Le gouvernement hongrois ne peut pas soutenir de manière responsable le nouveau train de sanctions de la Commission européenne contre la Russie dans sa forme actuelle, car il "détruirait" la sécurité de l'approvisionnement énergétique du pays, a affirmé mercredi le ministre hongrois des Affaires étrangères et du commerce, Peter Szijjarto.
L'Union européenne (UE) va progressivement supprimer les importations de pétrole brut au cours des six prochains mois et de produits raffinés russes d'ici la fin de l'année, a indiqué mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en annonçant le sixième train de sanctions contre la Russie.
''Les nouvelles restrictions impliqueraient une interdiction des expéditions de pétrole brut de la Russie vers l'Europe dans un délai assez court, qui, dans le cas de la Hongrie, s'appliquerait à partir de la fin de l'année prochaine", a dit M. Szijjarto dans un message vidéo publié sur sa page Facebook.
L'approvisionnement énergétique de la Hongrie est actuellement sûr et stable, mais ce train de sanctions le "détruirait complètement", rendant impossible pour le pays de se procurer la quantité de pétrole nécessaire au fonctionnement de l'économie, a-t-il considéré.
"Ce n'est pas une question de manque de volonté politique, ni une question d'intention, ni une question de calendrier, mais tout simplement une réalité physique, géographique et infrastructurelle", a dit M. Szijjarto.
Il a rappelé que la Hongrie est un pays enclavé qui n'a pas accès à la mer et aux grands pétroliers transportant du pétrole brut provenant d'autres endroits que la Russie.
En outre, les raffineries hongroises ne peuvent traiter que le brut russe de l'Oural, mais pas d'autres produits comme le Brent. Le seul moyen pour le pétrole d'arriver en Hongrie est de passer par des oléoducs.
"Le gouvernement ne peut pas voter de manière responsable pour le dernier train de sanctions dans sa forme actuelle", a affirmé M. Szijjarto, ajoutant que pour que le gouvernement hongrois soutienne les mesures, les expéditions de pétrole par oléoduc devraient être exemptées de l'embargo.
