La voix de la Chine très attendue au Forum de Davos

Face à un contexte de période prolongée de faible croissance, les attentes internationales sont grandes quant aux propositions chinoises visant à relancer l'économie, alors que le Premier ministre chinois Li Qiang rejoindra l'élite mondiale pour la 54^e réunion annuelle du Forum économique mondial qui se tiendra de lundi à vendredi à Davos, en Suisse.

M. Li est arrivé dimanche à Zurich pour son premier voyage à l'étranger de l'année qui se déroulera jusqu'à mercredi, lors duquel M. Li effectuera des visites officielles en Suisse et en Irlande.

Il devrait prononcer un discours spécial mardi à l'ouverture de la réunion de Davos, à laquelle participeront plus de 2800 délégués d'entreprises, de gouvernements, d'organisations internationales et de la société civile du monde entier, dont plus de 60 chefs d'État et gouvernement, venus discuter des problèmes mondiaux les plus urgents et établir les priorités pour l'année à venir.

Cette réunion intervient dans un contexte de divisions et d’incertitudes croissantes qui continuent de déstabiliser le monde. Plusieurs organisations internationales, dont la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et les Nations Unies, prédisent que l’économie mondiale ralentira encore davantage en 2024.

Un environnement financier tendu et une faible demande des consommateurs devraient ralentir la croissance économique. En outre, les tensions géopolitiques affecteront non seulement les pays concernés, mais exacerberont également la fragmentation de l'économie mondiale, ont avancé des observateurs.

« Il y a de grandes attentes quant à la participation du Premier ministre Li à la réunion annuelle pour entendre ses perspectives sur l'économie chinoise », a affirmé Chen Liming, président du Forum économique mondial pour la région de la Grande Chine, dans une interview exclusive avec China Daily.

Depuis que la délégation chinoise a participé pour la première fois au Symposium de Davos en 1979, la Chine n'a jamais été absente de cet événement annuel, a noté M. Chen. Le PIB de la Chine, qui ne représentait qu'environ 2% du total mondial en 1979, représente aujourd'hui près de 20% du total mondial.

« De toute évidence, la Chine joue un rôle important lorsqu'il s'agit de traiter des questions liées à la géopolitique, à l'économie, à l'innovation ou au changement climatique. Dans tous les domaines, la Chine a un rôle indispensable à jouer », selon M. Chen. « En ce sens, nous espérons vivement que la délégation chinoise enverra des messages au monde sur les priorités de développement actuelles et futures de la Chine. »

Le président chinois Xi Jinping a exprimé sa confiance dans le développement de haute qualité de la nation dans son message du Nouvel An 2024, indiquant que l'année 2023 avait vu l'économie chinoise « résister à la tempête » et devenir « plus résiliente et dynamique qu'auparavant ».

« En 2024, les perspectives fondamentales de l'économie chinoise, qui sont depuis longtemps positives, resteront inchangées », a prédit M. Chen. En tant que deuxième économie mondiale, la Chine continuera de contribuer à environ un tiers de la croissance économique mondiale et restera l'un des moteurs les plus essentiels de la reprise économique mondiale, a-t-il déclaré.

« Bien que l'économie chinoise soit confrontée à certains défis et difficultés, la mise en œuvre d'une série de politiques, notamment celles favorisant le développement du secteur privé, encourageant les investissements étrangers et instaurant des mesures financières, est attendue avec impatience en raison de leur effet positif potentiel sur la croissance du pays. »

La réunion de Davos de cette année a pour thème « Reconstruire la confiance ». M. Chen a déclaré que ce thème revêtait une importance cruciale dans le monde d'aujourd'hui, car au cours des dernières années, le monde a été divisé et confronté à de nombreux conflits.

« Dans un monde fracturé, comment reconstruire la confiance ? La confiance est le fondement de la coopération. Sans confiance, il est difficile de parler de coopération. Sans coopération, il est difficile de relever les différents défis auxquels nous sommes confrontés à l'échelle mondiale, qu'il s'agisse de la reprise économique, du changement climatique, de la transformation énergétique ou de la gouvernance du développement des hautes technologies », a-t-il souligné.

Tout en reconnaissant que la mondialisation est actuellement confrontée à des défis, M. Chen a déclaré qu'il était très peu probable qu'une démondialisation globale et à long terme se produise.

« Nous entendons beaucoup de nouveaux termes tels que démondialisation, découplage et réduction des risques. Cependant, je crois personnellement qu'un découplage ou un démondialisation globale et à long terme rendrait le monde moins efficace », a-t-il noté.

« Il n'est pas nécessaire de faire toute une histoire sur un découplage à court terme ou partiel dans certains domaines. À long terme, le monde a encore besoin d'une meilleure coopération et d’une meilleure coordination pour relever les défis à long terme et à court terme auxquels nous sommes confrontés. »