L'invasion militaire américaine de l'Irak il y a 20 ans a été largement encadrée dans les médias d'information pour atteindre des objectifs stratégiques, et les récits tendancieux des médias continuent de cacher de nombreuses vérités, selon un éditorial publié lundi sur le site Internet d'Al Jazeera.
Dans l'article intitulé "Comment la propagande américaine a gagné l'espace de combat de l'Irak", les éditorialistes affirment que les Etats-Unis utilisent les opérations d'information comme outils de guerre depuis la Première Guerre mondiale.
Lors de l'invasion américaine de l'Irak, la propagande américaine a non seulement "habillé les événements du champ de bataille dans un langage poli", mais elle a également "inventé des cibles et fixé des objectifs opérationnels".
Les opérations d'information américaines "ont exagéré la menace des ennemis, voire en ont inventé une", fait remarquer l'éditorial, ajoutant que peu d'Américains savent combien de civils irakiens ont été tués aux côtés des soi-disant insurgés, dont la plupart pensaient défendre leur patrie "d'une invasion et d'une occupation agressives".
Le "succès" de la propagande américaine sur la guerre en Irak trouve un écho dans l'attitude des Américains à l'égard de l'invasion. Le fait que la guerre était illégale au regard du droit international "n'a suscité que peu de commentaires dans la presse", et la violation de la souveraineté irakienne, ainsi que les nombreux crimes de guerre commis dans ce pays, "ont tout simplement été éliminés de la couverture médiatique et du discours politique", selon l'éditorial.
En fin de compte, l'invasion et l'occupation de l'Irak par les Etats-Unis se sont avérées désastreuses pour les Irakiens, avec plus d'un million de civils tués. Parallèlement, des dizaines de milliers de soldats américains ont été poussés à mener une guerre injuste, et 4.500 d'entre eux ont payé de leur vie, selon l'éditorial.
Cependant, jusqu'à présent, 20 ans après la guerre, aucun politicien ou planificateur militaire n'a été tenu de rendre des comptes, souligne l'éditorial.
