Le président du Forum économique mondial (FEM), Borge Brende, a confié jeudi à Xinhua qu'il était optimiste quant aux perspectives économiques de la Chine à moyen et à long terme.
"Nous nous attendons à ce que les mesures prises par la Chine et les autorités chinoises conduisent à une relance de la croissance et nous sommes optimistes à moyen et à long terme sur le développement économique en Chine", a-t-il indiqué, ajoutant que "pour le reste du monde, l'année à venir sera une année difficile".
Ces propos sont tenus alors que le PIB de la Chine a augmenté de 2,5% en glissement annuel au premier semestre 2022, selon les données du Bureau national des statistiques (NBS) publiées le 15 juillet. "La reprise mondiale ralentit et devient maintenant (...) de plus en plus faible", et cela influence également l'économie chinoise, a expliqué via vidéoconférence cet ancien ministre norvégien des Affaires étrangères.
Selon les prévisions publiées en avril par le Fonds monétaire international (FMI), la croissance mondiale devrait ralentir, passant d'environ 6,1% en 2021 à 3,6% en 2022 et 2023, soit 0,8 et 0,2 point de pourcentage de moins pour 2022 et 2023 par rapport à ce que l'institution avait prédit en janvier dernier.
L'IMPORTANCE DE L'ECONOMIE CHINOISE
Interrogé sur son évaluation du climat des affaires pour les entreprises étrangères en Chine, M. Brende a déclaré : "La Chine est la deuxième plus grande économie du monde, tout proche des Etats-Unis. Le marché chinois est un marché très intéressant, c'est un gros marché domestique. Pour de nombreuses entreprises, la Chine présente un intérêt énorme, non seulement pour les investissements directs étrangers, mais aussi pour la fabrication".
Le président du FEM a souligné que le rôle de la Chine dans la stabilisation de la croissance économique mondiale au milieu des multiples défis était crucial : "Si vous regardez les trois dernières décennies, la croissance de la Chine a été historique et nous n'avons vu aucun pays dans l'histoire qui a éradiqué la pauvreté comme nous l'avons vu en Chine".
Le rapport 2022 sur les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, publié le 7 juillet, estime que 75 à 95 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber dans la pauvreté extrême cette année. La Chine a annoncé l'année dernière que la pauvreté absolue avait été éradiquée dans le pays le plus peuplé du monde.
"Les dirigeants chinois ne se concentrent pas seulement sur la croissance, ils s'intéressent également à la qualité de la croissance, qui doit se dissocier de la croissance des émissions de CO2, être plus inclusive, se répercuter sur les régions, la périphérie, et également créer des emplois pour les jeunes et sa population de plus en plus éduquée", a noté M. Brende.
"Le rôle de la Chine dans la sécurisation de la croissance mondiale a été incroyable (...) Ce qui se passe en Chine économiquement a un impact énorme sur le reste du monde et cela va continuer, car c'est la deuxième plus grande économie".
L'INITIATIVE POUR LE DEVELOPPEMENT MONDIAL DE LA CHINE
L'an dernier, le président chinois Xi Jinping a proposé l'Initiative pour le développement mondial (IDM) aux Nations Unies, laquelle vise à contribuer au renforcement de la coopération internationale en faveur du développement et à accélérer la mise en œuvre de l'Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable.
Interrogé sur son point de vue sur l'IDM et dans quelle mesure il pense que celle-ci peut aider à relever les défis du développement mondial, Borge Brende a estimé qu'"il est extrêmement important que nous nous remettions sur la bonne voie lorsqu'il s'agit d'atteindre les objectifs de développement durable qui existent et qui devraient être atteints d'ici 2030".
Pour le patron du FEM, "la seule façon de relancer la croissance économique est de continuer à penser gagnant-gagnant : ce qui est bon pour un pays est bon pour un autre. Nous devons collaborer et continuer à commercer les uns avec les autres, car si nous ne le faisons pas, nous paierons cher et nous comprimerons beaucoup de croissance, ce qui créera encore plus de pauvreté".