Le représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, Zhang Jun, a critiqué jeudi les Etats-Unis pour leur échec à remplir leur responsabilité de délégation porte-plume au Conseil de sécurité sur la question des sanctions contre le Soudan du Sud.
La responsabilité d'une délégation porte-plume vise à aider le Conseil de sécurité à élaborer un texte recueillant un consensus maximum, plutôt qu'à insister obstinément sur ses propres points de vue dans la rédaction du texte, a-t-il noté.
"Malheureusement, la délégation porte-plume n'a pas assumé cette responsabilité. Elle n'a pas bien écouté ni adopté des opinions raisonnables, n'a pas montré l'équité et l'inclusivité dont une délégation porte-plume devrait faire preuve et n'a pas pleinement pris en compte les préoccupations de toutes les parties lors de la réévaluation du texte", a déploré M. Zhang dans une explication de vote.
Plusieurs pays, dont l'ensemble des membres africains du Conseil de sécurité, ont rompu le silence établi par les Etats-Unis sur ce projet de résolution. Ces derniers ont à nouveau forcé la tenue d'un vote sur un texte qui n'a pas recueilli de consensus. Par conséquent, la Chine n'avait d'autre choix que de s'abstenir, a-t-il expliqué.
Le Gabon, l'Inde, le Kenya et la Russie se sont également abstenus jeudi lors de ce vote sur un projet de résolution sur le renouvellement des sanctions contre le Soudan du Sud.
Le régime de sanctions contre ce pays est le plus controversé de tous les régimes de sanctions du Conseil de sécurité, a souligné Zhang Jun, ajoutant que le Soudan du Sud avait besoin d'une aide constructive et non de pression sous forme de sanctions.
De plus, l'Union africaine et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD, organisation est-africaine) ont clairement exprimé leur opposition aux sanctions onusiennes contre Juba, a-t-il poursuivi.
C'est pour ces raisons que la Chine demeure toujours prudente concernant les sanctions du Conseil de sécurité envers le Soudan du Sud et qu'elle s'est abstenue à maintes reprises lors des votes sur le nouvellement de ces sanctions, a-t-il conclu.
