La persistance de la pauvreté et des inégalités risque de compromettre la prospérité, la paix et la sécurité en Afrique si les gouvernements n'adoptent pas des modèles de développement novateurs, ont déclaré mardi des experts et des décideurs politiques lors d'une réunion de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) des Nations Unies.
La réunion de haut niveau organisée par la CEA à Addis-Abeba en Ethiopie visait à aider les pays du continent à réduire leurs vulnérabilités et leurs inégalités économiques et sociales.
"Il devient de plus en plus improbable que les Etats africains atteignent un grand nombre des cibles fixées dans les Objectifs de développement durable (ODD) à l'échéance 2030", a estimé Hanan Morsy, secrétaire exécutive adjointe et économiste en chef de la CEA.
"Les chocs mondiaux ont anéanti plus de deux décennies de progrès que le continent avait réalisés en matière de réduction de la pauvreté. Nous avons besoin d'interventions durables", a-t-elle demandé dans un communiqué de la CEA.
Les responsables de certains pays africains ont dit que leurs pays souffraient de la pandémie de nouveau coronavirus, de la crise géopolitique et des catastrophes climatiques. Ces maux ont sérieusement affecté les principaux secteurs économiques et les politiques financières de ces pays.
Le secrétaire exécutif par intérim de la CEA, Antonio Pedro, a estimé que l'Afrique continuait de se laisser distancer par les autres régions du monde et qu'elle représentait désormais la plus grande part de la population pauvre de la planète en raison de l'aggravation de la pauvreté et des inégalités.
En conséquence, de nombreux pays de ce continent sont confrontés à une baisse de leurs revenus, à une augmentation du stress lié à la dette et à une marge de manœuvre budgétaire réduite, ce qui limite leur capacité à répondre aux crises économiques, a noté M. Pedro, ajoutant que les partenariats sont essentiels pour relever les défis de l'Afrique.
