Malgré les efforts de l'ONU et de ses partenaires, le problème de l'insécurité alimentaire au Yémen demeure une grave menace, a averti jeudi David Gressly, coordinateur résident et humanitaire des Nations Unies pour le Yémen.
Il a déclaré que 17 millions de personnes dans ce pays étaient toujours confrontées à l'insécurité alimentaire, comme le révèle un rapport récent du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).
Ce rapport révèle en outre une tendance inquiétante, prévoyant une augmentation du nombre de personnes susceptibles de connaître des niveaux sévères d'insécurité alimentaire aiguë, passant de 3,2 millions au cours des cinq premiers mois de 2023 à 3,9 millions au cours du second semestre.
Parmi ces chiffres, environ 2,8 millions de personnes devraient être confrontées à la faim à un niveau critique.
Le représentant du PAM au Yémen, Richard Ragan, souligne dans le rapport qu'un soutien urgent et durable est nécessaire pour prévenir une crise humanitaire et une famine dans ce pays. Il a souligné la fragilité de la situation de la sécurité alimentaire et prévenu que, sans une aide continue, les progrès durement acquis ces dernières années seront menacés.
"Il y a des femmes, des hommes et des enfants (...) dont la vie oscille entre l'espoir et la dévastation totale", a-t-il dit, exhortant les donateurs à réaffirmer leur engagement à aider les populations yéménites les plus vulnérables.
Le Yémen est plongé dans un conflit militaire meurtrier depuis la fin de l'année 2014, lorsque le groupe Houthi a pris le contrôle de plusieurs provinces du nord, chassant de Sanaa, la capitale, le gouvernement internationalement reconnu. On compte un nombre impressionnant de victimes dans ce pays plongé dans plusieurs crises humanitaires, y compris une famine généralisée.
