Relations Chine-France en 2020 : surmonter les difficultés et aller de l'avant

L’année 2020 aura été une année très spéciale. Malgré les répercussions de la pandémie de COVID-19 et la situation des relations sino-américaines, les relations sino-françaises ont résisté et de nombreux points positifs méritent l’attention et suscitent des attentes.

Le consul général de France à Wuhan Olivier Guyonvarch est resté sur place pendant tout le confinement.

Pour la coopération dans la lutte contre l’épidémie

Lorsque la Chine a été frappée pour la première fois par le COVID-19, les Français ont unanimement exprimé leur solidarité. Le gouvernement français a affrété des vols pour fournir tenues de protection, masques, gants et produits désinfectants à Wuhan. Pendant le confinement de Wuhan, le consul général de France à Wuhan s’est montré solidaire des Wuhanais. Plus de 300 personnalités françaises des arts et des lettres ont publié une lettre ouverte exprimant leur soutien à la lutte de la Chine contre l’épidémie. Quand l’épidémie a touché la France, la Chine s’est rapidement mobilisée. Tout en fournissant du matériel antiépidémique d’urgence, elle a également soutenu et aidé la France dans la mise en place d’un « pont aérien » pour s’assurer que les énormes quantités de matériel et d’équipement chinois arrivaient bien à destination.

La médecine et les soins de santé sont parmi les secteurs les plus actifs dans la coopération bilatérale sino-française. Les experts, les universitaires et les instituts de recherche scientifique des deux pays ont maintenu une coopération active et efficace, en particulier dans le domaine de la prévention des maladies infectieuses. En 2004, les deux pays ont établi une relation de partenariat stratégique global et signé l’Accord de coopération sur la prévention et le contrôle des maladies infectieuses émergentes, qui a ouvert une coopération étendue et durable dans le domaine des maladies infectieuses émergentes. En 2015, La Chine et la France ont créé le laboratoire P4 de l’Institut de recherche en virologie de Wuhan, et la coopération dans la prévention et le contrôle des maladies infectieuses émergentes et la formation du personnel a été approfondie.

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, la Chine et la France ont développé conjointement des réactifs de détection rapide et exploré la faisabilité de la création d’un fonds de recherche sino-français et du développement conjoint de vaccins et de médicaments. Des experts médicaux des deux pays ont mis en place un mécanisme de consultation à distance début février pour discuter du diagnostic et des traitements du COVID-19. Ils ont également maintenu une communication étroite sur la prévention et le contrôle de l’épidémie en ligne, apprenant les uns des autres et en échangeant en fonction des besoins de chacun.

Le 17 octobre 2020, la 7e édition du Mois franco-chinois de l’environnement en Chine du Sud se déroule au Centre des sciences de Guangzhou (Guangdong).

Pour la gouvernance multilatérale

L’administration de M. Trump a pratiqué l’unilatéralisme et défié l’ordre multilatéral mondial avec des initiatives comme le retrait de l’Accord de Paris. La Chine et la France ont toujours été fermement opposées à l’hégémonisme américain, prônant une gouvernance multilatérale des affaires publiques mondiales et pratiquant activement les principes du multilatéralisme.

En 2020, des think tanks français ont souligné que dans le contexte d’un unilatéralisme croissant aux États-Unis, la France et l’Union européenne (UE), sous l’égide de la France, devaient tirer pleinement faire jouer leur rôle de « puissance douce » pour promouvoir la formation d’un cadre de gouvernance mondiale multilatérale et participer plus activement que jamais à façonner l’ordre international. Les réussites de la Chine pendant l’épidémie montrent qu’elle s’intéresse à la gestion multilatérale des affaires publiques mondiales, notamment la santé publique, le changement climatique, les questions environnementales, la réduction de la pauvreté et le développement, et la France doit poursuivre et renforcer la coopération avec la Chine dans ces domaines.

Dans le contexte épidémique, la coopération multilatérale promue par la Chine et la France dans de nombreux domaines a été fructueuse : les deux pays ont discuté des réponses à l’épidémie avec d’autres pays dans le cadre multilatéral de l’UE et de l’Organisation mondiale de la santé. Ils ont soutenu et encouragé le G20 pour en faire le principal forum de la coopération économique internationale et améliorer la gouvernance économique mondiale. Les pays les plus pauvres, qui subissent l’impact de l’épidémie, sont confrontés à de graves crises humanitaires. Dans le cadre du G20, la France a proposé de suspendre le remboursement ou de restructurer la dette de plus de 70 pays les plus pauvres. La Chine a répondu de manière positive, exprimant sa volonté de jouer un rôle plus constructif.

Le 30 novembre 2020, à Xi’an (Shaanxi), Guerlain présente son nouveau parfum Xi’an Taste sur le site de la grande Pagode de l’oie sauvage.

Pour la conservation de la biodiversité et la gouvernance climatique

La France est très active dans le domaine de la protection internationale de l’environnement et a toujours joué un rôle pionnier et de premier plan. Elle n’a ménagé aucun effort pour réclamer et promouvoir la protection de l’environnement aux niveaux mondial et régional, et contribué à de nombreuses questions de protection de l’environnement avec des traités et des conventions, notamment l’Accord de Paris. La Chine est également un pays leader dans le domaine de la protection internationale de l’environnement et a toujours soutenu la position de la France. La Chine et la France attachent depuis longtemps de l’importance à la coopération dans les domaines de l’environnement et du développement durable, de la protection de la biodiversité et de la réponse au changement climatique. Sur la base de l’Accord de coopération pour la protection de l’environnement signé en 1997, les deux parties ont mis en place de nombreux mécanismes de coopération environnementale, signé de nombreux accords de coopération et mis en œuvre de nombreux projets. En 2020, la Chine et la France ont continué de faire progresser la coopération existante, notamment pour éliminer les perturbations liées au COVID-19, et organisé les activités liées au Mois franco-chinois de l’environnement, sur le thème de la protection de la biodiversité.

Le Mois franco-chinois de l’environnement est un projet institutionnel de coopération environnementale mis en place par les deux pays en 2014. En 2019, les chefs d’État chinois et français ont publié conjointement l’Appel de Beijing sur la conservation de la biodiversité et le changement climatique pour renforcer la coopération. En 2021, deux événements internationaux importants sur le thème de la biodiversité se tiendront respectivement en Chine et en France. L’un est la Conférence mondiale sur la conservation qui aura lieu à Marseille, et l’autre est la 15e conférence des parties (COP 15) signataires de la Convention sur la diversité biologique (CDB) à Kunming. Afin de mettre en œuvre efficacement l’Appel de Beijing et de préparer ces deux événements majeures, le Mois franco-chinois de l’environnement 2020 s’est tenu sur le thème de la protection de la biodiversité. Au cours du mois d’octobre, Chengdu, Beijing Shanghai, Wuhan, Shenyang, Guangzhou, Kunming, Harbin, Shenzhen, Changsha, Dalian et Chongqing ont organisé plus de 100 activités, notamment des conférences en ligne, des expositions, des projections et des séminaires, ce qui a permis de renforcer la coopération entre les deux pays dans le domaine des technologies de protection de l’environnement.

En raison des dégâts provoqués par l’activité humaine, le renforcement de la protection de la biodiversité a été inscrit comme l’une des deux grandes priorités de la France en matière de protection écologique et environnementale. Le gouvernement chinois a également déployé des efforts continus et inlassables dans la protection de la biodiversité. La coopération entre les deux pays dans ce domaine va progressivement s’approfondir et donner un nouvel élan à la coopération internationale.

Les deux pays restent présents dans les affaires publiques mondiales, notamment dans la gouvernance de la santé publique, la protection de la biodiversité et la réponse au changement climatique, la lutte et l’éradication de la pauvreté.