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Les remarques d’Olaf Scholz encouragent l’Europe à ne pas mal évaluer l’essor de la Chine

French.china.org.cn | Mis à jour le 07. 12. 2022 | Mots clés : Europe,Olaf Scholz

Alors qu’un grand nombre de personnes pensent que l’ordre international est à l’aube d’une ère de polarisation ou qu’une Guerre froide est imminente entre la Chine et les Etats-Unis, le chancelier allemand Olaf Scholz a réaffirmé sa position selon laquelle l’essor de la Chine ne justifie pas « l’isolement de Beijing ou la réduction de la coopération » dans une lettre ouverte publiée récemment sur le site internet du magazine américain des relations internationales Foreign Affairs.

Même si le chancelier allemand a exprimé des inquiétudes vis-à-vis de l’insécurité croissante en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taiwan, les experts chinois estiment néanmoins que ses déclarations sont globalement objectives et pragmatiques. Ils notent que le rôle plus important des remarques d’Olaf Scholz est de guider l’Europe voire le monde entier à ne pas mal évaluer les opportunités apportées par l’essor de la Chine.

Olaf Scholz a souligné dans son article que le monde faisait face à un « tournant d’une époque » (« Zeitenwende »), avec l’émergence ou la réémergence de nouvelles puissances, incluant une « Chine économiquement forte et politiquement affirmée ».

« L’essor de la Chine n’est ni une raison pour isoler la Chine, ni une excuse pour limiter la coopération avec la Chine », souligne le chancelier, qui se dit opposé à l’idée selon laquelle le monde entrerait dans une « nouvelle Guerre froide entre la Chine et les Etats-Unis ».

En réponse à cet article, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré mardi à l’occasion d’une conférence de presse de routine, que la politique étrangère de la Chine défendait la paix mondiale et le développement commun. Isoler la Chine et réduire la coopération avec elle ne sert les intérêts de personne.

« La Chine s’est profondément intégrée dans l’économie mondiale et le système international, et le monde ne retournera pas à l’époque de l’exclusion mutuelle et la division. Aucun pays ne peut prospérer derrière des portes closes. Prôner le découplage et la perturbation des chaînes industrielle et d’approvisionnement et construire de "petits jardins avec des palissades élevées" ne bénéficie à personne et finira par avoir l’effet inverse que prévu », a fait remarquer la porte-parole.

Au début du mois de novembre, Olaf Scholz a rendu une visite courte mais constructive à Beijing, acceptant de renforcer le dialogue et la coopération, et rejetant le découplage et la confrontation de blocs. En tant que premier dirigeant européen à se rendre en Chine depuis le 20e Congrès national du Parti communiste chinois et le premier dirigeant d’un pays du G7 à se rendre en Chine depuis le début de l’épidémie de Covid-19, Olaf Scholz s’est retrouvé confronté alors à une pression croissante de la part des politiciens allemands et européens, mais aussi et surtout de Washington.

« Les remarques du chancelier allemand dans Foreign Affairs réaffirment la position et l’attitude de l’Allemagne en tant que puissance régionale, à savoir que le gouvernement allemand protège les intérêts de sa population et de ses entreprises, plutôt que de suivre aveuglément la politique des Etats-Unis sur la Chine. Ses commentaires ont une base politique et sociale large au sein de la société allemande », note Sun Keqin, un chercheur de l’Institut chinois des relations internationales contemporaines.

De nombreux experts suivant depuis longtemps les relations sino-européennes estiment qu’il existe un grand potentiel pour le développement des relations bilatérales ainsi que la négociation et la gestion des problèmes mondiaux par la Chine et l’Europe. Malgré les différences de valeurs et de systèmes sociaux, le potentiel de la coopération entre la Chine et l’UE peut encore être optimisé en gérant et en résolvant progressivement les différences et les conflits.

Le président chinois Xi Jinping et le président du Conseil européen Charles Michel se sont rencontrés le 1er décembre à Beijing. A cette occasion, les deux parties se sont engagées à renforcer la communication et la coopération stratégiques, tout en gérant correctement les différences.

D’après les experts, même s’il existe des voix différentes au sein de l’Europe, les remarques et les pratiques antichinoises ne sont pas et ne peuvent pas devenir dominantes dans le contexte d’une coopération toujours plus étroite et d’un renforcement du dialogue entre la Chine et l’UE.

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Source:french.china.org.cn