L'Utah est devenu jeudi le premier Etat américain à adopter une loi restreignant l'accès des réseaux sociaux à des millions d'enfants, muselant ainsi Facebook, Twitter, Instagram et d'autres réseaux sociaux.
"Nous ne sommes plus disposés à laisser les réseaux sociaux continuer à nuire à la santé mentale de nos jeunes", a tweeté son gouverneur, Spencer Cox.
"C'est la première loi d'un Etat de la nation qui interdira aux réseaux sociaux de permettre aux utilisateurs de moins de 18 ans d'avoir des comptes sans le consentement explicite d'un parent ou d'un tuteur", a noté le quotidien The New York Times (NYT).
M. Cox a signé jeudi cette "loi de grande envergure" qui "vise à limiter le moment et l'endroit où les enfants peuvent utiliser les réseaux sociaux et à empêcher les entreprises d'attirer les enfants sur ces sites", selon l'Associated Press.
Une disposition exige des réseaux sociaux qu'ils donnent aux parents de l'Utah "l'accès aux publications, messages et réponses de leurs enfants", ce qui, selon les experts, risque d'être probablement contesté par les défenseurs du Premier amendement à la Constitution.
La nouvelle loi, qui doit entrer en vigueur le 1er mars 2024, exigera que les réseaux sociaux bloquent l'accès des mineurs de l'Utah à leurs comptes de 22H30 à 06H30 heure locale, un paramètre que seul un parent ou un tuteur sera en mesure de modifier.
Selon le NYT, le Parlement de l'Utah a adopté ces mesures au début du mois, malgré l'opposition de l'industrie technologique et d'experts des libertés civiles.
Les deux chambres de la Législature de l'Utah, conservatrices et dominées par les républicains, disent avoir voulu donner la priorité à la santé mentale parmi les nombreuses préoccupations exprimées dans les débats en cours sur l'impact des réseaux sociaux sur le bien-être des enfants.
A travers le pays, d'autres Etats répondent aux préoccupations nationales concernant les réseaux sociaux et leur accès aux mineurs. L'année dernière, la Californie a adopté une loi radicale sur la sécurité en ligne, qui exige que ces services activent par défaut les paramètres de confidentialité les plus élevés pour les utilisateurs de moins de 18 ans.
Elle exige également que les réseaux sociaux et autres services désactivent par défaut les fonctions susceptibles de présenter des risques pour les plus jeunes, comme les "chercheurs d'amis" qui permettent à des adultes étrangers d'entrer en contact avec des enfants.
