La campagne de commercialisation du coton-graine s'est ouverte jeudi en Côte d'Ivoire sous le signe de la revalorisation du prix d'achat aux producteurs par le gouvernement ivoirien qui ambitionne de faire de son secteur cotonnier le premier de l'Afrique de l'Ouest.
Pour la campagne 2022-2023, le prix du kilogramme de coton "premier choix" est fixé à 310 francs CFA (0,47 dollar), a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly au sortir du conseil des ministres.
Ce prix d'achat est en légère hausse par rapport à celui de la campagne précédente qui était de 300 francs CFA et représente le prix aux producteurs le plus élevé de la sous-région ouest-africaine.
La production ivoirienne de coton est en progression constante avec une production "historique" de près de 600.000 tonnes en 2021-2022, derrière le Mali et le Bénin et devant le Burkina Faso.
A la faveur de la Journée mondiale du coton en octobre dernier, le gouvernement ivoirien avait affiché son ambition de renforcer le secteur du coton pour en faire un pôle majeur en Afrique de l'Ouest.
Les rendements annuels croissants de la filière lui ont permis de bénéficier de l'appui de l'Etat, soit pour soutenir le prix d'achat aux producteurs soit pour réduire le prix des intrants.
Ainsi, selon le Premier ministre Patrick Achi, les producteurs ont bénéficié d'un soutien étatique de 38 milliards de francs CFA (58 millions de dollars) pour une récolte de 550.000 tonnes lors de la campagne 2021-2022.
Le gouvernement insiste sur la nécessité de consolider les acquis et d'accroître la productivité à travers une transformation accrue des richesses agricoles et une relance de l'industrie textile et de la confection.
A cette fin, la Côte d'Ivoire a reçu des financements extérieurs tels que l'Agence française de développement (AFD) et la Société financière internationale (SFI) pour soutenir son projet de résilience des systèmes cotonniers et ses plans d'expansion de la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (CIDT).
En Côte d'Ivoire, la culture du coton est pratiquée par 132.000 agriculteurs occupant environ 450.000 hectares principalement dans le nord du pays et répartis entre six sociétés contrôlant aussi bien la transformation que l'exportation.
Le coton fait partie des principaux fournisseurs de devises étrangères du secteur agricole au pays après le binôme café-cacao, la noix de cajou, le palmier à huile et l'hévéa.