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« La France risque de devenir un refuge pour fugitifs en suspendant la ratification du traité d'extradition avec Hong Kong » (experts)

French.china.org.cn | Mis à jour le 05. 08. 2020 | Mots clés : Loi sur la sécurité nationale,Hong Kong

La France prend le risque de devenir un refuge pour fugitifs après avoir annoncé lundi la suspension de la ratification du traité d'extradition de 2017 avec la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong, ont avancé des experts.

Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que cette décision avait été prise à la suite de l’imposition de la Loi chinoise sur la sécurité nationale à Hong Kong, qui selon lui viole le principe « un pays, deux systèmes » ainsi que « les libertés fondamentales » et affecte les personnes et les entreprises françaises dans la ville.

« La Chine est fermement opposée aux fausses remarques et aux mesures de la France concernant Hong Kong qui interfèrent dans les affaires intérieures de la Chine », a déclaré mardi Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

La Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong est conforme au principe « un pays, deux systèmes » et assure également le développement stable et à long terme de ce principe, a-t-il avancé, affirmant que « l'allégation selon laquelle le degré élevé d'autonomie et les libertés fondamentales de Hong Kong sont sapés est intenable ».

Au 22 avril, la RAS de Hong Kong avait signé des traités d'extradition avec 19 pays. Des analystes ont estimé qu'il n'y avait aucune preuve pour que la France blâme la Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, arguant selon eux que cette décision avait été prise davantage à des fins politiques.

Cui Hongjian, directeur des études sur l'Union européenne (UE) à l'Institut chinois des études internationales de Beijing, a avancé mardi que « la suspension par la France de l'accord d'extradition avec Hong Kong n’a été prise que pour plaire aux États-Unis, ce qui pourrait affecter la confiance politique mutuelle entre la Chine et la France ».

Signé en 2017, le traité entre la France et la RAS de Hong Kong n'avait pas encore été ratifié avant sa suspension.

Néanmoins, des analystes ont souligné que la suspension du traité d'extradition affectera inévitablement la coopération judiciaire entre la Chine et les pays européens.

La décision de la France survient après que le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et l'Allemagne ont eux aussi tous suspendu leurs accords d'extradition avec Hong Kong.

M. Cui a avancé que l'épidémie de nouveau coronavirus (COVID-19) avait réduit la confiance des Européens dans leur système politique et que différentes voix nationales se développaient. Ils seraient ainsi devenus « plus vigilants envers les pays dotés d'un système politique différent qui a obtenu de bons résultats contre le virus ».

Cependant, contrairement aux pays de l'alliance en matière de renseignement Five Eyes (comprenant l'Australie, le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni), la France et l'Allemagne « ne suivront pas aveuglément les États-Unis contre la Chine en termes d'économie, de commerce et d'échanges entre les personnes, sauf pour les déclarations diplomatiques et la fin de la coopération judiciaire avec Hong Kong », ont avancé certains observateurs.

« Compte tenu de leurs relations avec la Chine, les pays européens essaient de limiter leur réponse vis-à-vis de Hong Kong et de se tenir à distance des États-Unis et du Royaume-Uni », a affirmé M. Cui, qui a noté que la décision de l'Allemagne était intervenue après le report des élections législatives hongkongaises (à cause d'un pic du nombre de cas de COVID-19 selon les autorités de la ville), tandis que la France a déclaré que la Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong « affecte nos citoyens et nos entreprises ».

La Chine est le premier partenaire commercial de la France en Asie et le premier partenaire commercial de l'Allemagne depuis 2016.

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Source:french.china.org.cn