De la future voiture de course Alpine Alpenglow à la grande berline Hopium Machina et le SUV de NamX, en passant par un espace dédié aux professionnels couvrant des solutions sur le volet ravitaillement, la mobilité hydrogène marque une bonne place au Mondial de l'Auto de Paris 2022, ouvert du 17 au 23 octobre, qui se présente comme "la vitrine d'une révolution en cours".
Star du stand d'Alpine, Alpenglow, le concept-car monoplace en Formule 1, incarne le futur de la marque, tant en matière de design que de technologies. Avec son moteur à combustion interne à hydrogène et ses deux réservoirs cylindriques d'hydrogène à 700 bars, Alpenglow "offre aux enthousiastes un plaisir de conduite ultime, à émissions propres", selon la marque sportive Alpine du groupe Renault.
La Machina, seul produit au stand d'Hopium, promet jusqu'à 1.000 km d'autonomie. Elle stocke l'hydrogène dans de longs conteneurs cylindriques qui descendent au niveau du plancher et du tunnel central de la voiture. Ceux-ci retiennent l'hydrogène à 700 bars et peuvent être remplis en seulement trois minutes, annonce cette nouvelle entreprise automobile française fondée par un pilote de course.
Le SUV présenté par la start-up franco-marocaine NamX affiche "une autonomie de 800 km en toutes circonstances", grâce à son double système de stockage reposant sur un réservoir fixe complété par six capsules amovibles logées sur la partie arrière, une solution qui veut révolutionner ce marché en palliant à l'actuel manque de stations de recharge dédiées.
A l'inauguration de son premier SUV à hydrogène lundi, NamX a également annoncé le déploiement en 2024 de son réseau de distribution de capsules d'hydrogène. Accessible via une application mobile de réservation, le réseau permettra aux utilisateurs des véhicules NamX de "faire le plein" dans de très nombreux lieux et encouragera le développement d'autres applications des capsules, selon le constructeur.
Disponibles en précommande, les stars à hydrogène de NamX et d'Hopium attendent leur première livraison commerciale en 2025. La première affiche un prix variant de 65.000 à 95.000 euros selon la configuration choisie, le tarif pour la seconde serait d'environ 120.000 euros.
D'autres constructeurs sont également confiants dans l'avenir des véhicules à hydrogène en dévoilant de nouveaux modèles au salon de Paris. Hyvia, joint-venture réunissant Renault et l'américain Plug, a présenté la version définitive du Renault Master Van H2-Tech, un fourgon à hydrogène adapté au transport de marchandises et de colis.
En effet, l'hydrogène fait l'actualité en France ces derniers mois. Le groupe Stellantis a dévoilé en juin dernier ses premiers véhicules utilitaires à hydrogène à travers le partenariat entre Forvia (Faurecia) et Symbio.
La Première ministre française Elisabeth Borne a confirmé l'ambition de la France de devenir un leader mondial de l'hydrogène décarboné d'ici 2030. Le 28 septembre dernier, sur le site de Plastic Omnium dans l'Oise, où l'équipementier automobile va construire une usine de réservoirs à hydrogène qu'il veut la plus grande d'Europe, elle a annoncé un investissement de 2,1 milliards d'euros pour soutenir et accompagner le développement de la filière Hydrogène en France.
Même si la véritable révolution accessible à tous reste encore à venir, l'hydrogène s'affirme aujourd'hui comme l'une des alternatives les plus prometteuses pour l'avenir et "dans le secteur automobile, les équipementiers, français notamment, déjà très mobilisés, accélèrent", selon l'organisateur du Mondial de l'Auto de Paris.
"En 2021, 20.000 véhicules à hydrogène ont été produits dans le monde et il devrait y en avoir 200.000 en 2025 et deux millions en 2030," a affirmé à Xinhua Laurent Favre, directeur général de Plastic Omnium. "Pour nous y préparer, nous avons construit une capacité de 5.000 réservoirs à hydrogène par an en Belgique, de 80.000 en France dans notre projet de Compiègne et créé une co-entreprise en Allemagne qui produit 10.000 piles à combustible par an", a-t-il déclaré.
Pour M. Favre, dont l'entreprise met l'hydrogène au cœur de sa stratégie, l'inflation structurelle sur les matières premières dans de nombreux pays risque de durer et probablement rendre l'hydrogène compétitif par rapport à la batterie, "peut-être plus rapidement que ce que nous pensions".