Un diplomate chinois fustige le pacte AUKUS sur les sous-marins à propulsion nucléaire

Par : Vivienne |  Mots clés : Chine-AIEA-AUKUS
French.china.org.cn | Mis à jour le 09-06-2023

Li Song, représentant permanent de la Chine auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a fustigé jeudi le pacte AUKUS sur les sous-marins à propulsion nucléaire lors d'une réunion du conseil d'administration de l'AIEA.

L'essentiel de cet accord consisterait à transférer des tonnes d'uranium hautement enrichi de qualité militaire des Etats-Unis et du Royaume-Uni, deux Etats dotés d'armes nucléaires, vers leur allié militaire, l'Australie, qui n'est pas un Etat doté d'armes nucléaires, a-t-il noté.

En vertu du pacte AUKUS, annoncé en septembre 2021, l'Australie pourra construire des sous-marins à propulsion nucléaire grâce à la technologie fournie par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Les pays de l'AUKUS ont mis en oeuvre une coopération militaire stratégique à des "fins géopolitiques bien connues", ce qui constitue une violation sans précédent des principes et des pratiques du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et porte gravement atteinte au régime international de non-prolifération et au système de garanties de l'AIEA, a poursuivi M. Li.

La réunion de jeudi a marqué la 8e fois consécutive que l'AIEA a examiné le dossier de l'AUKUS dans le cadre de discussions intergouvernementales sur proposition de la Chine.

Les pays signataires de l'AUKUS ont tenté de présenter leur accord comme une question de garanties de routine entre un Etat non doté d'armes nucléaires et le secrétariat de l'AIEA. Ils ont demandé à l'AIEA d'invoquer l'article 14 de l'accord de garanties généralisées pour conclure des accords d'exemption de garanties, a pointé le diplomate chinois, soulignant qu'il s'agissait là d'une "manoeuvre dissimulée visant à contraindre le secrétariat de l'AIEA à approuver leur coopération".

Notant que les pays de l'AUKUS ont affirmé qu'ils concluraient des accords appropriés avec le secrétariat de l'AIEA afin de créer un précédent pour la poursuite par d'autres pays de programmes de propulsion nucléaire navale, Li Song a mis en doute la légitimité d'une telle démarche.

"Qui a accordé ce droit à ces trois pays ? Les autres pays auront-ils leur mot à dire sur cette question ?", s'est-il demandé, en ajoutant que, par le passé, les trois pays avaient toujours mis l'accent sur "le processus intergouvernemental mené par les Etats membres" lorsqu'ils établissaient les règles pour les autres.

"Mais cette fois-ci, lorsqu'ils veulent fixer leurs propres règles et les imposer aux autres Etats membres, ils se montrent très réticents à lancer un processus intergouvernemental impliquant toutes les parties et tentent constamment de l'entraver", a dénoncé M. Li.

Le diplomate chinois a également souligné que l'accord AUKUS posait des questions politiques, sécuritaires, juridiques et techniques complexes, qui ont donné lieu à d'énormes différends entre les Etats membres de l'AIEA.

Les représentants de plus de 20 pays, dont la Russie, le Pakistan, l'Egypte, l'Afrique du Sud, l'Indonésie, le Brésil et l'Argentine, ont fait écho à la position de la Chine dans leurs discours lors de la réunion de jeudi.

M. Li a exprimé l'espoir que le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, respecte pleinement et présente objectivement les différents points de vue et préoccupations de toutes les parties. Il a également appelé le secrétariat de l'AIEA à se conformer au statut de l'agence et au mandat qui lui a été confié par ses Etats membres.

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Source: Agence de presse Xinhua
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