La Chine et la France prêtes à approfondir leurs liens commerciaux

La Chine et la France, considérées comme deux puissances manufacturières majeures au niveau mondial, devraient approfondir leurs relations commerciales dans le commerce, l’investissement et au-delà, afin de stimuler la vitalité entrepreneuriale des deux parties et la relance économique mondiale, ont indiqué plusieurs analystes et dirigeants d’entreprise.

Encouragés par la croissance tangible accomplie dans le cadre de l’initiative de « La Ceinture et la Route », les mesures d’ouverture de la Chine et le plan d’investissement « France 2030 », les deux pays vont vraisemblablement augmenter les échanges commerciaux et les investissements dans les domaines de l’économie numérique, le commerce des services, les nouvelles énergies et la production manufacturière de pointe.

Dévoilé par le gouvernement français en 2021, le plan d’investissement « France 2030 » vise à soutenir la transformation des secteurs automobile, aérospatial, numérique, vert, biotechnologique, culturel et de la santé, lesquels sont tous considérés comme des domaines où l’excellence a été recherchée et accomplie, et nécessite d’être poursuivie, indique Business France, une agence gouvernementale française qui promeut les exportations du pays et cherche à attirer les investissements étrangers.

Malgré les vents contraires comme l’affaiblissement de la demande mondiale et la croissance du protectionnisme commercial à travers le monde au cours de ces dernières années, l’interdépendance entre la Chine et la France reste stable dans le commerce bilatéral sur l’ensemble des secteurs, note Cui Hongjian, le directeur des Etudes européennes au sein de l’Institut des études internationales de Chine.

« Avec la Chine engageant un nouveau cycle de mises à niveau industrielles, ainsi qu’une transformation verte et bas carbone, le pays va continuer à exporter des produits de consommation et tirer parti des solutions de protection environnementale de la France ainsi que de ses produits de haute technologie, incluant les produits électroniques, les avions de passagers, les équipements médicaux et les pièces détachées industrielles », explique-t-il.

Alors que les économies chinoise et française ont été confrontées à des défis allant de la pandémie de Covid-19 à la fragmentation géoéconomique, la valeur de leur commerce bilatéral a chuté de 4,4 % en glissement annuel pour atteindre les 81,23 milliards de dollars (74,57 milliards d’euros) en 2022, indiquent les données de l’Administration générale des douanes (AGD) de Chine.

En plus des véhicules et des avions de passagers, du traitement de l’eau et des produits chimiques et pharmaceutiques, les exportations de la France vers la Chine incluent également la mode, les infrastructures énergétiques et les produits agricoles. De son côté, la Chine exporte principalement en France des machines de construction, des équipements de production manufacturière, de l’acier, des produits électroniques, du textile, des vêtements et des appareils ménagers.

Zhao Ping, la vice-doyenne de l’Académie du Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT), a fait savoir que la consommation actuelle de la Chine et sa mise à niveau industrielle avaient attiré plus d’investissements français dans de nombreux domaines, comme la production manufacturière de pointe et le développement vert au cours de ces dernières années.

Yin Zheng, le vice-président exécutif des opérations de Schneider Electric en Chine et en Asie de l’Est, partage cet avis et affirme que dans le cadre de cet objectif de développement de haute qualité, les industries chinoises sont en train d’accélérer leur transformation numérique et leur décarbonisation. Selon lui, cela fournit davantage d’opportunités et d’espaces de croissance pour les entreprises françaises et européennes comme Schneider Electric.

Opérant en Chine depuis 36 ans, la multinationale française est passée d’une usine en joint-venture à une entreprise disposant aujourd’hui de 29 usines et centres de distribution, avec un taux d’achat local supérieur à 90 %. La Chine est en outre devenue son deuxième marché le plus important au niveau mondial.

« Nous sommes confiants dans le fait que 2023 sera une grande année pour la croissance, le partenariat et l’expansion, et que la Chine continuera de développer son économie de façon positive », a déclaré Christophe Lauras, le président de la Chambre de commerce et d’industrie française en Chine (CCI France Chine).

« Soutenus par la réponse optimisée de la Chine face au Covid-19 et par sa croissance économique, nous allons voir une amélioration de la confiance des entreprises et des plans d’investissements de la part de nombreuses entreprises françaises cette année », assure-t-il.

Une enquête menée entre le 31 janvier et le 17 février par la CCI France Chine sur 305 de ses membres révèle que les entreprises françaises sont aujourd’hui plus prêtes que jamais à étendre leurs activités en Chine au cours des trois prochaines années.

Les résultats de l’enquête montrent que jusqu’à 47 % des entreprises interrogées prévoient d’augmenter leurs investissements en Chine, ce qui constitue une augmentation significative par rapport aux 23 % rapportés dans la précédente enquête de la CCI publiée en septembre 2022.