Un édifice unique

La construction d’un nouveau palais du Parlement témoigne de la relation de longue date du Zimbabwe avec la Chine. 

En 2019, lors d’une visite du site consacré à la construction du nouveau palais du Parlement pour le Zimbabwe, le Président Emmerson Mnangagwa a déclaré que le bâtiment constituerait l’un des parlements les plus singuliers de cette région d’Afrique. « En plus d’être unique, cela démontre notre relation stratégique avec la République populaire de Chine » a-t-il souligné à l’époque. 

Trois ans plus tard, en juin de cette année, l’ancien ambassadeur du Zimbabwe en Chine, Christopher Mutsvangwa, rayonnait de joie en admirant le chef-d’œuvre architectural. L’imposante construction a été achevée sur les hauteurs de Mount Hampden, à seulement 30 km du centre-ville de Harare. 

« C’est le point culminant des relations sino-
zimbabwéennes établies depuis longtemps. Cela montre que le géant asiatique est notre ami depuis la lutte pour la libération. L’Occident nous a infligé des sanctions, mais avec l’aide de la Chine, nous avons été en mesure de les faire tomber », a fait part M. Mutsvangwa. 

Pendant des années, les législateurs zimbabwéens ont dû siéger dans un palais du Parlement exigu, hérité de l’époque coloniale et loué à l’Église anglicane. Initialement, le bâtiment devait accueillir moins de 100 parlementaires coloniaux. Toutefois, avec la croissance démographique, les circonscriptions ont atteint 210 sièges à la Chambre basse. 

Site emblématique 

Financé par le gouvernement chinois, le nouveau palais du Parlement, 70 mètres plus haut par rapport à la zone environnante, offre une magnifique vue panoramique. 

S’adressant aux journalistes lors d’une visite, Cai Libo, chef de projet de Shanghai Construction Group, contracteur du site, a déclaré : « Le nouveau palais du Parlement du Zimbabwe est l’un des projets les plus ambitieux de la coopération sino-africaine. Il vise à renforcer la solidarité entre les peuples, tout en améliorant les installations pour assurer de meilleurs services aux Zimbabwéens dans leur ensemble. Le projet soutient fortement la démocratie au Zimbabwe, tout en améliorant l’image du pays. » 

Selon l’ambassadeur de Chine au Zimbabwe, Guo Shaochun, il s’agit d’un autre élément qui réfute les accusations infondées de certains milieux affirmant que le Zimbabwe n’a pas bénéficié de ses liens avec la Chine. 

Le bâtiment comprend des espaces communs, des bureaux, des services spéciaux, des espaces grand public et de presse, un parking et des services associés. L’hémicycle de l’Assemblée nationale a désormais une capacité de 400 sièges pour accueillir les députés, tandis que celui du Sénat compte 150 sièges. L’édifice comprend deux sections principales. Un immeuble de bureaux de six étages et un autre de quatre, qui se connectent via trois ponts à chaque étage. 

Des installations supplémentaires pour les conférences, 15 salles de comité et un espace pour le personnel de bureau et le stationnement sont également inclus. L’immeuble de bureaux compte 600 salles, y compris des bureaux pour les personnalités, les députés et les fonctionnaires du Parlement. Au total, le bâtiment a la capacité d’accueillir 1 000 personnes. 

D’après M. Cai, le projet aurait dû s’achever l’année dernière mais a pris du retard en raison de la pandémie de COVID-19. Il n’en reste pas moins un site historique dans cette région d’Afrique australe, ainsi qu’un symbole majeur de l’amitié sino-zimbabwéenne qui devrait se renforcer sous la direction des Présidents Xi et Mnangagwa. 

Nouvelle ville autour du Parlement 

Lors de la construction du nouveau palais du Parlement, 135 experts chinois et 350 locaux ont été employés. Les départements gouvernementaux du Zimbabwe ont apporté leur soutien pour permettre le bon déroulement de la construction. 

Le ministère zimbabwéen des Transports et du Développement des infrastructures a travaillé sur les routes d’accès et les installations de drainage des eaux pluviales. Le ministère de l’Énergie et du Développement énergétique s’est occupé des systèmes de mise à niveau de l’électricité, tandis que le ministère des Terres, de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Eau et de la Réinstallation rurale a fourni les infrastructures de forage et d’approvisionnement en eau. 

Monica Mutsvangwa, ministre de l’Information, de la Publicité et des Services de radiodiffusion, a déclaré qu’une nouvelle ville modelée autour du nouveau palais du Parlement était prévue et que le terrain avait déjà été acquis. 

« Environ 18 863 hectares ont été réservés pour la nouvelle ville. L’autoroute envisagée, qui mènera au nouveau palais du Parlement s’appellera Chairman Mao Boulevard, en l’honneur d’un grand ami du Zimbabwe », a fait part Mme Mutsvangwa. 

L’expert en urbanisme, Percy Toriro, a indiqué que la construction du nouveau palais du Parlement et de la nouvelle ville contribuerait à décongestionner Harare. « Harare s’est développée de manière organique, et beaucoup de choses n’ont pas été anticipées, notamment la croissance démographique », a-t-il affirmé. « Cette nouvelle ville offre des occasions de développement durable qui tient compte de tous les facteurs, y compris la croissance démographique, qui ont été négligés lors du développement de Harare. » 

Le président de l’Assemblée nationale du Zimbabwe, Jacob Mudenda, exhorte le gouvernement à accélérer le développement de la région et encourage les investissements dans des logements à proximité du palais du Parlement. « Évidemment, les parlementaires auront besoin de logements près de la zone. Les investisseurs doivent échanger avec le gouvernement pour obtenir des facilitations », a-t-il précisé. 

Le gouvernement doit actuellement payer les factures de logement des législateurs de l’extérieur de Harare qui louent des chambres d’hôtel dispersées à travers la capitale. 

En plus de ce projet, la Chine a financé divers autres programmes d’infrastructure au Zimbabwe, notamment l’expansion en cours de la centrale thermique de Hwange et l’expansion et la modernisation de l’aéroport international Robert Gabriel Mugabe. 

Reportage du Zimbabwe