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Les entreprises de l'UE s'en tiennent au principe d'« une seule Chine » (chef de la Chambre de commerce de l’UE)

French.china.org.cn | Mis à jour le 26. 11. 2021 | Mots clés : UE

Les entreprises de l'Union européenne (UE) feront des affaires avec Taïwan sur la base du principe d’« une seule Chine » et ne franchiront pas la ligne d'un dialogue de type « État à État », a déclaré jeudi au Global Times Jörg Wuttke, chef du principal groupe d'entreprises européennes en Chine.

« L'Union européenne a clairement indiqué qu'elle s'en tenait à la politique d’“une seule Chine” », a souligné M. Wuttke, président de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine, dans une interview exclusive, ajoutant que s'il existe des intérêts commerciaux entre l'UE et l’île de Taïwan, ces derniers n’ont aucune portée politique. « Nous ne compromettrions pas notre relation avec la République populaire [de Chine]. Cela n'arrivera tout simplement pas. »

Ces propos interviennent alors que la Lituanie évolue sur un terrain glissant concernant la question de Taïwan, après sa décision imprudente de permettre aux autorités taïwanaises d'établir un « bureau de représentation » dans le pays. Le ministère chinois des Affaires étrangères s'est engagé mercredi à « faire payer au pays balte le prix de ses erreurs ».

Au cours de l'interview exclusive, M. Wuttke a également souligné que les liens économiques entre la Chine et l'Europe seront « très forts » quelle que soit l'évolution des relations sino-américaines, ajoutant que la communauté des affaires européenne espérait cependant que les relations politiques de l’UE avec la Chine ne sombreront jamais à un point similaire aux relations entre Beijing et Washington.

« Les liens économiques entre la Chine et l'Europe sont très forts, et nous ne faisons pas des affaires sur la base d'un seul appel ou d'une seule réunion. La force sous-jacente de l'économie chinoise et le potentiel dont elle dispose sont importants, et nous sommes [en Chine] pour le long terme », a indiqué M. Wuttke.

La semaine dernière, l'UE a reporté un plan confidentiel visant à améliorer ses relations commerciales avec l'île de Taïwan, un jour après la tenue du sommet virtuel sino-américain, a rapporté le South China Morning Post.

Mais mercredi, Reuters a annoncé que l'UE s'apprêtait à renouveler les sanctions contre les responsables chinois pour les allégations concernant la région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, risquant de mettre davantage à rude épreuve les relations bilatérales.

« Les relations entre la Chine et les États-Unis étaient vraiment mauvaises, et nous espérons que les relations sino-européennes ne seront jamais aussi mauvaises politiquement », a noté M. Wuttke.

Mais une relation complexe entre Beijing et Bruxelles rendrait très difficile la reprise à court terme des travaux sur l'Accord global sur les investissements.

M. Wuttke a déclaré qu'il n'avait « aucun espoir » que l'accord aboutisse à court terme. « Nos affaires sont en train d’être politisées […] et nous sommes les victimes des sanctions. »

En mai, le Parlement européen a adopté une motion gelant le débat sur l'accord en réponse aux sanctions chinoises, qui étaient des contre-mesures aux sanctions européennes contre la Chine suite aux allégations liées au Xinjiang.

Des initiés du monde des affaires ont déclaré que l’Accord global sur les investissements, actuellement au point mort, ne pèsera pas sur les solides relations économiques bilatérales. M. Wuttke a pris en exemple le nombre croissant d’investissements européens en Chine cette année ainsi que l'ouverture progressive des ports chinois aux navires étrangers, y compris en provenance d'Europe, en tant que ports de transbordement internationaux.

« La direction [économique] s'oriente davantage vers l'intensité. L'Europe a beaucoup à offrir pour atteindre les objectifs de pic de carbone de la Chine, et nous avons beaucoup de technologies et d'expérience sur lesquelles la Chine peut coopérer », a avancé M. Wuttke.

Il a également appelé au cours de l’interview à l'ouverture de davantage de « voies rapides pour les déplacements », alors que la communauté des affaires européenne classe les difficultés de voyage comme l'un des « plus grands » défis pour les opérations en Chine.

« Cela réduit l'engagement et érode notre participation commerciale. Nous nous félicitons de toute ouverture et de toute [mise à niveau] des dispositions accélérées. Nous avons besoin d'échanges interpersonnels », a souligné M. Wuttke.

Il a fait savoir que la chambre avait organisé 11 vols affrétés confirmés entre la Chine et l'Allemagne pour les prochaines vacances de Noël, tous effectués par un Boeing 747.

Au cours des dix premiers mois de 2021, le commerce bilatéral entre la Chine et l'Europe a grimpé de 20,4% en glissement annuel pour atteindre 4340 milliards de yuans (679,6 milliards de dollars), selon les données douanières.


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Source:french.china.org.cn