Début 2022, le ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont signé l’Accord sur la phase III du Programme de coopération Sud-Sud. C’est la troisième contribution chinoise après 2008 et 2014, pour un total de 130 millions de dollars.
Dans son discours intitulé Apporter un avenir meilleur à la coopération sino-africaine, prononcé au Centre de conférence de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 5 mai 2014, le Premier ministre chinois Li Keqiang a exprimé son appui au développement pacifique de l’Afrique. Il a souligné la volonté de la Chine de favoriser l’émergence d’un monde harmonieux avec les pays africains.
Au cours des années, la Chine a partagé ses solutions efficaces de gouvernance et de développement avec les pays en développement tout en travaillant à réduire la pauvreté. Elle a soutenu l’effort mondial pour garantir la sécurité alimentaire, et a joué un rôle de premier plan dans l’édification d’une communauté de destin pour l’humanité.
Une situation préoccupante
L’Afrique détient 60 % des terres arables du monde mais sa technologie est moins développée. Faute de variétés à rendement élevé, les récoltes sont pauvres. L’Aperçu régional de l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition 2021, publié conjointement par l’UA, la FAO et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, montre qu’en raison de la pandémie de COVID-19, du changement climatique, des conflits régionaux et de la récession économique, entre autres facteurs, le nombre d’Africains touchés par la famine augmente.
Depuis la mi-2020, les catastrophes naturelles causées par des conditions météorologiques extrêmes telles que les sécheresses, les inondations et les cyclones tropicaux, ont réduit les récoltes dans les pays d’Afrique australe. Il a été rapporté que l’augmentation des populations de criquets pèlerins dans les pays d’Afrique de l’Est, tels que l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie, a fait peser une menace sans précédent à la sécurité alimentaire dans la Corne de l’Afrique. Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a averti que 45 millions de personnes, principalement des femmes et des enfants, sont confrontées à de graves pénuries alimentaires dans 16 pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe.
Le rôle de la Chine
Dans les pays africains, l’idéal pour remédier aux pénuries alimentaires est de promouvoir trois céréales fondamentales, à savoir le riz, le maïs et le blé, et d’atteindre un rendement élevé avec des mesures adaptées aux spécificités locales. L’Académie des sciences agricoles d’Anhui (ASAA), par exemple, a fourni une assistance à des pays africains tels que le Zimbabwe, l’Angola et le Cameroun, apportant de l’espoir aux agriculteurs locaux en augmentant les rendements et les recettes.
La culture du riz est l’une des parties les plus importantes de l’aide agricole de la Chine à l’Afrique. L’ASAA est un promoteur actif de cette culture en Afrique. En septembre 2009, des experts agricoles de l’académie, ainsi que d’autres experts chinois, ont lancé le projet pilote de plantation d’une variété de riz résistante à la sécheresse développée par l’ASAA en Angola, un pays qui n’avait que 10 % de ses 35 millions d’hectares de terres arables cultivées. Grâce aux bons résultats du premier essai de 33,3 mètres carrés, la zone de plantation de la variété a été élargie. En 2012, cette variété de riz était cultivée dans deux exploitations de 533 mu (1 mu = 0,067 hectare), avec des rendements allant jusqu’à 550 kg par mu, bien supérieurs aux variétés locales.
Les experts chinois doivent surmonter de nombreuses difficultés pour cultiver le riz en Afrique. L’expédition de graines chinoises vers le continent, par exemple, coûte trop cher par voie aérienne, tandis que le taux de germination est considérablement plus faible lorsque les graines sont livrées par voie maritime.
La sélection de semences directement en Afrique est soumise à des considérations techniques, juridiques, économiques et politiques. La peste du riz et les mauvaises herbes sont d’autres défis. Elles doivent être contrôlées aux stades intermédiaire et avancé pour espérer une bonne récolte. À part quelques pays comme l’Égypte, la plupart des régions du continent ont une petite portion de terres de plantation de riz. La promotion de variétés de riz à haut rendement et de grande qualité, ainsi que des techniques de culture intégrées est un moyen majeur d’augmenter rapidement les rendements de riz sur le continent.
Approfondissement de la coopération
La Chine appuie et aide depuis longtemps les pays africains à parvenir à l’autosuffisance alimentaire. Depuis 1996, la Chine a mis en œuvre plus de 20 projets de coopération Sud-Sud en Afrique, et a envoyé plus de 1100 experts dans environ 40 pays, dont des pays africains, au profit d’environ un million de petits agriculteurs dans les pays en développement.
Depuis 2012, plus de 8000 experts agricoles africains ont été formés en Chine, et plus de 50000 Africains ont été formés localement par des experts chinois. En 2021, la huitième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine a proposé de nouvelles mesures pour la réduction de la pauvreté et le développement agricole en Afrique. Il s’agissait notamment d’entreprendre dix projets agricoles et de réduction de la pauvreté pour l’Afrique, et de créer un certain nombre de centres conjoints Chine-Afrique pour l’échange, la démonstration et la formation en agrotechnologie moderne en Chine. Les mesures comprenaient également le soutien à l’Alliance des entreprises chinoises en Afrique pour le lancement de l’initiative «100 entreprises dans 1000 villages », qui apportera les avantages de la coopération agricole sino-africaine aux populations locales.
La Chine a permis de grandes réalisations en matière de réduction de la pauvreté et continuera de fournir une assistance agricole à davantage de pays le long de « la Ceinture et la Route » par le biais de cadres tels que la coopération Sud-Sud. Elle lancera à l’avenir des initiatives plus concrètes pour la coopération agricole sino-africaine. Elle continuera de partager son expérience en matière de réduction de la pauvreté et d’aider au développement industriel. La Chine est toujours prête à permettre à davantage de personnes dans le monde de bénéficier de l’expérience et de la sagesse chinoises, et de jouer un rôle actif dans les efforts mondiaux visant à éliminer la pauvreté.
L’auteur est vice-président de l’Académie des sciences agricoles d’Anhui.