Journée mondiale de l'océan : le WWF appelle à stopper et à inverser la perte de la nature (INTERVIEW)

Par : Vivienne |  Mots clés : WWF,Chine,nature
French.china.org.cn | Mis à jour le 08-06-2023

Alors qu'est célébrée ce jeudi la Journée mondiale de l'océan, le Fonds mondial pour la nature (WWF) exhorte les gouvernements et le secteur privé à stopper et à inverser la perte de nature dans l'océan, tout en louant le rôle de leadership de la Chine dans l'adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal.

Il est grand temps de préserver et de sauvegarder les océans et l'ensemble de notre planète bleue, a souligné Pepe Clarke, chargé de la question des océans au WWF, lors d'une récente interview avec Xinhua.

"Au cours des 50 dernières années, nos océans ont été profondément touchés par la surpêche, la pollution et le changement climatique. Nous avons perdu 90% des grands poissons prédateurs et plus de 50% des récifs coralliens du monde. Et au moins un tiers des pêcheries mondiales sont surexploitées", déplore-t-il.

"En restaurant la santé et l'abondance de la vie dans nos océans, nous pouvons offrir des avantages importants aux personnes, en particulier aux communautés vulnérables, aux communautés côtières qui dépendent de la santé des pêcheries et des écosystèmes côtiers, et également pour renforcer la résilience de ces communautés côtières, des communautés marines, les espèces et la pêche aux impacts du changement climatique", ajoute M. Clarke.

L'océan est la plus grande biosphère de la planète, couvrant 70% de la planète et produisant au moins 50% de l'oxygène que nous respirons, rappelle-t-il, ajoutant qu'il absorbe également 25% de toutes les émissions de dioxyde de carbone et capte 90% de la chaleur supplémentaire générée par ces émissions.

Selon le WWF, 500 millions de personnes dans le monde dépendent des ressources côtières pour se nourrir et 90% des produits de la mer dans le monde proviennent de la pêche à petite échelle.

UN PLAN D'ACTION

Cependant, les océans sont en crise et menacés par la pollution comme les filets de pêche abandonnés, la surpêche, les prises accessoires et les impacts du changement climatique. "Les populations de grands poissons prédateurs ont diminué de plus de 90% et nous avons perdu plus de la moitié des récifs coralliens du monde en raison du changement climatique, de la pollution et de la pêche non durable. Nos océans sont en difficulté", avertit Pepe Clarke.

Il y a trois actions clés qu'il faut entreprendre pour restaurer la santé de nos océans, selon lui : "Premièrement, nous devons mettre fin à la surpêche et reconstituer les populations de poissons sauvages. Nous devons protéger 30% des océans du monde d'ici 2030". Il faut aussi éliminer la pêche illégale et "prendre des mesures pour rediriger les subventions nuisibles à la pêche vers des utilisations plus bénéfiques qui profiteront aux gens dans la nature à long terme".

Deuxièmement, le responsable du WWF appelle à établir, étendre et gérer efficacement les réseaux nationaux et régionaux d'aires marines protégées et à travailler ensemble pour mieux protéger la haute mer.

Enfin, M. Clarke estime que des mesures plus urgentes contre le changement climatique, qualifié de "menace existentielle" pour la santé des océans, doivent être prises : éliminer progressivement les combustibles fossiles, améliorer l'efficacité énergétique et développer rapidement mais durablement les sources d'énergie renouvelables.

UN ROLE DE LEADERSHIP DE LA CHINE

En 2021, la Chine a organisé avec succès la première partie de la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15), à Kunming, dans la province du Yunnan (sud-ouest), la deuxième partie se tenant en 2022 à Montréal, au Canada.

Le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal a ensuite été adopté en décembre dernier, établissant des objectifs mondiaux à atteindre d'ici 2030 pour sauvegarder la biodiversité et mettre le monde sur la voie de la reprise.

Ce cadre "engage les nations du monde à stopper et à inverser la perte de biodiversité, à mettre la nature sur la voie du rétablissement", souligne M. Clarke. Il "définit un certain nombre d'objectifs pertinents pour les océans et la vie terrestre, protégeant 30% des océans d'ici 2030, restaurant 30% des écosystèmes côtiers et marins dégradés".

Il "a été élaboré sous la direction de la Chine lors de la Conférence des Parties et définit un programme très puissant pour les gouvernements du monde entier afin d'arrêter et d'inverser la perte de la nature au cours de cette décennie et dans le futur", souligne-t-il.

L'année dernière, les membres de l'Organisation mondiale du commerce sont également parvenus à un accord visant à réduire les subventions nuisibles à la pêche. Il cherche à interdire les subventions pour la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) ou la pêche d'un stock surexploité et qui pourrait avoir le potentiel d'inverser l'effondrement des stocks de poissons. M. Clarke rappelle que le traité tant attendu des Nations Unies sur la haute mer devait être officiellement adopté ce mois-ci.

"Ces nouveaux cadres politiques offrent une voie d'action très claire non seulement pour la Chine, mais aussi pour les gouvernements du monde entier. Si nous en sommes capables, si nous sommes en mesure de poursuivre de toute urgence la réalisation de ces engagements, alors nos océans seront dans un bien meilleur état d'ici la fin de cette décennie et dans le futur", conclut-il.

Le WWF, basé à Gland en Suisse, est une organisation de protection de l'environnement indépendante avec plus de 30 millions de sympathisants et un réseau mondial actif dans plus de 100 pays.

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Source: Agence de presse Xinhua
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