L'obsession anti-chinoise des médias occidentaux ne fait plus recette (INTERVIEW)

"Je perçois dans une partie grandissante du public occidental un doute sur les informations relatées au sujet de la Chine dans les médias occidentaux, car tout y est tellement négatif au sujet d'un pays aussi divers, peuplé de 1,4 milliard de personnes, avec 5.000 ans d'histoire et qui est devenu la deuxième économie du monde", a estimé Laurent Michelon, entrepreneur français en Chine depuis 25 ans, lors d'une récente interview exclusive accordée à Xinhua.

Laurent Michelon est aussi l'auteur du livre "Comprendre la relation Chine-Occident" (Ed. Perspectives libres, 2022) dans lequel il présente son analyse, encore minoritaire en Occident, qui se veut plus proche de la réalité de la société chinoise que la version biaisée des médias de masse en Occident.

Dans un environnement médiatique qui diabolise systématiquement la Chine, l'auteur ajoute : "Mes amis européens et américains me demandent souvent pourquoi est-ce que je vis aussi longtemps dans un pays sur lequel ils ne peuvent lire que des informations négatives".

Au sujet des rumeurs et diffamations anti-chinoises que véhiculent les médias de masse en Occident, ce Français fustige le fait que "les élites occidentales politico-médiatiques, très liées aux élites économiques, jouent un jeu pervers qui consiste d'un côté à peindre un portrait apocalyptique de la Chine, tout en y investissant toujours plus", s'appuyant sur les chiffres récents de la croissance des investissements de l'Union européenne en Chine, ainsi que des échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis.

Lors de multiples entretiens avec des médias français ces derniers mois, Laurent Michelon a relevé les nombreuses erreurs d'analyse au sujet de la Chine dans les médias occidentaux.

Lors d'un entretien en février 2023 avec Géopolitique profonde, un site d'information en ligne français, il a expliqué que la Chine faisait l'objet d'accusations outrancières de la part des médias et gouvernements occidentaux. "On peut se demander ce qui se passe dans la tête des journalistes ? Pourquoi est-ce que le travail le plus basique de recherche et d'investigation n'est-il pas fait ? Les chiffres officiels, chinois et internationaux, sont accessibles à tout le monde, pourquoi est-ce que ça n'est jamais mentionné ?"

Pour expliquer ce phénomène de partialité journalistique, M. Michelon a estimé que cela est dû à l'aveuglement des médias occidentaux, car les initiatives de reportage sur des aspects positifs du développement chinois des journalistes sont systématiquement refusées par leur rédaction, pour cacher au public occidental la réalité du progrès chinois.

Selon lui, la Chine est dans le collimateur des pays occidentaux, qui lui mènent ouvertement "une guerre tous azimuts". Ce pays se heurte ainsi à la propagande négative des médias internationaux, contrôlés par une poignée de capitaines d'industrie (de l'armement, de la finance, des laboratoires pharmaceutiques, de l'énergie, etc.) qui s'opposent fermement à l'essor économique et politique chinois, déplore-t-il.

Devant cette désinformation médiatique massive qui existe depuis des décennies, Laurent Michelon partage avec le public francophone une vision moins caricaturale, moins idéologique et plus basée sur des faits documentés de la Chine, lors de ses échanges avec des médias français, afin qu'un plus grand public occidental ait accès à la réalité de la croissance chinoise.

Malgré les efforts et les moyens déployés par les auteurs de cette manipulation médiatique de l'Occident, nombreuses sont les personnes qui souhaitent connaître les aspects positifs du développement de la Chine. "Il y a une attente de la population occidentale d'entendre quelque chose de positif (sur la Chine), tout au moins de plus factuel", surtout depuis qu'"en Europe, nombreux sont les gens qui savent qu'on leur a menti" sur nombre de questions, dont la COVID, l'Ukraine, et donc logiquement sur la Chine aussi", a-t-il expliqué.

Dans son ouvrage, l'auteur explique que derrière la diffamation de la Chine par les élites occidentales se cache la promotion d'un "ordre basé sur les règles" imposé au monde entier, qui est "un ensemble de règles floues édictées par l'hégémonie anglo-américaine, en dehors du droit international", destiné à redonner l'avantage à quelques puissances occidentales dans leur lutte existentielle contre la multipolarité, c'est-à-dire l'émergence de nouveaux pôles de pouvoir économique et politique qui lui font concurrence.

L'auteur explique que malgré cette tendance occidentale à la confrontation avec la Chine, un nombre croissant d'Occidentaux saluent le rôle qu'elle joue dans la valorisation de la coopération, insistant sur le fait que "nos amis africains ont bien compris que leur avantage était de collaborer avec des pays comme la Chine, qui a une vraie approche de développement conjoint, et non pas l'approche prédatrice qui est présentée dans les médias internationaux".

Faisant référence à la notion de "communauté de destin pour l'humanité" proposée par la Chine, Laurent Michelon salue certaines initiatives chinoises, dont les Nouvelles routes de la Soie (Initiative la Ceinture et la Route, ndlr), pour leur contribution au développement inclusif du monde. Ces initiatives peuvent "éradiquer la pauvreté extrême dans les pays en développement, lutter contre les inégalités et la dégradation environnementale, pour faire en sorte que le développement économique profite à tous, pas seulement aux élites de quelques Etats", explique-t-il.

L'auteur conclut en expliquant que la Chine n'est pas l'ennemi de l'Occident. Bien au contraire, ces deux parties ont autant de points de convergence que de divergence. Avec un respect et une compréhension mutuels, les intérêts de la Chine et de l'Occident peuvent "converger sur les questions essentielles, pour le plus grand bénéfice du monde entier", assure-t-il.