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L’expulsion des étudiants chinois risque de nuire à la R&D américaine

French.china.org.cn | Mis à jour le 01. 06. 2020 | Mots clés : Maison-Blanche,chercheurs chinois
[Photo / GT]

L’annonce par la Maison-Blanche de fermer la porte à des milliers d’étudiants de deuxième cycle et de chercheurs chinois sera une perte pour les Etats-Unis, affirment les experts chinois et les étudiants impliqués. Selon eux, cette mesure risque non seulement d’anéantir leurs carrières académiques personnelles, mais aussi de saper les besoins des Etats-Unis en matière de recherche scientifique.

Vendredi, le président américain Donald Trump a émis une proclamation empêchant certains étudiants et chercheurs chinois, qui « mettent en œuvre ou soutiennent la stratégie chinoise de fusion militaro-civile », d’entrer sur le territoire avec des visas F ou J, citant des préoccupations sur l’utilisation potentielle d’étudiants de cycle supérieur par la Chine pour « voler la technologie, la propriété intellectuelle et la recherche des Etats-Unis », indique le site internet de la Maison-Blanche. 

Une liste plus détaillée des établissements concernés n’a pas été transmise, mais un article du New York Times mentionne des écoles liées à l’armée chinoise et les sept « universités traditionnelles ayant des liens de longue date avec l’armée », incluant l’Institut de technologie de Beijing, l’Université d’ingénierie d’Harbin et l’Université des sciences et technologies de Nanjing. Plus de 3000 étudiants pourraient être concernés. 

Un étudiant en doctorat spécialisé dans la recherche aérospatiale et issu de l’une des sept universités mentionnées explique que son projet d’échange avec l’Université d’Etat de New York dans le courant de l’année, avec un visa J1, pourrait être annulé : « Les étudiants chinois et les équipes de recherche américaines ont des communications bilatérales, mais la mesure du gouvernement américain consistant à ferme la porte fait preuve d’arrogance. […] Aux Etats-Unis, les étudiants chinois ne sont pas exposés aux technologies ou aux connaissances confidentielles [et] nous allons à l’étranger dans l’unique but d’étudier et de progresser », souligne-t-il.

Selon lui, de nombreux scientifiques chinois vont rentrer en Chine, notamment des étudiants doctorants plus jeunes ayant du potentiel.

Xiong Bingqi, un directeur adjoint de l’Institut de recherche sur l’éducation du XXIe siècle basé à Shanghai, note que la mondialisation et l’ouverture sont une tendance générale du développement éducatif : « Le gouvernement américain cherche à partir dans une direction différente. [...] Cela va nuire à ses talents dans l’éducation et la recherche », fait-il remarquer. 

Cette mesure contre les étudiants chinois est le dernier acte en date de l’administration Trump dans un contexte de tensions sino-américaines au sujet du commerce, de la pandémie de Covid-19 et de Hong Kong.

« Si les Etats-Unis venaient à adopter des mesures nuisant aux droits et aux intérêts légaux des étudiants chinois, cela constituerait une persécution politique flagrante, une discrimination raciale et une grave violation de leurs droits humains », a déclaré vendredi dernier Zhao Lijian, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse. 

En 2019, la Chine était la première source d’étudiants internationaux aux Etats-Unis. Au cours de l’année 2018-2019, quelque 369 548 Chinois étudiaient sur le sol américain dans des programmes de premier cycle, de cycle supérieur et non diplômants, soit 33,7 % de l’ensemble des étudiants internationaux. 

En 2018, les étudiants chinois ont contribué à hauteur de 15 milliards de dollars (13,5 milliards d’euros) à l’économie américaine.

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Source:french.china.org.cn