Les unités anti-criminalité du département de police de New York (NYPD) continuent d'arrêter et de fouiller illégalement des gens, dont la plupart sont des personnes de couleur, malgré les assurances du maire Eric Adams selon lesquelles de nouvelles politiques et formations devraient mettre fin à cette pratique, a rapporté lundi le quotidien américain The New York Times (NYT) en citant un nouveau rapport d'une surveillante nommée par le tribunal.
Cette personne, Mylan L. Denerstein, a déposé lundi un rapport devant le tribunal fédéral de Manhattan détaillant ce qu'elle a décrit comme un maintien de l'ordre illégal. Mme Denerstein, dont le poste a été créé en 2013 après qu'un tribunal avait jugé inconstitutionnelle l'utilisation de l'arrêt et de la fouille par la police, est chargée de superviser ses unités, qui ont l'habitude de cibler les Noirs et les Hispaniques.
Presque tous les arrêts effectués par les "équipes de sécurité de quartier" analysés dans le rapport (97% d'entre eux) concernaient des Noirs ou des Hispaniques, et 24% des arrêts étaient inconstitutionnels. Sur 230 arrêts de voitures inclus dans l'échantillon, seuls deux auraient résulté en découverte d'armes, selon le rapport.
La police et les responsables de la ville ont contesté les conclusions du rapport et ont argué que les unités avaient été efficaces à la fois pour maintenir la légalité des interactions avec le public et pour réduire les meurtres. Il y a eu 433 homicides l'année dernière, soit une baisse d'environ 11% par rapport à 2021 et le plus petit nombre depuis 2019. La ville a également connu en 2022 une augmentation des arrestations impliquant des armes à feu, avec 4.627 cas, soit le plus important en près de trois décennies.
"De nombreux New-Yorkais se sont opposés à la relance des unités anti-crime, dont les agents patrouillent souvent dans des voitures banalisées à la recherche de personnes qui, selon eux, se comportent de manière suspecte, plutôt que de répondre de manière routinière aux appels au 911", note le rapport.
