Le RCEP devrait renforcer le rôle de la région Asie-Pacifique sur la scène internationale

L'accord commercial historique de Partenariat économique global régional (RCEP) signé l'année dernière donnera à la région Asie-Pacifique plus de poids dans le paysage économique mondial et facilitera un niveau plus élevé de commerce et d'investissement qui alimentera la croissance dans le monde, ont déclaré lundi des experts et des chefs d'entreprise.

En tant qu'accord commercial important pour défendre la mondialisation et stimuler le commerce et les investissements dans la région, le RCEP est un énorme soutien au cadre commercial multinational et donne un nouvel élan à la mondialisation, a indiqué Long Yongtu, ancien vice-ministre chinois du Commerce extérieur et ancien secrétaire-général du Forum de Boao pour l'Asie (FBA).

La région Asie-Pacifique a gagné plus de poids en tant que puissance économique ces dernières années, et avec la signature de l'accord de libre-échange RCEP, la transition semble être encore plus évidente, a noté M. Long lors d'une table ronde tenue durant la conférence annuelle du FBA 2021.

« Le RCEP crée un forum pour vraiment gérer les relations économiques entre les pays membres de la région Asie-Pacifique […] signalant au monde que cette région doit être optimisée en tant que région intégrée », a déclaré Denis Depoux, directeur général du cabinet de conseil mondial Roland Berger.

Selon lui, le RCEP est en train de créer un cadre pour une intégration régionale plus poussée et une nouvelle division du travail entre les pays asiatiques, ce qui facilitera le commerce et les investissements pour les pays membres et stimulera la croissance économique dans la région.

« La réduction des tarifs douaniers entre certains de ces pays créera également des opportunités (de croissance) pour la région. »

Michael Lai, directeur général d'AstraZeneca Chine, a avancé que les Règles d'origine cumulatives dans le cadre du RCEP stimuleraient considérablement le commerce extérieur de la Chine et les activités d'investissement direct sortant dans les pays partenaires.

Les règles cumulatives sont appliquées lorsque le processus de production de biens implique différents pays ou régions membres dans le cadre du même accord commercial préférentiel. Les sociétés pharmaceutiques multinationales, comme AstraZeneca, bénéficieront également de cet accord, a noté M. Lai.

« Grâce au RCEP, nous pourrons utiliser pleinement les ressources de la même région économique pour la production. Il sera plus facile pour les médicaments d'obtenir la qualification initiale des pays contractants, et enfin de bénéficier de taux d'imposition et d'un traitement commercial plus préférentiels », a-t-il ajouté.

Les grands accords régionaux de libre-échange, comme le RCEP, auront un réel impact en facilitant les échanges et joueront un rôle fort dans la promotion des échanges entre les entreprises de la région, a déclaré Jean-Etienne Gourgues, directeur général pour la Chine chez Pernod Ricard, le groupe français de vins et spiritueux.

Pour les entreprises extérieures à la région, la signature du RCEP offrira un environnement des affaires plus ouvert et plus favorable, ainsi que des politiques plus transparentes, a affirmé M. Gourgues.

Un système unifié de règles dans la région permettra aux entreprises de poursuivre leurs investissements et de se développer en profondeur sur le marché chinois, tout en offrant davantage d'espace pour introduire des produits de consommation étrangers de haute qualité à beaucoup plus de consommateurs chinois, a-t-il ajouté.

Une meilleure option serait peut-être d’intégrer les deux accords commerciaux régionaux importants de la région Asie-Pacifique, mettant en œuvre des normes élevées de libre-échange et d'investissement afin d'alimenter la croissance mondiale, a proposé M. Long.

La Chine a signé le RCEP et se prépare afin de rejoindre l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) via des négociations, ce qui pourrait aider à fusionner ces deux mécanismes en le plus grand accord commercial de la région Asie-Pacifique, selon M. Long.

« Cela devrait être notre objectif », a ajouté cet ancien responsable chinois.

Ding Yifan, chercheur principal à l'Institut du développement mondial du Centre de recherche sur le développement, affilié au Conseil des affaires d'État chinois, a déclaré que la Chine pourrait promouvoir la fusion du RCEP et du PTPGP, car la Chine envisage positivement de rejoindre le PTPGP et de renforcer sa communication les avec pays membres.

Cependant, même si elle décide de rejoindre le PTPGP, il faudra du temps à la Chine pour négocier avec les pays membres. Il est donc trop tôt pour discuter de la fusion du RCEP et du PTPGP, a-t-il précisé.