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Les vaccins chinois privilégiés en Amérique latine

French.china.org.cn | Mis à jour le 29. 12. 2020 | Mots clés : Amérique latine


Au Brésil, une cargaison contenant les ingrédients actifs pour la production d’un million de doses du vaccin développé par l’entreprise basée à Beijing Sinovac Biotech contre le coronavirus est en train d’être traitée par l’Institut Butantan de São Paulo. Son utilisation effective nécessite toutefois encore l’approbation des autorités.

Lundi, au cours d’une conversation téléphonique avec le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad, le Premier ministre chinois Li Keqiang a appelé tous les pays à faire preuve de solidarité face au défi commun que représente le Covid-19.

« Aucun pays ne peut échapper à cette pandémie, qui continue de faire rage à travers le monde, et rien n’est plus important que de préserver la santé et la vie de la population », a-t-il déclaré, ajoutant que les vaccins constituaient une « clé en or » pour combattre le virus.

« La Chine se tient prête à renforcer la coopération avec tous les pays et à réaliser des contributions conjointes, afin d’améliorer l’accessibilité et de réduire le coût financier des vaccins contre le Covid-19 », a-t-il fait savoir.

D’après Zhao Lijian, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, le gouvernement chinois a accordé une grande importance à la sécurité et à l’efficacité des vaccins contre le Covid-19.

Répondant à des exigences légales et réglementaires strictes sur le plan scientifique, les fabricants chinois ont soutenu la recherche et développement en accord avec les réglementations. Les entreprises suivent par ailleurs des normes, des lois et des réglementations internationales dans leur travail avec les autres parties, a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse organisée lundi à Beijing.

« Il y a actuellement plusieurs vaccins chinois en essais cliniques de phase 3 dans de nombreux pays et les progrès se déroulent sans encombre. [...] La Chine a également approuvé l’utilisation d’urgence des vaccins dans le pays et il n’y a eu jusqu’à présent aucun effet secondaire grave », a-t-il souligné.

Zhao Lijian a réaffirmé la position ferme de la Chine, qui veut faire du vaccin un « produit public mondial » et le fournir au monde à un prix équitable et raisonnable, apportant ainsi sa propre contribution en faveur de la disponibilité et de l’accessibilité du vaccin dans les pays en développement.

D’autres pays d’Amérique latine espèrent aussi que les vaccins développés par Sinovac, l’entreprise CanSino Biologics (basée à Tianjin) ou encore le groupe Sinopharm (basé à Beijing) leur permettront de réaliser leurs campagnes d’immunisation.

Ainsi, l’Argentine devrait privilégier les vaccins développés en Chine et Sinopharm est en train de réaliser des tests de grande envergure dans le pays. Le Mexique place pour sa part ses espoirs dans les vaccins de CanSino et Sinovac.

« Nous avons privilégié deux vaccins chinois − l’un de Sinovac, l’autre de CanSino Biologics – […] plutôt que les vaccins de Janssen (belge) et Moderna (américain). [...] Etant donné la complexité des chaînes de froid nécessaires pour certains de ces vaccins, nous avons besoin d’avoir toutes les options à disposition », explique Daniel Dominguez, le cofondateur d’AllBiotech, un réseau latino-américain dans le domaine des biotechnologies.

Les défis géographiques, des températures élevés et la faiblesse des infrastructures de la chaîne du froid dans la région rendent les candidats vaccins chinois plus attractifs que d’autres pour les pays d’Amérique latine.

Certains des premiers vaccins, incluant celui produit par Pfizer et BioNTech et un autre développé par Moderna, pourraient ne pas être disponibles. Le vaccin de Pfizer doit être stocké à une température de – 70 °C, tandis que le vaccin de Moderna doit être maintenu à – 20 °C. En comparaison, le vaccin de Sinovac peut être stocké entre – 2 °C et – 8 °C, ce qui correspond à la température des réfrigérateurs commerciaux courants. Des températures similaires sont nécessaires pour le stockage et le transport des vaccins produits par CanSino et Sinopharm.

« Si les pays ne sont pas équipés avec les super-réfrigérateurs nécessaires, cela sera très difficile de distribuer ces vaccins, dont le stockage et le transport nécessitent des processus d’ultra-réfrigération », avertit Daniel Dominguez.

L’Institut d’Etat Butantan au Brésil a annoncé la semaine dernière que le vaccin contre le coronavirus développé par Sinovac Life Science, une unité de Sinovac Biotech, avait accompli les niveaux d’efficacité exigés, lors d’essais impliquant 13 000 volontaires brésiliens.

« Les données confirment qu’il s’agit du vaccin le plus sûr du marché et nous avons accompli l’efficacité supérieure exigée par l’OMS et l’Agence de régulation sanitaire du Brésil (ANVISA). […] Il s’agit d’un jour historique pour la science brésilienne, qui fait naître l’espoir auprès des Brésiliens », se réjouit Dimas Covas, le directeur de l’Institut, lors d’une conférence de presse. 

A l’instar d’un grand nombre de pays à revenus moyens, le Pérou compte sur le soutien du dispositif COVAX, une collaboration mondiale établie par l’OMS et l’organisation « Gavi, l’Alliance du Vaccin » pour soutenir la recherche, le développement et l’achat des vaccins contre le Covid-19, et dont la Chine fait partie. Les Etats-Unis ont jusqu’à présent refusé de rejoindre cette initiative.

Comme le Pérou et le Brésil, d’autres pays attendent une aide de la part de ce dispositif, comme l’Argentine, le Chili, l’Equateur, le Mexique et le Venezuela. Le Salvador, le Honduras et le Nicaragua font également partie d’un groupe de 92 pays à revenus faibles ou moyens à travers le monde soutenus par le dispositif COVAX.

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Source:french.china.org.cn