatérale, tandis que la Suisse a déclaré qu'elle offrirait une plus grande commodité en matière de visa aux ressortissants chinois et aux entreprises chinoises qui investissent dans le pays, indique le communiqué.

Au cours des discussions, M. Li a déclaré que les deux parties devraient explorer davantage de domaines d'intérêts communs, renforcer la coopération dans des domaines tels que le libre-échange et les douanes, ainsi que nourrir et développer de nouveaux moteurs de croissance de la coopération dans le développement vert, la finance et l'économie numérique, améliorant ainsi la coopération économique et commerciale bilatérale.

Le Premier ministre chinois a exprimé l'espoir que la Suisse continuera à offrir un environnement des affaires ouvert, équitable et non discriminatoire aux entreprises chinoises en Suisse.

Les deux parties devraient également améliorer la communication et la coordination au sein des mécanismes multilatéraux tels que l'ONU, renforcer la coopération dans des domaines tels que le financement de l'interconnectivité des infrastructures, l'aide internationale au développement et le changement climatique, et apporter conjointement des contributions positives à la paix globale et au développement mondial, a-t-il déclaré.

Mme Amherd a indiqué que la Suisse était prête à travailler avec la Chine pour promouvoir un dialogue bilatéral de haute qualité.

« La Suisse est prête à travailler avec la Chine pour relever conjointement les défis mondiaux tels que le changement climatique, la santé publique et la cybersécurité, et à réaliser un plus grand développement du partenariat stratégique Suisse-Chine axé sur l'innovation au cours de la nouvelle année », a-t-elle déclaré.

Les deux dirigeants ont assisté à la signature d'un document sur la coopération économique et commerciale bilatérale à l'issue de leurs entretiens.

La Suisse est le sixième partenaire commercial de la Chine en Europe, et la Chine est le plus grand partenaire commercial de la Suisse en Asie. En 2022, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 57,33 milliards de dollars. De janvier à août 2023, leur commerce bilatéral s'est élevé à 40,86 milliards de dollars, en hausse de 15,7% sur un an.

En juillet 2013, la Chine et la Suisse ont signé un ALE global qui a supprimé la plupart des droits de douane sur les marchandises et qui est entré en vigueur en juillet 2014, faisant de la Suisse le premier pays d'Europe continentale à conclure et à mettre en œuvre un ALE avec la Chine.

Lors de la visite d'État du président chinois Xi Jinping en Suisse en 2017, les deux pays ont convenu d'améliorer leur ALE après avoir exprimé leur opposition au protectionnisme.

Juerg Burri, l'ambassadeur de Suisse en Chine, a déclaré que les relations sino-suisses étaient basées sur la confiance, dans le sens où la Suisse a été l'un des premiers pays occidentaux à établir des relations diplomatiques avec la Chine.

« La première coentreprise industrielle de la Chine avec une entreprise occidentale a été avec une entreprise suisse, et le premier ALE avec un pays d'Europe occidentale a été avec la Suisse », a souligné M. Burri dans une interview accordée à CGTN, la version internationale de la Télévision centrale chinoise (CCTV).

« Tout cela montre que le partenariat entre la Suisse et la Chine est vraiment un partenariat pionnier », a-t-il noté, ajoutant que l’ALE s'était révélé bénéfique pour les deux pays et appelant à un développement approfondi des relations bilatérales.

M. Burri a indiqué qu'il y avait plus de 700 entreprises suisses en Chine. « Ce sont des entreprises très innovantes qui profitent grandement de la main-d'œuvre chinoise très qualifiée et très motivée. Et elles ont introduit des innovations suisses dans l'industrie manufacturière chinoise, les produits pharmaceutiques chinois, etc. C’est donc une vraie “success story” dans laquelle les deux économies sont corrélées et s’entraident. »

« Dans d'autres domaines, comme la finance ou les affaires étrangères, nous avons un dialogue animé et je pense que c'est le bon moment pour faire des plans pour l'avenir », a-t-il ajouté.