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Protéger notre communauté mondiale
Les initiatives de la Chine pour le développement et la sécurité mondiaux peuvent jouer un rôle crucial dans l’édification d’un monde plus sûr et plus sain.
Jusqu’à récemment, notre monde évoluait rapidement vers une communauté mondiale interconnectée. La guerre froide n’était plus qu’un lointain souvenir, et la scission Est-Ouest était moins une contrainte idéologique que géographique. Cependant, l’irruption de la pandémie de COVID-19 et la crise russo-ukrainienne ont bouleversé cette dynamique. En un clin d’œil, les anciennes divisions ont commencé à réapparaître.
Des progrès importants ont été réalisés en matière d’intégration de l’architecture mondiale pour favoriser une coordination plus efficace entre le développement et la sécurité au profit de toute l’humanité. Ceci contraste nettement avec le privilège souvent accordé aux nations individuelles, un biais généralement favorable aux pays développés. Mais dans un monde multipolaire en gestation, la coopération en matière de développement et de sécurité se doit d’évoluer. Le rôle du multilatéralisme dans la réalisation de cette coordination ne devrait pas être sous-estimé, et celui des initiatives telles que l’Initiative pour le développement mondial (IDM) et l’Initiative pour la sécurité mondiale (ISM) non plus.
En septembre 2021, lors du débat général de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le Président chinois Xi Jinping a avancé l’IDM dans son discours intitulé « Raffermir la confiance et affronter ensemble les épreuves pour bâtir un monde meilleur ». Il vise à soutenir les Objectifs de développement durable de l’ONU, qui envisagent un « partenariat mondial pour le développement » afin de promouvoir un monde « plus fort, plus vert et plus sain ».
Objectifs de développement
Depuis lors, 32 mesures de coopération concrètes ont été identifiées, et plus de 100 pays et organisations internationales ont exprimé leur soutien. Parmi eux, 68 ont intégré le Groupe des amis de l’IDM au sein de l’ONU.
Dorénavant, l’IDM s’articulera autour de six fonctions clés. Tout d’abord, elle maintiendra la priorité accordée au développement, en mettant l’accent sur la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies. Elle privilégiera une approche axée sur les résultats et les projets, favorisant le dialogue politique, le partage d’expériences, le renforcement des capacités et la coopération pragmatique.
En plus, l’IDM encouragera une participation plus étendue, considérant l’ONU comme un partenaire essentiel à la coopération et le Groupe des amis de l’IDM comme le promoteur principal. Elle optimisera la mutualisation des ressources, incitera les bailleurs de fonds à participer aux projets de coopération, et tirera davantage profit du Fonds pour le développement mondial et la coopération Sud-Sud et du Fonds fiduciaire pour la paix et le développement des Nations unies.
Enfin, et c’est peut-être le plus urgent, elle s’intéressera aux questions pressantes que sont la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’énergie, ainsi que la perturbation des chaînes industrielles et d’approvisionnement.
En somme, l’IDM insuffle un nouvel élan à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies. Elle vise à redynamiser le partenariat mondial pour le développement, à mobiliser les ressources du développement international, à approfondir la coopération pour le développement, à réduire le fossé Nord-Sud et à promouvoir un développement mondial plus fort, plus vert et plus sain.
Relever les défis de sécurité
L’ISM a également été proposée par le Président Xi. Cette initiative appelle les pays à s’adapter à l’environnement international en mutation dans un esprit de solidarité. Elle propose que les défis complexes et interconnectés en matière de sécurité soient traités de façon avantageuse pour tous.
L’ISM dresse une liste exhaustive des priorités pour la coopération, y compris la participation active à l’élaboration d’un Nouvel Agenda pour la paix, ainsi qu’aux autres initiatives énumérées dans le Programme commun des Nations unies. Elle facilitera également la coordination des interactions plus saines entre les nations clés afin de construire une coexistence pacifique, une stabilité globale et un développement équilibré.
Soutenir le consensus selon lequel une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais être menée sera une priorité. Il en sera de même pour le règlement politique des différends internationaux et régionaux, tout en respectant la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays. En outre, l’ISM renforcera le dialogue et la coopération pratique pour réduire les divergences maritimes, et collaborera pour combattre la criminalité transnationale en mer.
L’ISM soutient également l’OMS dans ses travaux dédiés à la santé publique mondiale, ainsi que dans la coordination et la mobilisation des ressources internationales pour lutter conjointement contre les maladies infectieuses mondiales. La protection de la sécurité alimentaire et énergétique mondiale est également une préoccupation majeure.
L’ISM veillera à l’application effective de la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée et soutiendra la coopération entre les pays dans la lutte contre le changement climatique.
Elle s’engage également à soutenir les forums internationaux consacrés à la paix et à la sécurité. Elle propose de créer davantage de plateformes et de mécanismes internationaux d’échange et de coopération pour relever les défis de sécurité dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme, la cybersécurité, la biosécurité et les technologies émergentes.
La pandémie de COVID-19 et la crise russo-ukrainienne ont métamorphosé le monde. Une nouvelle tendance se dessine. Il est impératif de contrer cette évolution négative dans l’intérêt du développement économique et humain. Les dialogues doivent être synchronisés, structurés et alignés sur les objectifs de l’ONU.
* Cet article est un extrait édité du document intitulé « Explorer la coopération sino-africaine dans un contexte géopolitique mondialement restreint », préparé par l’Inclusive Society Institute pour la 12e Réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks tenue à Jinhua, au Zhejiang.
L’auteur est directeur général de l’Inclusive Society Institute, basé en Afrique du Sud.
Source:Chinafrique |