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La réélection d'Emmanuel Macron marque un nouveau point de départ pour le développement des relations sino-françaises

French.china.org.cn | Mis à jour le 07. 05. 2022 | Mots clés : Emmanuel Macron,Marine Le Pen

Emmanuel Macron sera à nouveau investi président de la République ce samedi. À l'annonce des résultats du second tour de l'élection présidentielle française le 24 avril, Emmanuel Macron, président sortant et candidat du parti centriste La République en marche (LREM), a été élu à un deuxième mandat avec 58,54 % des voix, devant la candidate d'extrême droite Marine Le Pen (41,46 %). Parmi les multiples raisons de cette réélection, trois points principaux sont à noter.

Premièrement, la réélection d'Emmanuel Macron a été rendue possible par le grand changement politique qui a balayé la France en 2017. Macron, candidat du parti centriste alors nommé « En marche ! » et se proclamant « ni à droite ni à gauche », avait battu Marine Le Pen, candidate du parti d'extrême droite Front national au second tour du scrutin et été élu président de la République. Cela a marqué un grand départ du « schéma historique » qui voyait les deux grands partis traditionnels de droite et de gauche (Les Républicains et le Parti socialiste) se relayer à l'Élysée. Le nouveau paysage politique compte depuis trois partis principaux : la République en marche, le Front national (rebaptisé depuis Rassemblement national) et les Républicains. Il va sans dire que ce paysage tripartite a jeté les bases de la réélection d'Emmanuel Macron.

Deuxièmement, sa réélection doit aussi beaucoup au fort impact du conflit russo-ukrainien ressenti dans le monde politique et l'opinion publique en France au cours des deux derniers mois. Le déclenchement et la poursuite des hostilités conflits entre la Russie et l'Ukraine ont, dans une grande mesure, changé l'orientation des thèmes électoraux, habituellement centrés sur les grandes questions intérieures telles que l'emploi, le niveau de vie, la faible croissance et l'augmentation des déficits. Cela a détourné l'opinion publique des programmes électoraux des divers partis sur ces thèmes dans un contexte de fortes préoccupations en matière de sécurité pour la France et pour l'Europe, et atténué ainsi le mécontentement visant Macron pour son échec à résoudre la crise sociale et économique du pays pendant son mandat. Au contraire, une majorité d'électeurs ont soudain vu dans les efforts de Macron pour servir de médiateur dans le conflit russo-ukrainien pendant la présidence française du Conseil de l'Union européenne et le rôle de grande puissance joué par le pays dans des organisations internationales comme l'UE et l'OTAN des preuves du courage de leur président et de sa capacité à se saisir de ses responsabilités. Profitant de la colère provoquée en Europe par le conflit, Emmanuel Macron a saisi l'occasion présentée par le débat télévisé du 20 avril pour lancer une attaque directe contre Marine Le Pen, en l'accusant d'une grande proximité avec le dirigeant russe et en attaquant son image en tant que candidate. Cette attaque très efficace a non seulement mis Marine Le Pen sur la sellette, elle a également conduit les électeurs à juger Macron « très convaincant » pendant le débat.

Troisièmement, Emmanuel Macron a également bénéficié de l'appel au vote en sa faveur au second tour de la part de partis politiques comme La France insoumise, Les Républicains, le Parti socialiste, le Parti communiste français, Lutte ouvrière, Europe Écologie Les Verts, etc. Le soir du 10 avril, à l'annonce des résultats du premier tour, ces partis ont immédiatement invoqué une nouvelle fois le « front républicain » en appelant explicitement leurs électeurs à reporter leurs voix sur Macron pour faire barrage à l'extrême droite. Selon les sondages, près de la moitié des électeurs ayant voté pour Jean-Luc Mélenchon du parti La France insoumise au premier tour ont reporté leur vote sur Macron au second tour. Ce « front républicain » a donné à Emmanuel Macron un score au second tour, le plaçant 16 points de pourcentage devant Marine Le Pen.

Le développement des relations sino-françaises après la réélection d'Emmanuel Macron

La nature stratégique des relations sino-françaises constitue la base du développement continu des relations entre les deux pays. L'histoire a montré à plusieurs reprises qu'au cours du demi-siècle qui s'est écoulé depuis l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine, les deux pays ont toujours adhéré à une politique étrangère indépendante dans les affaires internationales, quels que soient les changements survenus sur la scène internationale. Les deux pays s'expriment en faveur d'un monde multipolaire et s'opposent à l'hégémonisme et à l'unilatéralisme, souhaitent que les Nations Unies jouent un rôle prépondérant dans les affaires internationales et défendent le règlement des différends et des conflits par le dialogue plutôt que par la force. Il convient donc de continuer à considérer les relations sino-françaises dans une perspective stratégique.

Au cours des cinq dernières années, sous la direction conjointe du président chinois Xi Jinping et du président français Emmanuel Macron, le partenariat stratégique global entre la Chine et la France a conservé un haut niveau de développement. Sur le plan politique, les deux pays ont maintenu des contacts de haut niveau et renforcé leur confiance mutuelle. Après la visite d'Emmanuel Macron en Chine en 2018, Xi Jinping s'est rendu en France en mars 2019 et Macron est retourné en Chine en novembre de la même année. Depuis 2020, malgré l'absence de rencontre en personne en raison de la pandémie, les deux chefs d'État ont maintenu les liens étroits des relations sino-françaises et des relations sino-européennes grâce au sommet Chine-France et au sommet Chine-Europe qui se sont tenus en ligne. Sur le plan économique, les deux pays sont attachés au développement et à des relations économiques et commerciales équilibrées. En 2021, le volume des échanges entre la France et la Chine a dépassé pour la première fois 80 milliards de dollars. Dans l'ensemble, les relations sino-françaises se développent harmonieusement.

Au cours des cinq prochaines années, nous nous attendons à ce qu'Emmanuel Macron poursuive la politique indépendante, pragmatique et équilibrée de la France vis-à-vis de la Chine, à ce que les deux pays préservent la continuité de leur partenariat stratégique, et à ce que les relations sino-françaises continuent leur progression de manière saine et stable. À cette fin, les deux parties doivent tout faire pour promouvoir l'approfondissement du partenariat stratégique global, renforcer les fondations économiques des relations bilatérales et déployer des efforts concertés pour remédier aux déséquilibres en matière de commerce et d'investissement, tout en ouvrant de nouveaux espaces de développement, avec la progression notamment de la coopération sino-française dans le domaine de la gouvernance écologique mondiale dans le cadre de la coopération sur les questions liées au climat. En outre, le rôle de premier plan de la France dans les relations sino-européennes doit être pleinement mis à profit.

En résumé, la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence est propice au développement des relations sino-françaises et constitue un nouveau point de départ pour ces relations. Nous avons ainsi toutes les raisons d'être convaincus, comme l'a souligné le président Xi Jinping dans son message à Emmanuel Macron, que la Chine et la France doivent maintenir « l'aspiration initiale d'indépendance, de compréhension mutuelle, de clairvoyance et de bénéfice mutuel » de l'établissement de leurs relations diplomatiques, « afin de porter les relations Chine-France à un nouveau niveau et d'en faire bénéficier les deux peuples ».


Cao Songhao, ancien premier secrétaire du département des liaisons avec l'étranger du Comité central du Parti communiste chinois, ancien premier secrétaire de l'ambassade de Chine en France et ancien conseiller distingué du département d'études françaises de la Société Chine-Europe, est aujourd'hui membre de l'association diplomatique PEN.

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Source:french.china.org.cn