La ville de New York, la ville la plus peuplée aux Etats-Unis, va déplacer un centre d'aide et de réponse humanitaire d'urgence destiné aux demandeurs d'asile avant même qu'il n'ait ouvert, et ce en raison d'une série de critiques et de protestations émanant des deux côtés du spectre politique.
Le centre d'aide en construction sur le parking d'Orchard Beach, dans le Bronx, sera déplacé sur l'île Randall de Manhattan, selon une déclaration du maire de New York, Eric Adams, lundi soir.
Le centre d'aide d'Orchard Beach devait être le premier de plusieurs centres prévus pour faire face à l'afflux de migrants arrivant du Texas et d'autres Etats frontaliers.
"Le nouvel emplacement est moins sujet aux inondations et plus proche des transports en commun. Il permettra d'offrir un répit temporaire à 500 demandeurs d'asile", a indiqué M. Adams.
M. Adams avait annoncé le 22 septembre la construction du centre d'aide transitoire aux migrants sur le parking d'Orchard Beach. Le centre était initialement conçu pour accueillir jusqu'à 1.000 personnes et leur fournir abri, nourriture, soins médicaux et services d'aide.
La décision de construire le centre sur le site d'Orchard Beach a cependant été critiquée pour le manque de consultations avec la communauté locale, la vulnérabilité du futur centre aux risques d'inondation et le manque de dispositifs de soutien aux migrants.
Des manifestations ont été organisées devant l'hôtel de ville et sur le site du centre au cours des derniers jours. Le Conseil municipal de New York a également convoqué le 30 septembre un audit sur l'état des ressources et des services disponibles pour les demandeurs d'asile récemment arrivés.
Malgré les informations supplémentaires obtenues depuis l'annonce du 22 septembre, de nombreuses préoccupations et questions restent en suspens, notamment sur le rôle, l'emplacement et la pertinence de ces centres d'aide, selon la présidente du Conseil municipal, Adrienne Adams.
"Le site d'Orchard Beach se trouve dans une zone inondable pendant la saison des ouragans. Il est très exposé au moment de la saison froide, il se trouve dans une zone de transit et il est construit par un entrepreneur qui a érigé le mur frontalier xénophobe de (Donald) Trump", a déclaré Shahana Hanif, membre du conseil et présidente la Commission de l'immigration du Conseil municipal.
La ville de New York a accueilli plus de 16.000 demandeurs d'asile au cours des derniers mois, dont plus de 2.700 ont été amenés en bus depuis le Texas.
