La Chine n’a pas autorisé des résidents de Wuhan à voyager à l’étranger après le verrouillage de la ville

Les moyens pour sortir de la ville – nationaux et internationaux – ont tous été fermés fin janvier

Des experts ont réfuté les propos du président américain Donald Trump, qui a affirmé que la Chine avait autorisé des résidents de Wuhan, épicentre chinois de la pandémie de nouveau coronavirus (COVID-19), à voyager à l'étranger tout en leur interdisant de se rendre dans d'autres parties de la Chine.

Les moyens de sortie de la ville, tant au niveau national qu'international, ont été fermés simultanément fin janvier, ont-ils rappelé.

Le gouvernement de Wuhan, chef-lieu de la province du Hubei, a annoncé le matin du 23 janvier la suspension de tous les vols et trains sortants de la ville et de tous les services de transport public de la ville, y compris les bus et le métro, pour contenir l'épidémie de COVID-19 dans la ville.

La mesure de verrouillage est entrée en vigueur à 10h du matin le même jour. Plusieurs heures plus tard, les sorties d'autoroute de la ville ont également été fermées. Le verrouillage a été levé le 8 avril.

Selon un livre blanc publié dimanche par le bureau d'information du Conseil des affaires d'État, outre Wuhan, toutes les autres villes de la province du Hubei ont également suspendu les vols internationaux de passagers pour contenir l'épidémie.

De nombreuses autres mesures strictes ont été prises à travers la Chine pour lutter contre la propagation du virus, dont la prolongation des vacances de la fête du Printemps pour encourager les gens à rester chez eux, l’interdiction des rassemblements de masse, le report de la réouverture des écoles et la fermeture de lieux publics tels que les cinémas, les théâtres et les gymnases.

Le verrouillage a été strictement appliqué

Bien que le verrouillage à Wuhan ait été strictement appliqué, Donald Trump a affirmé que des personnes infectées avaient été interdites de se rendre dans d'autres parties de la Chine mais qu'elles avaient été autorisées à se rendre à l'étranger, provoquant la propagation de la maladie à travers le monde.

Répondant à ces allégations, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré le 29 mai qu'elles étaient « totalement en contradiction avec la vérité ». Suite à la suspension des moyens de sortie de Wuhan le 23 janvier, aucun train ni vol commercial n'a quitté la ville entre le 24 janvier et le 8 avril, selon le ministère.

Daniel Bell, doyen de l'École de science politique et d'administration publique de l'Université du Shandong, a indiqué que les affirmations selon lesquelles des vols réguliers en provenance de Wuhan continuaient de circuler vers des villes telles que Londres et New York en janvier et, dans certains cas, en février, étaient des « fake news ».

M. Bell, un ressortissant canadien, a fait savoir dans un article sur son compte Weibo qu'il avait effectué des recherches sur Umetrip, une application de service de vol populaire en Chine, et « les données montrent que les vols au départ de Wuhan vers le reste du monde se sont arrêtés vers midi le 23, le même jour que la Chine a interrompu les vols entre Wuhan et le reste de la Chine ».

Aucun des vols qui auraient quitté Wuhan après 23h26 le 23 janvier n'a réellement quitté Wuhan, car ils ont été annulés. Certains vols décollant d'autres villes chinoises et nécessitant normalement une escale à Wuhan ont également annulé cette escale, a-t-il indiqué.

Si Ning, membre de la China Law Society, a déclaré que ces allégations étaient une grave déformation de la réalité des mesures de verrouillage imposées par Wuhan et étaient fausses.

L’avis publié le 23 janvier par le siège de contrôle de l’épidémie de COVID-19 à Wuhan indiquait clairement que les vols au départ de la ville seraient suspendus à 10h le même jour, ce qui signifiait que les gens ne pourraient pas voyager depuis Wuhan vers d'autres pays, ni même vers Beijing ou toute autre ville de Chine, a-t-il souligné.

D'un autre côté, la Chine n'a pas interdit les vols de passagers vers l’étranger en provenance d'autres villes chinoises le 23 janvier. Donc, même si des passagers chinois sont arrivés dans d'autres pays après le verrouillage de Wuhan, ils ne venaient pas directement de Wuhan, a-t-il avancé.

« Il est certain que le gouvernement chinois n'a pas autorisé les habitants de Wuhan à se rendre dans d'autres parties du monde » après le verrouillage, a souligné M. Si. « Les registres et archives sur le verrouillage de Wuhan sont vrais et plausibles ».