Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi soir que 123 policiers et gendarmes avaient été blessés et que 172 personnes avaient été interpellées en France, dont 77 à Paris, lors de troubles survenus en marge de la neuvième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites.
C'était une mobilisation attendue depuis l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution le 16 mars par le gouvernement et l'allocution d'Emmanuel Macron mercredi. De nombreuses villes ont été traversées par des cortèges fournis de manifestants opposés à la réforme des retraites. Plusieurs d'entre elles comme Paris, Bordeaux, Strasbourg, mais aussi Toulon ou encore Rouen ont battu leur record de manifestants depuis le début de la mobilisation. Cela a aussi été le cas de villes moyennes comme Tarbes, Pau, Arles, Poitiers ou encore Arras.
A 19h, les manifestants étaient, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 1,089 million à défiler dans toute la France contre 447.000 le 15 mars à la même heure et 1,18 million le 7 mars. A Paris, 119.000 manifestants ont été recensés par la Place Beauvau, contre 800.000 du côté de la CGT. Les chiffres de la place Beauvau sont contestés par les syndicats, puisqu'il y aurait eu en France un total de 3,5 millions de manifestants, selon la CGT.
A Paris, quelques violences de la part de manifestants ont émaillé la journée, prenant la forme de jets de projectiles et de départs de feux, alors que jusqu'à présent, les cortèges avaient plutôt défilé dans le calme et la détermination. Mais ces violences n'ont pas été le seul fait des cortèges parisiens.
La Première ministre Elisabeth Borne a condamné "les violences et dégradations qui se sont multipliées aujourd'hui", les jugeant "inacceptables" sur Twitter.
Côté opposants, plus d'un enseignant sur cinq a fait grève, tandis que les éboueurs ont reconduit leur mouvement jusqu'au 27 mars. Pour ce qui est des transports, la SNCF, la RATP à Paris et plusieurs aéroports, surtout celui d'Orly où un vol sur trois a été supprimé, ont vu leur trafic être considérablement perturbé jeudi.
L'Intersyndicale a précisé jeudi dans la soirée qu'une nouvelle journée de grèves et de manifestations serait organisée le 28 mars. En plus de cette journée nationale, les syndicats appellent de leurs vœux des rassemblements locaux dès ce week-end.
