La Chine est prête à discuter de son adhésion au PTPGP (ministère du Commerce)

La Chine est prête à renforcer la communication technique et les échanges avec les membres de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP, aussi connu sous son acronyme anglais CPTPP) sur les questions concernant sa possible adhésion au pacte, a annoncé jeudi le ministère chinois du Commerce.

Le pays est en train d’étudier des questions liées à son adhésion au PTPGP, a déclaré Gao Feng, un porte-parole du ministère du Commerce, lors d'un point de presse régulier.

Il a tenu ces propos après que des journalistes lui ont demandé quand la Chine postulerait pour une adhésion, alors que le Royaume-Uni a annoncé la semaine dernière qu'il demanderait formellement à rejoindre le bloc transpacifique et que les négociations devraient commencer cette année.

Le PTPGP, qui est entré en vigueur le 30 décembre 2018, est un accord commercial entre 11 pays : Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam. Leurs PIB combinés représentent 13% de l'économie mondiale.

« La Chine envisagera activement de rejoindre le PTPGP pour promouvoir la mondialisation économique et l'intégration économique régionale conformément aux exigences visant à accélérer son nouveau modèle de croissance », a indiqué M. Gao.

La Conférence centrale annuelle sur le travail économique de la Chine, tenue en décembre, a souligné la nécessité d'envisager l'adhésion au PTPGP dans le cadre des efforts visant à faire avancer la réforme et l'ouverture à tous les niveaux.

Par rapport à l'Accord de partenariat régional économique global (RCEP), les experts ont déclaré que le PTPGP est un accord de libre-échange avancé avec un seuil d'entrée plus élevé. Il offre un meilleur accès au secteur des services, une protection et des garanties des investissements, davantage d'opportunités dans les marchés publics, un cadre de facilitation pour l'économie numérique et une protection de la propriété intellectuelle.

Afin d’atténuer l'impact de la pandémie de COVID-19 et du protectionnisme, la Chine se félicite de « tout accord de libre-échange régional ouvert, inclusif et transparent qui peut aider à favoriser la mondialisation économique et l'intégration économique régionale, conformément aux règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) », a affirmé Wei Jianguo, vice-président du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, basé à Beijing.

Avec la Chine, le PTPGP couvrirait près de 28% du PIB mondial. Le pacte, dans sa forme actuelle, génère des gains de revenus mondiaux estimés à 147 milliards de dollars par an. Si la Chine adhérait au pacte, ces gains seraient plus que quadruplés pour atteindre 632 milliards de dollars, selon les projections de l’Institut Peterson pour l’économie internationale, basé à Washington.

L'adhésion de la Chine apporterait une plus grande part de l'économie régionale sous un ensemble formalisé de règles fondées sur un consensus multilatéral, soutenant la croissance et la stabilité, a avancé Wei Xiaoquan, chercheur spécialisé dans le développement économique régional à l'Université des affaires internationales et de l'économie de Beijing.

« Adhérer au PTPGP sera une continuité de la politique chinoise d'ouverture de ses marchés au monde. L'une des conséquences souhaitables de cette situation est que les entreprises chinoises, y compris celles des services et des industries de haute technologie, seraient obligées de mettre à niveau leurs produits pour rivaliser avec des entreprises de classe mondiale », a-t-il ajouté.

De grandes opportunités

Des chefs d'entreprise ont déclaré que la signature par la Chine du RCEP et son intérêt pour le PTPGP offraient de grandes opportunités aux entreprises mondiales afin d'étendre leur présence en Chine et dans ses économies partenaires.

L'entrée de la Chine au PTPGP soutiendrait la croissance du « commerce interrégional, du commerce électronique transfrontalier et des industries connexes » et créerait un environnement d'investissement plus stable et plus ouvert pour les entreprises mondiales qui investissent dans la région Asie-Pacifique, a avancé Johnny Chou, PDG de Best Inc, une chaîne d'approvisionnement intégrée et un fournisseur de services logistiques à Hangzhou, dans la province chinoise du Zhejiang.

La société a commencé à voir de nouvelles opportunités grâce à la croissance rapide du commerce électronique transfrontalier entre la Chine et d'autres pays de la région Asie-Pacifique il y a quelques années. Elle a établi des succursales de services dans des pays et des régions comme le Japon, l'Australie et l'Asie du Sud-Est, et a construit un réseau logistique dans cinq pays, dont le Vietnam et la Malaisie, qui sont des économies membres du PTPGP.

Ni Yuefeng, ministre chinois de l'Administration générale des douanes, a également déclaré la semaine dernière que l'administration se préparerait de manière adéquate pour son rôle dans les futurs pourparlers sur le PTPGP.