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Les rumeurs d’un virus artificiel réfutées

French.china.org.cn | Mis à jour le 23. 04. 2020 | Mots clés : virus

Les rumeurs selon lesquelles le virus qui provoque le COVID-19 a été créé en laboratoire ont été balayées par de nombreux scientifiques renommés australiens. Selon eux, l’écrasante majorité des recherches scientifiques réalisées jusqu’à présent ont indiqué que le coronavirus provenait initialement des animaux.

La souche du coronavirus, connu sous le nom de « coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère » (SARS-CoV-2), serait passée de l’animal à l’humain vers la fin 2019 et elle a été diagnostiquée et rapportée pour la première fois à Wuhan, dans la province centrale chinoise de Hubei. La famille du coronavirus inclut le rhume courant, le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et le SRMO (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), lesquels ont tous une origine zoonotique, c’est-à-dire qu’ils peuvent se transmettre de l’animal à l’homme et inversement.

Selon le professeur Nigel McMillan de l’Institut de santé Menzies du Queensland affilié à l’Université Griffith, toutes les données jusqu’à présent indiquent que le virus est d’origine naturelle et non artificielle.

« Il n’existe aucune preuve que le SARS-CoV-2, le virus qui provoque le COVID-19 chez les humains, provient d’un laboratoire à Wuhan », note quant à lui le professeur Edward Holmes, un virologue évolutionnaire de renom, membre du Centre Charles Perkins et de l’Institut Marie Bashir pour les maladies infectieuses et la biosécurité de l’Université de Sydney. Les coronavirus comme le SARS-CoV-2 sont courants dans les espèces animales sauvages et se transmettent fréquemment dans de nouveaux hôtes. Il s’agit de l’explication la plus vraisemblable de l’origine du SARS-CoV-2, souligne-t-il.

Le virus le plus proche connu du SARS-CoV-2 est un virus de chauves-souris nommé RaTG13. Il existe certaines spéculations infondées, selon lesquelles cette souche serait à l’origine du virus qui provoque le COVID-19. 

Toutefois, le professeur Holmes note que le niveau de divergence des séquences génomiques entre le SARS-CoV-2 et le RaTG13, qui a été échantillonné dans la province de Yunnan (sud-ouest de la Chine), est équivalent à 50 ans en moyenne (et 20 ans au moins) de changements évolutifs. « C’est la raison pour laquelle, [on peut affirmer que] le SARS-CoV-2 n’est pas dérivé du RaTG13. [...] De plus, nous savons que les virus liés au SARS-CoV-2 se trouvent également chez les pangolins. Cela suggère que les autres espèces animales sont vraisemblablement porteuses de virus proches du SARS-CoV-2 », fait-t-il remarquer. 

Selon lui, l’abondance, la diversité et l’évolution des coronavirus dans la nature suggèrent fortement l’origine naturelle du SARS-CoV-2. « Néanmoins, un plus grand échantillonnage d’espèces animales dans la nature, y compris de chauves-souris du Hubei, sera nécessaire pour trouver les origines exactes du SARS-CoV-2 », ajoute-t-il.

Selon Nigel McMillan, les changements génétiques dans le virus se retrouvent dans deux autres coronavirus issus des chauves-souris et des pangolins, qui sont des hôtes sources : « Si vous deviez concevoir [ce virus] en laboratoire, les changements de séquence n’ont aucun sens, car toutes les données précédentes indiquent que cela ne ferait que l’empirer. De plus, aucun système n’existe en laboratoire pour réaliser certaines des modifications découvertes. »

Selon lui, l’analyse montre que les mutations découvertes dans le virus sont « clairement naturelles et non artificielles ».

Le professeur Hassan Vally, un épidémiologiste et maître de conférences à l’Université de La Trobe à Melbourne, affirme pour sa part : « Il n’y a aucun fondement à ces affirmations et aux théories conspirationnistes sur l’origine du COVID-19. […] Cela fait un moment que nous sommes conscients qu’un autre coronavirus, comme le SRAS et le SRMO précédemment, pourrait provoquer une pandémie. De bien des façons, l’émergence d’un nouveau coronavirus avec un potentiel pandémique n’est pas une surprise. »

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Source:french.china.org.cn