La visite d’Emmanuel Macron signale une coopération économique sino-française renforcée

La Chine et la France devraient envisager une coopération économique plus poussée dans des domaines tels que l'aviation, l'énergie nucléaire et les nouvelles énergies, et elles injecteront davantage de certitude dans la reprise économique mondiale en renforçant les relations Chine-UE, ont déclaré des experts dans le cadre de la visite actuelle du président français Emmanuel Macron en Chine.

M. Macron a entamé mercredi sa première visite en Chine depuis le début de la pandémie de COVID-19, accompagné d’une délégation commerciale composée d'une soixantaine de responsables des secteurs de l'énergie, des transports et de l'aviation. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, est également en visite en Chine.

Des experts ont avancé qu'« au lieu d'un soi-disant découplage, les visites en Chine de dirigeants européens, dont M. Macron, envoient le message que le maintien et le renforcement des relations avec la Chine sont un besoin réaliste pour l'Union européenne (UE), et le bloc souhaite consolider les liens commerciaux avec la deuxième économie mondiale pour récolter les fruits d'une économie chinoise plus ouverte et plus dynamique ».

La Chine entretient des relations diplomatiques avec la France depuis 59 ans, bénéficiant d'une coopération commerciale étroite depuis lors. Selon la Chambre de commerce et d'industrie française en Chine (CCIFC), environ 2100 entreprises françaises investissent actuellement dans le pays, alors que son énorme pouvoir de consommation est une force clé pour elles.

Parmi ces entreprises figurent Alstom, qui participe au développement du système de métro et du monorail chinois, Airbus, un partenaire important des grandes compagnies aériennes chinoises, Pierre Fabre et L'Oréal, qui sont des noms connus des consommateurs chinois, ainsi que Decathlon et Pernod Ricard, qui sont des acteurs importants dans les industries du sport et du vin en Chine.

« La visite de M. Macron en Chine vise assurément à stimuler la croissance économique de la France grâce à des projets de coopération », a affirmé mercredi Zhao Junjie, chercheur à l'Institut d'études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales.

Avant la visite de M. Macron, Zheng Shanjie, chef de la Commission nationale pour le développement et la réforme (CNDR), a rencontré mardi matin le PDG d'Airbus, Guillaume Faury, et a déclaré que la Chine souhaitait maintenir une communication étroite avec Airbus, renforcer leur coopération mutuellement bénéfique et aider l'entreprise à continuer à développer son activité en Chine, dans le but de promouvoir conjointement le développement numérique et bas carbone de l'industrie aéronautique.

M. Zheng a ajouté que la coopération entre Airbus et la Chine était un modèle de coopération pragmatique entre les deux pays. « Les deux parties doivent se concentrer sur le long terme et travailler ensemble pour créer et maintenir un bon environnement et une bonne atmosphère de coopération », a-t-il noté.

M. Faury a indiqué qu’Airbus élargirait la coopération bilatérale et approfondirait la communication et les échanges afin de participer au développement de haute qualité de l'industrie aéronautique chinoise.

Selon un communiqué d'Airbus envoyé au Global Times mercredi, la flotte d'avions civils d'Airbus en service dans la partie continentale de la Chine avait atteint fin février 2127 appareils, avec une part de marché d'environ 54%.

En juillet de l'année dernière, les trois principales compagnies aériennes chinoises se sont engagées à acheter un total de 292 avions Airbus, soit la plus grosse commande passée par des transporteurs chinois depuis le début de la pandémie.

Outre le secteur de l'aviation, la coopération dans l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire est également une partie importante du partenariat stratégique global entre la Chine et la France, a souligné Zhao Junjie.

Le 29 mars marquait le 40e anniversaire de la coopération entre les deux pays dans le domaine de l'énergie nucléaire. Au cours des 40 dernières années, la Chine et la France ont travaillé ensemble pour construire des projets phares tels que les centrales nucléaires de Daya Bay, de Ling'ao et de Taishan.

Liu Jing, directeur adjoint de l'Autorité chinoise de l'énergie atomique, a déclaré que la Chine et la France considéraient l'énergie nucléaire comme une option importante pour construire un système énergétique propre et à faibles émissions de carbone ainsi que pour atteindre leurs objectifs de pic de carbone et de neutralité carbone.

La société française de soins de santé Sanofi a signé mardi un accord de partenariat avec le district de Pingshan, à Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud). « Les deux parties continueront d'accélérer l'accès au marché des vaccins innovants et de promouvoir le développement innovant de l'industrie biopharmaceutique dans la région de la Grande Baie Guangdong-Hong Kong-Macao », indique un communiqué envoyé au Global Times.

Des experts ont noté qu'il y avait également beaucoup de marge pour la coopération bilatérale dans de nouveaux domaines, tels que les nouvelles énergies et les véhicules électriques.

Par exemple, la société chinoise de voitures électriques BYD a étendu sa structure de vente vers la France, et la start-up chinoise de véhicules électriques Leapmotor a lancé son modèle T03 en France en février.

« Cependant, l'UE et la France sont affectées par la politique étrangère des États-Unis, ce qui pourrait saper la confiance mutuelle et qui a apporté de grandes incertitudes et défis à la coopération Chine-France et Chine-UE », a avancé M. Zhao.

« La position de l'UE sur la Chine a dévié, et certains pays et institutions de l'UE ont pris des mesures erronées sur la question de Taïwan et les questions liées au Xinjiang, portant gravement atteinte aux intérêts fondamentaux de la Chine », a soutenu plus tôt l'ambassadeur de Chine en France Lu Shaye.

« Cependant, nous pouvons toujours avoir de grandes attentes pour la visite de M. Macron », a déclaré M. Zhao, qui a affirmé que « la visite facilitera les discussions pour savoir si la France et la Chine peuvent encore renforcer leur coopération autour de la proposition d'indépendance stratégique européenne ».